Une campagne électorale pour le moins étonnante. Si certains refusent le débat, d’autres n’hésitent pas à créer la surprise par des propositions plutôt chocs. Je veux, bien sûr, parler de… Driss Yemmou, alias Idriss Sihamedi, de nationalité française, fiché S, proche du salafisme, condamné en appel pour « injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion » envers Zineb El Rhazoui. Et fervent partisan de la remigration.
Alors qu’Éric Zemmour exposait son projet et affirmait « Le choix que je vous propose, c’est d’embrasser la culture française. C’est possible. Beaucoup de compatriotes musulmans ont déjà fait le choix de l’assimilation et ceux-là, je le répète, sont nos frères », le fondateur de l’ONG dissoute BarakaCity lui répond ainsi sur Twitter : « La France a ses valeurs, nous avons les nôtres. Toutes les interdictions visant les musulmans ne permettent plus de vivre une foi en sécurité. Nous sommes arrivé (sic) à un point de non-retour. Il faudra tôt ou tard trouver une solution claire à ceux qui refusent l’assimilation. »
Et lui fait alors la plus invraisemblable des propositions : « Je propose un truc à Éric Zemmour et je suis sérieux. S’il est élu Président, qu’il nous laisse créer une organisation indépendante nous permettant de dégager librement de ce pays en faillite et en pleine crise économique. »
« Nous devons travailler en ce sens et arrêter de croire qu’il existe encore un “État de droit”. 700 mosquées et associations sont fermées. L’Afrique et les autres pays ne sont pas tout aussi beaux, plus riches et plus accueillants que la France ? J’y vois une belle opportunité… »
Une retentissante provocation, bien sûr, un prétexte pour décocher une ou deux piques à cette France « en faillite » coupable de lui avoir trop donné, à commencer par la nationalité française et la libéralité d’avoir répandu son islamisme sur notre sol. Mais cela sonne aussi, en creux, comme une reconnaissance de la faillite, avérée celle-là, des politiques d’immigration suivies depuis des décennies et du modèle « d’intégration » proposé par la République.
Alors, Idriss Sihamedi, nouveau porte-parole d’Éric Zemmour ? Tout, dans le parcours, les paroles et les actes du fondateur de BarakaCity, abonde dans le sens du candidat de Reconquête.
Florilège : il publie sur Facebook : « Il nous faudra avoir le courage d’ARRÊTER ces discours maniérés, faux et fourbes expliquant que l’islam est douceur seulement » (repris par Arab News). Quasiment du Zemmour dans le texte, n’en déplaise aux belles âmes médiatiques et politiques.
Ou encore : « Je pense que la musique peut être dangereuse, la polygamie une alternative contre l’adultère et le voile un signe de pudeur. Suis-je fou ? » écrivait-il, sur Twitter, en septembre 2015. Osons l’euphémisme : il y a une certaine rupture de civilisation entre ceci et l’art de vivre à la française.
Et enfin, lors de la victoire des talibans, le 15 août 2021 : « Pour tout début, il y a une fin. Qu’Allah descende sur le peuple afghan les plus belles richesses, les plus beaux hôpitaux, plus belles écoles et le plus bel avenir que le pays n’a jamais pu rêver. »
Alors « je propose un truc sérieux » à Idriss Sihamedi : que celui qui a l’islamisme pour seule patrie se rende enfin dans le pays de ses rêves.
Et quitte le nôtre.
Marie d’Armagnac
Tribune reprise de Boulevard Voltaire