De fait, le droit électoral prévoit que seul un candidat (ou un représentant de l’Etat) peut contester les résultats d’une élection après la fermeture des bureaux de vote. Nous tombons ici sur un oubli ou une lacune du droit français : les citoyens sont étrangement exclus du contrôle d’un processus central dans la démocratie.
Les résultats français traités… aux USA !S’agissant des machines à voter, son confrère Tarek Koraitem nous a déjà expliqué les problèmes juridiques gênants : installation illégale de machines à voter, flou sur les procédures de vérification de ces machines, incertitude complète sur leur fonctionnement et leur régularité.
S’agissant du traitement informatique des résultats après le dépouillement, Maud Marian soulève un autre point gênant : l’agrégation des résultats par le ministère de l’Intérieur échappe à tout contrôle, et se déroule sur des serveurs… hébergés aux USA, sous contrôle américain !
Ceux qui se souviennent des litiges au moment du dépouillement des résultats lors de la dernière présidentielle américaine n’en sortiront pas rassurés.
Le droit n’a pas suivi la technologieOn le voit, le droit électoral français est obsolète et ignore complètement les problèmes posés par les innovations technologiques intervenues depuis l’adoption de la Constitution, en 1958… Ce qui fait un sacré paquet de changements à intégrer.
Maud Marian, Carlo Brusa, et le collectif d’avocats qui a préparé le recours devant le Conseil, ont le mérite de proposer des évolutions “prétoriennes”, c’est-à-dire décidées par le juge, pour adapter la loi à son temps.
De façon très surprenante, cette demande qui paraît légitime est pour l’instant bloquée par le greffe du Conseil Constitutionnel, qui a annoncé son intention de ne pas la transmettre au Conseil. Un tel refus ne peut que nourrir les suspicions et, comme l’indique Maud Marian, la démocratie a tout intérêt à purger le processus électoral de tout soupçon toxique.
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