La lutte contre l’immigration comme priorité
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la diabolisation ne fait pas peur à Suella Braverman. Par son parcours, elle démontre qu’être d’origine immigrée et farouchement opposée à l’immigration n’est pas incompatible. Ses parents sont arrivés au Royaume-Unis dans les années 1960. Elle le clame haut et fort : « Ce n’est pas raciste de vouloir contrôler nos frontières et ce n’est pas hypocrite d’avoir ce type d’opinions quand on est issu des minorités ethniques », a-t-elle déclaré, le 4 octobre dernier. Suella Braverman l’a prouvé à de multiples reprises. Ce 4 octobre dernier, elle est invitée à débattre de « l’avenir du conservatisme » et sa prestation n’est pas passée inaperçue. Elle a expliqué que « son rêve », et parfois son « obsession », était que le Daily Telegraph consacre sa une à la photographie d’un avion décollant pour le Rwanda. Sa saillie fait référence à la politique migratoire de son prédécesseur Priti Patel qui a signé un accord avec le Rwanda pour transférer les migrants ayant traversé la Manche en bateau.
Eurosceptique
Décidément, le conformisme ne plaît pas à ce ministre conservateur. Sur les questions européennes, elle a montré à plusieurs occasions son opposition à l’Union européenne. Considérant que le contenu de l’accord du Brexit était « une trahison » des électeurs brexiter, elle démissionne en novembre 2018 de son poste de sous-secrétaire parlementaire chargée de la sortie de l’Union européenne dans le gouvernement de Theresa May. Quelques années plus tard, au moment de trouver un successeur à Boris Johnson, Suella Braverman tente de briguer le poste de Premier ministre. Parmi ses propositions, faire sortir le Royaume-Uni de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH).
Voilà une femme de droite aux convictions radicales, prête à en découdre face à ses opposants politiques.
Kevin Tanguy