La chronique de Philippe Randa
Le festival musical Les Déferlantes devant se tenir l’été prochain à Perpignan, les groupes Louise Attaque et Indochine dont la venue était programmée, ont immédiatement menacé de ne pas s’y rendre à cause du maire Rassemblement national Louis Alliot.
Les dirigeant des Déferlantes ont donc préféré plier et chercher un autre lieu dans les Pyrénées-Orientales.
Il aurait été intéressant de connaître – en l’absence de ces deux groupes et leur remplacement que l’on peut supposer assez facile par d’autres chanteurs, peut-être de moindre notoriété, mais qui auraient sans doute saisi l’opportunité de se produire à cette occasion – quelle aurait été la réaction du public.
Ce fait-divers politico-artistique rappellera à beaucoup l’attitude qui fut celles de responsables politiques (principalement socialistes et communistes) au début des années 80 du siècle dernier quand des représentants du Front national, alors au début de sa percée, étaient invités à débattre avec eux sur les plateaux de télévision : quasiment tous les auto-proclamés démocrates quittaient alors les lieux avec des mines de vierges effarouchées, de douairières offusquées, de grenouilles de bénitiers croisant la route du Diable !
Néanmoins, leur grotesque comédie tourna court rapidement : socialistes et communistes s’aperçurent vite que leurs départs n’empêchaient non seulement pas les Frontistes de s’exprimer, mais que leur conception du débat démocratique, de la tolérance et de la liberté d’expression choquait tout de même nombre de nos concitoyens.
L’un après l’autre, ces élus de gauche mirent leur indignation au fond de leur poche et revinrent, penauds, affronter la « bête immonde »… Et cela fait bien longtemps que quiconque ne songerait plus à quitter un plateau de radio ou de télévision en prétextant de la présence d’un élu du Rassemblement national de Jordan Bardella ou d’un membre du Parti Reconquête d’Éric Zemmour.
Aujourd’hui, seuls quelques saltimbanques, cherchant peut-être simplement à faire parler d’eux à moindre frais, se croient encore permis de donner de telles spectacles de pitoyables indignations sur fond de haineuses intolérances politiques.
On les a moins entendus s’exprimer lors du tabassage meurtrier de l’actrice Marie Trintignant par leur confrère Bertrand Cantat, lui aussi alors grand donneur des mêmes leçons politiques.
Que vont penser les électeurs de Louis Alliot de l’affront que ces saltimbanques leurs infligent bien davantage qu’à leur maire puisque celui-ci leur doit d’abord à eux, et à eux seuls, la fonction qu’il occupe ?
Et au-delà de Perpignan, que vont penser les 13 288 686 Françaises et Français qui ont voté Marine Le Pen le dimanche 24 avril 2022 ?
Peut-être aurons-nous la réponse cet été en jugeant de l’affluence aux Déferlantes… là où le spectacle aura lieu. S’il a lieu !
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