Onze correspondants de guerre historiques de médias italiens mainstream, mais à la retraite, publient une lettre ouverte :
En observant les télévisions et en lisant les journaux qui parlent de la guerre en Ukraine, nous nous sommes rendu compte que quelque chose ne fonctionne pas, que quelque chose tourne plutôt mal. Nous avons vu la guerre pour de vrai et de l’intérieur : nous avons été sous les bombes, certains de nos collègues et amis sont tombés. C’est précisément pour cette raison que nous n’aimons pas la façon dont le conflit en Ukraine, premier conflit à grande échelle de l’ère du web avancé, est représenté aujourd’hui. Nous sommes inondés de nouvelles, mais dans la représentation médiatique, les belligérants sont divisés de façon acritique en bons et mauvais. Et même très bons et très mauvais. Une seule pensée dominante est créditée, et ceux qui ne pensent pas ainsi sont catalogués comme des amis de Poutine et donc, d’une certaine manière, comme coresponsables des massacres en Ukraine. Mais ce n’est pas le cas. Nous devons nous rendre compte que la guerre déplace des intérêts inavouables qui ne sont pas connus du grand public. La propagande n’a qu’une seule victime : le journalisme.
L’une des vidéos de Marioupol les plus dupliquées aujourd’hui sur les réseaux sociaux : quelqu’un filme une façade d’immeuble abîmé par la guerre. Soudain apparaît un vieux monsieur au coin d’un balcon. La personne qui filme zoome sur le personnage, lequel fait signe d’attendre une seconde, et revient avec un petit drapeau: d’un côté les couleurs de la Russie, de l’autre celles de la République de Donetsk. Il sourit et salue.
Sur Boutcha, une analyse fouillée et très précisément documentée est en ligne ici.
On n’ose pas comprendre pourquoi les Occidentaux refusent la demande de la Russie d’organiser une réunion urgente du Conseil de Sécurité de l’ONU sur ce qui s’est passé à Boutcha.