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Baisse de la TVA sur le gaz : Marine Le Pen le proposait, Macron ironisait… L’Allemagne le fait !

Il paraît que le chancelier allemand Olaf Scholz connaît une rentrée difficile, selon Le Monde. Les causes ? Une affaire du temps de son mandat de maire de Hambourg qui resurgit, sa maladresse avec le leader palestinien et cette crise énergétique qui fait exploser le prix du gaz et plombe l'économie allemande et européenne, tout comme le moral des ménages qui vont la subir de plein fouet. Ce cocktail détonant fait prédire à certains observateurs un « hiver de colère » (Wutwinter) pour le nouveau chancelier. Chez nous, où les mêmes causes devraient produire les mêmes effets, nos observateurs ne voient rien venir... Il est vrai qu'ils n'avaient pas vu non plus venir les gilets jaunes, lors de cet autre hiver de colère 2018.

Mais revenons au prix du gaz, souci majeur pour Olaf Scholz. Le chancelier n'a rien trouvé de mieux, pour venir en aide aux groupes allemands importateurs en très grande difficulté financière (Uniper, premier importateur de gaz russe, a annoncé, mercredi 17 août, une perte de 12 milliards d’euros au premier semestre, d'après Le Monde), que de créer une taxe pesant sur les consommateurs : 2,419 centimes par kilowattheure à partir du 1er octobre. Les calculettes ont tourné : environ 500 à 600 euros supplémentaires par foyer allemand. De quoi attiser le Wutwinter, même en pleine canicule. D'où une sorte de rétropédalage, trois jours plus tard : la baisse du taux de TVA de 19 % à 7 % à partir du 1er octobre et jusqu'en mars 2024. Une façon de rendre d'une main, etc. Une usine à gaz. L'Allemagne commence à ressembler à la France et ce n'est pas rassurant.

Mais peut-être vous souvenez-vous que c'est précisément la mesure que préconisait Marine Le Pen, lors de la campagne des présidentielles. Et vous vous souvenez donc aussi de la moue de mépris de notre Président-candidat, lors du débat du second tour, expliquant doctement l'efficacité supérieure de ses « chèques énergie ». Et surtout, il fallait l'autorisation de la Commission européenne, autorisation que vient précisément d'obtenir le chancelier allemand... On comprend donc que Marine Le Pen n'ait pas laissé passer l'occasion de le rappeler.

Évidemment, la Macronie ne pouvait laisser passer un tel crime de lèse-majesté, qui risquait de faire son chemin dans des esprits simples comme le mien : si l'Allemagne le fait, c'est que, peut-être, la mesure n'était pas aussi stupide, non ? Il y avait urgence à éteindre un incendie qui pourrait déboucher sur un Wutwinter made in France.

Quand il y a péril en la Macronie, Le HuffPost répond toujours présent. Il vous explique que « c'est bien plus compliqué » et que la réduction TVA Scholz n'a rien à voir avec la réduction Le Pen. Il suffit de pinailler ici ou là : Marine Le Pen voulait une baisse sur toutes les énergies et les carburants, pas Olaf. Marine Le Pen n'avait pas précisé si ce serait temporaire ou pas, alors qu'Olaf, etc.

Et puis il y a ces différences entre la France et l'Allemagne que le journal croit bon de rappeler, mais qui ne sont guère à la gloire du macronisme : « L’Allemagne n’est pas (du tout) dans le même contexte budgétaire que la France. Paris affiche une dette publique de 114,4 % du PIB, contre 32,9 % pour Berlin. Ce qui offre à l’Allemagne plus de marges de manœuvre. »

Dit autrement : avec une autre gestion des finances publiques que celle des Hollande et Macron depuis dix ans, peut-être aurions-nous aujourd'hui cette marge de manœuvre.

Mais notre Président qui a réponse à tout nous l'a dit vendredi : il va nous falloir « accepter de payer le prix de la liberté ». Celui du gaz, celui des déficits, celui des erreurs stratégiques en matière financière, énergétique et diplomatique.

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