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« L’économie russe à l’agonie ! » (ironie)

Du moins dans les fantasmes délirants de l’économiste en chef en herbe B. Lemaire

par Vincent Gouysse.

N’en déplaise au sinistre de la macronie en charge de l’économie et des finances qui promettait il y a sept mois de « livrer une guerre économique et financière totale » afin de « provoquer l’effondrement de l’économie russe », la cible principale (revendiquée) des sanctions atlantistes semble aujourd’hui être totalement manquée ! En ce jour d’octobre 2022, la journaloperie merdiatique atlantiste reconnaît en effet que « L’économie russe résiste mieux que prévu aux sanctions » :

« RÉSILIENCE – Selon la dernière prévision du FMI, le PIB russe devrait finalement se contracter de seulement 3,4% en 2022 – Grâce à la manne énergétique et en dépit des sanctions, la Russie résiste. Plein emploi revendiqué, inflation en baisse, des prévisions de récession moins fortes qu’attendu : l’économie russe affiche de la résilience, mais les défis à relever à plus long terme restent multiples. Selon une prévision révisée du FMI mardi, le PIB russe devrait se contracter de 3,4% en 2022, loin des prédictions internationales apocalyptiques de mars, dans la foulée de l’intervention militaire en Ukraine. L’institution a également constaté dans un rapport « la résilience des exportations de pétrole brut et de la demande intérieure avec un soutien accru des politiques budgétaire et monétaire et un rétablissement de la confiance dans le système financier ». La Russie a réussi « à s’adapter ». Vladimir Poutine s’était déjà vanté en septembre face des décideurs économiques russes d’« une situation qui se normalise », « le pic » des difficultés étant à ses yeux « passé ». Selon lui, cela se traduit notamment par « un taux de chômage au plus bas », à 3,8%, et par « une inflation en baisse », à 13,7% sur un an, après avoir battu des records au printemps dans la foulée des premières sanctions internationales. « On peut estimer que l’impact des premières sanctions est passé, notamment les effets sur le secteur financier », reconnaît Elina Ribakova, économiste en cheffe-adjointe à l’Association des grandes banques et institutions financières mondiales (IIF). « La Russie a réussi à se préparer et à s’adapter aux sanctions ». »

Les auteurs des sanctions commencent donc à admettre publiquement à demi-mots qu’ils sont en train de perdre la guerre d’attrition économique engagée contre la Russie après l’avoir contraint à s’engager militairement en Ukraine… Fort heureusement, en démocrature atlantiste, les tueurs à gage au service de la ploutocratie capitaliste occidentale jouissent de la plus totale impunité et n’ont pas le moindre compte à rendre au peuple dont ils sont pourtant censés défendre les intérêts…

Nous avons pour notre part une question à 2 centimes d’euros : après avoir mis en œuvre leur propre suicide énergétique, un thème que nous avons approfondi récemment et qui culmine aujourd’hui avec le sabotage atlantiste des gazoducs Nord Stream (via le renchérissement considérable structurel et à long terme de leur approvisionnement énergétique), les clébards atlantistes enragés aujourd’hui à la manœuvre en Europe seront-ils aussi résilients ? Nous en doutons fortement…

Nous ne sommes pas de ceux qui ne voient dans l’action des larbins atlantistes qu’une crasse incompétence (qui est certainement une réalité aux échelons intermédiaires du pouvoir), mais en premier lieu comme une volonté délibérée d’en finir avec une époque à laquelle l’élite ploutocratique impérialiste d’Occident veut et doit mettre un terme : la liquidation de ce qui est jugé depuis maintenant la crise de 2008 comme un niveau de vie bien trop dispendieux… Un processus inéluctable que nous avons décrit et analysé à maintes reprises et qui nous a immédiatement fait sentir l’effet d’aubaine d’une provocation du lobby atlantiste en Ukraine… Il y a quelques semaines, alors qu’il briefait son équipe de sinistres clowns démagogues rompus à l’art de la langue de bois et de l’enfumage, Pluton exultait en annonçant « la fin de l’abondance » et les inévitables « sacrifices » à consentir :

« Ce tableau que je fais là : cette fin de l’abondance, cette fin de l’insouciance, cette fin des évidences, montre que c’est au fond une grande bascule que nous vivons ».

En d’autres termes les esclaves salariés d’Occident vont devoir payer la facture présentée par la caste qui lui a accordé, des décennies durant, les miettes du gâteau colonial en échange de la paix sociale. Exit le sacro-saint « pouvoir d’achat » : ceux-là doivent s’attendre à de moins en moins, et de plus en plus cher : à l’ordre du jour, la destruction accélérée du standard de vie longtemps privilégié des peuples des pays impérialistes d’Occident aujourd’hui entrés dans la phase finale d’effondrement de leur hégémonie coloniale mondiale !

Après quelques semaines fastes d’offensives et de victoires ukro-atlantistes à la Pyrrhus baignées du sang de milliers d’idiots utiles hypnotisés dans leur délire bandériste et placés sous le commandement de Washington, l’offensive de Kiev semble aujourd’hui piétiner et ce alors même que la mobilisation des renforts russes sur le front est encore à l’état embryonnaire. Cruelle désillusion et mémorable gueule de bois pour la jouraloperie mainstream atlantiste qui s’inquiète désormais de la suite des opérations russes sur le théâtre ukrainien, notamment après la prise de fonction musclée du nouveau chef de l’opération spéciale, le général Sergueï Sourovikine, qualifié de « général Armageddon » et alors que 20 000 combattants tchétchènes endurcis supplémentaires s’apprêtent à monter au front

Mais l’action la plus spectaculaire lancée ces derniers jours par le nouveau commandement russe est sans conteste possible les frappes de représailles lancées après l’attaque (partiellement manquée) du Pont de Crimée, une infrastructure russe critique. Seul des esprits profondément ignorants ou malhonnêtes pourront se scandaliser de ces frappes, qui ont à l’évidence été conçues comme un coup de semonce tiré en réponse à des provocations ukro-atlantistes multiples : bombardements quotidiens délibérés de civils (ex-)ukrainiens russophiles ayant fait le choix de leur autodétermination, assassinat de journalistes (Daria Douguine), terrorisme d’État contre des infrastructures russes critiques (centrale nucléaire de Zaporijia, gazoducs Nord Stream, Pont de Crimée), et ce tout en veillant à épargner autant que possible la vie des civils ukrainiens.

Ces frappes ont de toute évidence été conçues pour causer de gros désagréments à l’État terroriste bandériste et à ses sponsors étrangers : les 10 et 11 octobre, la Russie a lancé aux environs de 300 drones et missiles sur différentes infrastructures critiques ukrainiennes jusque-là épargnées. Parmi les cibles principales figurent les stations de transformation des principales centrales électriques thermiques du pays (charbon/gaz). En deux jours, toutes les grosses centrales électriques thermiques de l’Ukraine ont été désactivées… Or les centrales thermiques comptent d’ordinaire pour 40% de la production électrique de l’Ukraine, une Ukraine déjà délestée de sa plus puissante centrale nucléaire (située à Enerhodar et dotée d’une capacité installée de 6 x 1 GW) désormais située en Russie. Une centrale qui représente près de la moitié du parc nucléaire ukrainien qui comptait lui-même pour 50% de la production électrique ukrainienne… De quoi plonger dans le noir des centaines de grandes agglomérations et perturber les opérations militaires des bandéristes… Selon les déclarations du ministre ukrainien de l’Énergie, ces frappes « ont détruit 30% de l’infrastructure énergétique de l’Ukraine », forçant l’Ukraine à renoncer immédiatement aux exportations d’électricité vers l’Europe, une Europe déjà condamnée à se débattre dans un chaos énergétique qui s’annonce aussi économiquement ruineux que socialement destructeur… Notons au passage que la région de Nikolaïev compte la seconde plus grande concentration de centrales nucléaires ukrainiennes (3 x 1 GW) dont la perte achèverait le cataclysme énergétique ukrainien en cours…

En ce qui concerne la France, les travaux de maintenance et de réparation d’éléments corrodés sur la moitié du parc nucléaire encore aujourd’hui à l’arrêt sont condamnés à être réalisés dans l’urgence, dans l’espoir de garantir la disponibilité du parc nucléaire pour… janvier 2023 !

« Sur proposition du ministère de la Défense et en conformité avec le plan de l’état-major, des frappes massives avec des armes de haute précision de longue portée ont été menées contre l’infrastructure énergétique, militaire et de communication de l’Ukraine », déclarait avant-hier Vladimir Poutine avant d’ajouter qu’en cas de nouvel incident, « les réponses de la Russie seront sévères et leur ampleur correspondra au niveau des menaces posées ».

Dans le séisme géopolitique actuel et ceux à venir accompagnant la phase finale de l’effondrement de l’hégémonie mondiale (coloniale) du bloc impérialiste occidental, russes comme chinois et iraniens ne peuvent pas ne pas avoir compris que le prédateur blessé qu’ils affrontent ne dispose que des moyens conventionnels très limités et tend donc à employer tous les coups interdits possibles… De toute évidence, faire la guerre à l’OTAN c’est comme jouer aux échecs contre un pigeon. Peu importe votre niveau, le pigeon renversera toutes les pièces, chiera sur le plateau et se pavanera fièrement comme s’il avait gagné… du moins jusqu’à ce que la réalité implacable de sa défaite ne puisse plus être niée !

Entre Joe le sénile, dont la santé mentale est source de railleries aux USA, et Pluton, « notre » pervers narcissique tricolore, les peuples d’Occident sont copieusement servis en termes de marionnettes sociopathes dociles… Les peuples du Monde peuvent donc s’attendre à continuer de vivre une époque particulièrement agitée ! En profiteront-ils pour se libérer non seulement des chaînes de la domination coloniale atlantiste, mais également des chaînes de l’esclavage salarié ? Si cette perspective semble bien optimiste au regard de la léthargique passivité des peuples les plus menacés par le déclassement économique, une perspective intermédiaire semble par contre beaucoup plus probable : l’émergence d’un Monde débarrassé de la politique atlantiste d’occupation militaire et d’agressions coloniales systémiques destinées à freiner et à empêcher la redistribution des sphères d’influence et des marchés en leur défaveur… Un processus que seuls les merdias mainstream inféodés au lobby atlantiste au bord du gouffre s’obstinent à nier ou à ignorer, en dépit des secousses qui traversent la scène géopolitique internationale jusque dans ce qui a longtemps été la chasse-gardée exclusive de « l’empire du mensonge » : le Moyen-Orient lui-même semble aujourd’hui vouloir soutenir la contre-offensive russe de la guerre d’attrition livrée par l’Occident, depuis l’Arabie Saoudite qui œuvre pour le soutien des revenus de la manne énergétique russe au mépris des injonctions américaines, jusqu’aux drones suicides iraniens qui s’abattent depuis plusieurs semaines sur la tête des chiens enragés bandéristes sponsorisés par l’Occident…

Il pourrait être judicieux de planifier des travaux de modification de « la statue de la mère-patrie » à Volgograd (ex-Stalingrad) après l’opération militaire spéciale russe en Ukraine et la future défaite des bataillons bandéristes d’ukropithèques…

Quoiqu’il en soit, pendant que l’Occident et la Russie s’affrontent dans un combat proprement existentiel pour les deux protagonistes sur le théâtre ukrainien (dans un rapport de forces à l’avantage évident de la Russie qui n’a engagé que des ressources militaires limitées tout en prouvant qu’elle pouvait recourir à une large mobilisation populaire), la Chine continue son bonhomme de chemin et consolide sa place de nouvelle puissance économique mondiale dominante : selon le dernier classement anglo-saxon du Fortune Global 500, après avoir détrôné les USA en terme de nombre d’entreprises multinationales présentes en 2021, la Chine a pour la première fois dépassé les USA en terme de chiffre d’affaires combiné cette année. Défi suprême à l’hégémonie occidentale décrépie, en dépit d’une situation internationale chaotique et de la paupérisation absolue rapide des masses populaires occidentales, les autorités chinoises ne font pas mystère de leur optimisme pour l’avenir, notamment grâce au dynamisme insolent de leur marché intérieur. Pour la ploutocratie atlantiste en général et son détachement de choc anglo-saxon en particulier, ce sont de bien mauvaises nouvelles témoignant du renforcement continu du rapport de forces économique en faveur de ses rivaux eurasiatiques. Sans surprise, les services secrets britanniques alertent ainsi aujourd’hui sur « l’énorme menace » représentée par « la domination technologique de la Chine ». De même, l’empire colonial occidental s’inquiète de voir la Chine atteindre à bref délai la parité dans le secteur des forces de projections aéronavales disposant d’un rayon d’action illimité, ce qui lui permettrait de contester directement l’occupation militaire occidentale permanente du monde… Face à ces constats témoignant de son déclassement multiforme de plus en plus évident, c’est sans la moindre surprise que l’Occident s’obstine à poursuivre sa stratégie d’ingérences systémiques maquillées en « révolutions colorées ». Cette stratégie agressive désespérée (qui, outre la Russie et l’Iran cible la Chine avec le Xinjiang et Hong Kong) est toujours présente en filigrane dans la politique extérieure atlantiste, comme l’illustre une sinistre brochure-pétition en trois volets couleur distribuée dans le courrier de résidents de certaines communes françaises et émanant d’une obscure ONG dont le siège est basé à Washington DC… Une « pétition » qui se propose rien de moins que d’« Eliminer la source du mal : le parti communiste chinois »… Sous une violente rhétorique mêlant médiamensonges, racisme atlantiste « normal » et caricatures anti-communistes primaires, un cocktail ignorant superbement les fondamentaux d’une réalité chinoise bien plus complexe, l’Occident prône ainsi aujourd’hui ouvertement un changement de régime en RPC ! Ces prétentions ridicules de prétendre vouloir décider à la place des masses populaires chinoises seraient franchement risibles si elles ne contribuaient pas à abêtir davantage encore les populations lobotomisées d’Occident…

Vincent Gouysse, pour http://www.marxisme.fr,

https://reseauinternational.net/leconomie-russe-a-lagonie/

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