Les premières statistiques sur l’immigration clandestine en Europe en 2022 viennent d’être publiées. Elles confirment la tendance observée depuis 2020 à l’augmentation continue des flux à destination des pays de l’Union européenne. La réponse tant de Frontex, des pays d’Europe de l’ouest que de la Commission européenne n’apparait absolument pas à la hauteur de ce phénomène qui prend une ampleur considérable. L’arrivée au gouvernement de nouvelles coalitions en Suède et en Italie amorce un changement de cap dans la politique migratoire de ces pays, qui se traduit déjà par une lutte accrue contre l’immigration clandestine.
Les limites du recensement de l’immigration clandestine
Il est important avant de présenter les chiffres retenus sur l’immigration clandestine d’en souligner les limites. Au cours de leur périple, les migrants clandestins cherchent à déjouer les contrôles des autorités des pays qu’ils traversent ou qu’ils souhaitent gagner. Le recensement de leur nombre est donc par nature difficile à réaliser. Plusieurs sources permettent à tout le moins de connaitre les tendances en matière d’immigration clandestine à destination de l’Europe. Celles-ci ne prennent notamment pas en compte les ressortissants de pays tiers arrivés avec un titre de séjour dans un pays de l’U.E. et qui s’y maintiennent à son expiration.
Deux sources statistiques ont été retenues dans le présent article : le recensement des franchissements illégaux des frontières extérieures de l’espace Schengen réalisé par l’agence Frontex et celui du nombre des arrivées de migrants par la mer et par la terre réalisée par le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations Unies.
L’agence Frontex précise sur son site internet que le nombre de franchissements illégaux des frontières extérieures de l’U.E est calculé à partir « de données provenant des États membres (…). Une personne peut tenter de franchir la frontière de manière irrégulière plusieurs fois, soit au même endroit, soit à des endroits différents de la frontière extérieure de l’UE » (1).
Le H.C.R. des Nations Unies alimente également ses statistiques par des informations communiquées par les gouvernements des pays européens. L’institution prend le soin de préciser que les chiffres peuvent être « plus ou moins élevés » et que « les mises à jour d’informations ne doivent pas être considérées comme figées et sont susceptibles de changer » (2).
On peut retenir de ces avertissements que les chiffres disponibles sur l’immigration clandestine ne sont que la partie émergée de l’iceberg.
Les franchissements des frontières extérieures de l’espace Schengen
Le nombre de franchissements illégaux des frontières extérieures de l’espace Schengen détectés par l’agence Frontex explose depuis 2020. Alors qu’il n’était cette année-là « que » de 141 846, il atteignait 200 000 en 2021 et 330 000 en 2022 ! Frontex souligne qu’il s’agit du nombre le plus important depuis 2016, en augmentation de 45% par rapport à 2021 (3). Cette tendance est particulièrement marquée dans les Balkans occidentaux et dans la zone de méditerranée orientale. Les ressortissants de Syrie, d’Afghanistan et de Tunisie sont les plus représentés parmi les nationalités identifiées.
Les arrivées dans le sud de l’Europe par la mer et la terre
Dans le bassin méditerranéen, le recensement réalisé par le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations Unies fait apparaitre que le nombre des arrivées clandestines recensées en Espagne, en Italie et en Grèce continue d’augmenter depuis 2020. Il a atteint en 2022 155 025, ce qui est très supérieur aux années précédentes. En Italie, pays le plus concerné par ces arrivées clandestines, les Égyptiens, les Tunisiens et les Bangladais sont les plus représentés parmi les migrants.
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https://fr.novopress.info/229668/la-hausse-de-limmigration-clandestine-en-europe-continue-en-2022/