Les gangs de trafiquants de drogue albanais utilisent les camps de migrants du nord de la France comme terrain de recrutement, offrant de payer le passage à ceux qui sont prêts à travailler dans l’industrie de la drogue à leur arrivée au Royaume-Uni, a appris la BBC.
Les hauts responsables de la police et des services d’immigration des deux côtés de la Manche s’inquiètent du rôle croissant des intermédiaires albanais dans la facilitation des traversées.
La BBC a interrogé des Albanais qui se sont rendus sur les côtes françaises pour traverser la Manche vers le Royaume-Uni dans de petits bateaux.
Ils nous ont parlé des différents services de trafic d’êtres humains proposés, les Albanais servant principalement d’intermédiaires pour d’autres réseaux souvent dirigés par des Kurdes irakiens, qui contrôlent les opérations sur les petits bateaux.
(…) Pour les ressortissants albanais comme Kevi, se rendre dans le nord de la France est facile ; ils ont le droit d’entrer dans l’UE en tant que touristes pour un maximum de trois mois sans visa.
La plupart arrivent en bus ou en voiture, poussés par des publicités sur les réseaux sociaux promettant l’aide d’intermédiaires sur place à Bruxelles, Paris, Calais ou Dunkerque.
(…) Un haut responsable français, qui s’occupe de cette zone, a confirmé que les Albanais jouent actuellement le rôle d’intermédiaires, mettant en relation les migrants albanais avec les gangs de passeurs irako-kurdes.
S’exprimant à titre officieux, il a déclaré que les réseaux irako-kurdes gèrent actuellement 80 % des traversées par petits bateaux, mais que les autorités françaises s’inquiètent de la perspective de voir des ressortissants albanais mettre en place leurs propres traversées indépendantes, avec un risque de conflit violent entre les groupes.