La commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la souveraineté énergétique recevait mardi 29 novembre Yves Bréchet, ancien haut-commissaire à l’énergie atomique. Ce qu’il révèle est terrible. Conseiller sans pouvoir décisionnel, il a adressé pendant six ans, de 2012 à 2018, des rapports, qui n’ont pas été suivi d’effet.
« Toutes les informations étaient disponibles. Elles ont été sciemment ignorées » « Quelle que soit la cause de cette décision, elle relève pour moi d’une faute historique grave contre les intérêts de notre pays, une destruction de souveraineté énergétique patente, puisque les réacteurs à neutrons rapides, en brûlant les 300 000 tonnes d’uranium enrichi, nous auraient assuré des siècles d’indépendance énergétique. »
« En six ans de mandat et malgré des demandes réitérées, je n‘ai vu se réunir le Comité à l’énergie atomique que deux fois et une seule fois dans sa configuration légale, alors qu’il aurait dû être réuni chaque année ».
François Jacq, administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique, confirme les faits lors de son audition devant la même commission. Le Comité à l’énergie atomique, présidé par le Premier ministre, ne s’est pas réuni depuis mai 2019. Quant au Conseil de politique nucléaire, présidé par Emmanuel Macron, il ne s’est pas réuni depuis octobre 2018.
Yves Bréchet pointe le rôle des conseillers techniques dans les cabinets ministériels :
« Quel que soit le prestige de leur diplôme, ils se retrouvent à conseiller sur des sujets qu’ils ne maîtrisent généralement pas un ministre qui ne se pose même pas la question. Leur premier souci sera trop souvent de ne dire à leur ministre que ce qu’il a envie d’entendre pour ne pas nuire à leur carrière à venir. Il n’est guère surprenant que lesdits conseillers n’aient qu’un enthousiasme limité à réunir un Comité à l’énergie atomique qui aurait tôt fait de mettre au jour leurs lacunes. »
Emmanuel Macron, comme François Hollande sont responsables de notre désarmement énergétique.
« de grandes nations comme la Chine, mais aussi Bill Gates, financent d’importants travaux de recherche sur ces réacteurs à neutrons rapides ». « En France, c’est un summum d’hypocrisie, on nous dit que les études papier vont continuer et qu’un jour on saura faire, comme par magie. Mais les gens qui prennent ces décisions n’ont pas la moindre idée de ce qu’est une industrie ! Ce n’est pas le même métier que de faire des fusions-acquisitions dans une banque, si vous voyez ce que je veux dire… ».