« La France sort de la crise sanitaire avec une situation des finances publiques parmi les plus dégradées de la zone euro. » Cette attaque en règle ne vient ni du Rassemblement national, ni de LR, ni de la NUPES, mais des magistrats de la Cour des comptes. Dans un rapport publié ce 7 juillet, la Cour se penche sur l’état des finances publiques de la France au cœur du premier mandat d’Emmanuel Macron, soit de 2018 à 2021.
Élu sur un programme essentiellement économique, le pouvoir macronien avait bien commencé, assure la Cour. Hélas, « le redressement des finances publiques initié en 2018 […] s’est interrompu dès 2019 à la suite des mouvements sociaux de l’automne 2018, alors même que les années 2018 et 2019 connaissaient une forte croissance économique ». En clair, le pouvoir a laissé passer une chance unique de redresser les comptes, explique la Cour. Résultat : « un déficit public de 6,4 points de PIB en 2021, soit plus du double de celui de 2017, et une dette publique supérieure à 110 points de PIB ». Du coup, « la France a abordé la crise sanitaire avec moins de marge de manœuvre budgétaire que nombre de ses partenaires européens ». À la fin de l’année 2021, la dette publique représentait 112,5 points de PIB, soit 2.813 milliards d'euros.
La Cour appelle enfin à davantage d’honnêteté et à « la construction d’une trajectoire de finances publiques crédible ». Objectif : « éviter un décrochage de la France avec le reste de la zone euro ». Les magistrats en profitent pour inviter la Macronie à s’appuyer sur « des hypothèses d’environnement économique réalistes, là où les trajectoires passées se sont révélées en moyenne trop optimistes ».