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La mort d’Yvan Colonna, une bombe à fragmentation pour Macron, juste avant la présidentielle

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Tous les éléments sont réunis pour faire de la mort d’Yvan Colonna, ce 21 mars, une bombe à fragmentation à la veille de l’élection présidentielle. Une bombe de plus, après l’affaire McKinsey, le mystère des impôts présidentiels et quelques autres. Le décès en prison de l’indépendantiste corse condamné à la perpétuité pour avoir tiré dans le dos du préfet Érignac, le 6 février 1998, ces huit minutes durant lesquelles le meurtrier n’a pas été surveillé, mettent sur la sellette l’administration pénitentiaire, donc l’État.

Le refus de ramener Colonna près de sa famille pour purger sa peine près de sa femme et de son enfant, en Corse, concernent la Justice, donc, là encore, l’État. Le profil du meurtrier, Franck Elong Abe, qui purgeait plusieurs peines d’une à neuf ans pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme », raconte encore l’impuissance de l’État macroniste face à l’islamisme. Colonna aurait blasphémé, a expliqué Elong Abe.

La révolte en Corse consécutive à ce drame manifeste la dissolution de l’État et de la France, la perte de son autorité, sa faiblesse et le rôle de punching-ball joué dorénavant sans un bruit par les CRS. Au premier rang, des jeunes. Le 4 mars, c’est une manifestation étudiante qui lance le mouvement de contestation pro-Colonna dans l’île en bloquant les cars de CRS. Le 9 mars, dans une Corse parsemée de tags en éloge à Colonna, des manifestants très jeunes, selon les observateurs, incendient le palais de  et s’attaquent aux forces de l'ordre. Bilan : 23 CRS et trois manifestants blessés ! Le 13 mars, 10.000 manifestants environ, dont 300 revêtus d’une cagoule, battent à nouveau le pavé : 44 gendarmes et 23 manifestants sont blessés.

Le temps du deuil apaise aujourd’hui les tensions. Jusqu’à quand ? Le feu qui couve en Corse n’est évidemment pas éteint. Alors, le gouvernement joue la montre. Envoyé en pompier, Darmanin a promis l’ouverture de négociations sur le statut de la Corse… en avril. Quelques semaines de gagnées, le temps de laisser passer au moins le premier tour. Pour calmer le jeu, le ministre de l’Intérieur a tout lâché d’emblée : sur quoi négociera-t-il ? Il précise qu’il est prêt à accorder un statut d’autonomie à la Corse, statut réclamé par les indépendantistes. Mais cette reculade en désordre de la France macronienne risque de coûter cher. Les nationalistes qui tiennent 60 % des sièges de l’Assemblée de Corse depuis les régionales de 2021 ne verront dans ces accords qu’un pas inachevé vers l’indépendance. Ils réclament un statut d’autonomie et la reconnaissance du peuple corse. Par électoralisme pur, l’État prend le risque de réveiller les revendications. Il met le doigt dans un engrenage dangereux, en Corse et ailleurs.

Marc Baudriller

https://www.bvoltaire.fr/la-mort-dyvan-colonna-une-bombe-a-fragmentation-pour-macron-juste-avant-la-presidentielle/

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