« Elle a bon dos l’Ukraine, car les pâtes d’aujourd’hui sont faites avec le blé de l’année dernière! »
C’est une remarque faite par l’un de nos camarades lecteurs en commentaire su le site hier (qui sont loin d’être tous validés étant couché au lit pour covid).
Je souhaitais revenir dessus, car si au premier abord cette remarque semble pertinente, en réalité elle nous envoie dans le mur et je vais vous expliquer pourquoi.
Effectivement les pâtes que vous trouvez dans vos magasins aujourd’hui ont été produites avec du blé d’avant guerre donc du blé à bas-prix.
Logiquement, ces pâtes ne devraient donc pas subir d’inflation.
Oui,… mais:
Mais si je suis producteur et fabricant de pâtes et que je sais que l’année prochaine je vais trouver du blé bien plus cher, voire peut-être même pas suffisamment de blé pour faire tourner mes usines, ai-je intérêt à vendre toutes les pâtes d’aujourd’hui à bas prix?
Arrêtez avec les morale de bas étage.
Si l’entreprise veut assurer son avenir et éviter la faillite l’année prochaine si sa production de pâtes baisse de 30% alors c’est une bonne décision de gestion que de commencer à faire des réserves pour l’année prochaine et être en mesure de lisser aussi bien la hausse des prix que les quantités que l’on pourra produire et vendre.
Ensuite, nous sommes dans un système économique de prix libres et de libre-échange!
Vous pouvez tous nourrir une nostalgie du communisme et du bien-être général qu’il règne dans les pénuries du Venezuela (et nous aidons aussi Maduro à ce que cela se passe mal).
La réalité c’est que je n’ai aucun intérêt à brader mes pâtes à pas cher aujourd’hui car je sais que je pourrais les vendre plus cher demain. Beaucoup plus cher. C’est même exactement cela l’inflation et les anticipations inflationnistes ! Nous avons vécu ainsi pendant 60 ans siècle dernier!!
La seule possibilité c’est le contrôle des prix et le contrôle des prix c’est le communisme et dans un pays qui ne produit plus rien, contrôler les prix c’est, ne vous y trompez pas créer la pénurie comme avec les masques pendant la pandémie.
La France voulait les acheter à 5 centimes pièce. Résultat les avions de masques que nous avions réservés partaient directement aux Etats-Unis à 80 centimes pièces. La France n’avait pas de masque! Qu’est-ce qui coutait moins cher? Des masques à 80 centimes ou un confinement généralisé? C’est cela le pragmatisme par rapport à l’idéologie ou à la « moraline » à deux sous.
La question n’est pas de savoir si c’est bien ou pas.
Je suis un pragmatique et mes poules aussi.
La question est peut-on faire autrement?
La réponse est très simple.
Non.
Pourquoi?
Parce que nous ne produisons plus rien et certainement pas de quoi couvrir nos besoins y compris alimentaires puisque nous ne sommes même plus autosuffisants.
Encadrer les prix et les contrôler c’est donc créer les pénuries ou compenser les hausses de prix en creusant le déficit budgétaire de l’état… Et au bout c’est la faillite!
Je vais vous le dire autrement. Quand la situation est grave il n’y a pas de solution indolore. Régler les vrais problèmes fait toujours mal et nous allons devoir affronter nos 40 dernières années de mensonges.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »