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Macronie : la permanence socialiste – Borne, Valls, Castaner, Guérini, Ferrand…

Macronie PS

On a beaucoup écrit et glosé sur la fin du Parti socialiste et l’effondrement de ce parc à éléphants devenu cimetière. Destruction ? Ou transformation ? Car la nomination d’Elisabeth Borne à Matignon a tout pour nous rappeler que les socialistes ont la vie dure et la carrière pas compromise. Borne incarne l’aile gauche de la Macronie, cela c’est admis. Surtout, elle est l’ancienne directrice de cabinet de Ségolène Royal. Une ancienne cadre du PS nommée par l’ancien conseiller de François Hollande lui-même ancien secrétaire du Parti socialiste ? Le cadavre a l’air bien vivant et c’est le moins que l’on puisse dire.

Pour autant, il y a urgence dans le parti de la rose. Ecartelés entre la Macronie et La France Insoumise, le PS doit choisir. C’est du moins ce qu’on serait tenté de croire. En réalité, LREM c’est le PS débarrassé de son aile gauche. C’est la consécration de la sociale-démocratie de Hollande, Valls et consorts. Ce dernier a même réussi à se faire investir par le parti de la majorité, prolongeant ses espoirs de redevenir ministre un jour. Bémol : le député sortant des Français de l’Etranger en Espagne et au Portugal ne veut pas lui laisser la place et a maintenu sa candidature. Christophe Castaner, Stanislas Guérini, Barbara Pompili, Richard Ferrand… Macron c’est Hollande en plus vendeur !

La mésaventure de Valls, c’est un petit peu l’incarnation de ce qui se déroule au PS : si un véritable pont existe entre les exfiltrés du PS et le parti de la majorité, ils sont parfois victimes d’une part des ambitions contrariées de leurs pairs mais aussi des besoins du moment d’un Président s’étant aboli du clivage gauche-droite mais obligé de composer avec ses intérêts du moment ou d’une réforme que l’opinion marque encore à gauche ou à droite.

L’autre annonce de cette nomination, c’est l’entourage. Puisqu’en arrivant à Matignon, Elisabeth Borne s’est déjà vue administrer un directeur de cabinet : Aurélien Rousseau, conseiller d’Etat et ancien directeur de l’ARS d’Ile-de-France. Vous commencez à voir le problème ? Il est marié avec Marguerite Cazeneuve, ex du cabinet McKinsey qui a conseillé le gouvernement dans la mise en place de l’absurde politique sanitaire. Elle est depuis directrice de la CNAM. D’autres précisions ? Son père, Jean-René Cazeneuve, est député LREM du Gers. Encore ? Son petit frère, Pierre Cazeneuve, est conseiller d’Etat, conseiller d’Emmanuel Macron et candidat LREM aux élections législatives. Avouons qu’avec un entourage familial pareil, Elisabeth Borne est bien encadrée ! Rien ne change en Macronie donc, le PS a la vie dure et les vieilles habitudes perdurent. Il faut croire que les Gilets jaunes n’ont pas eu l’effet escompté et que tout ce qui était reproché à la Macronie prend corps.

Au fond, derrière la réussite du clan Cazeneuve, il y a un bel exemple de méritocratie française, mais aussi la confirmation d’une certaine consanguinité du pouvoir. Dont acte.

Etienne Defay

Article paru dans Présent daté du 18 mai 2022

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