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« Récupérer » la fortune de Bernard Arnault pour se la couler douce : le vrai visage de la gauche moderne

On peut être d'accord ou pas sur la . Le sujet n'est pas là. On peut juste se mettre d'accord sur deux choses : d'abord, la retraite par répartition, notre régime actuel (où les travailleurs paient pour les retraités), est une pyramide de Ponzi dans laquelle, comme le suggère David Lisnard, on pourrait intelligemment introduire un peu (voire beaucoup) de capitalisation. Ensuite, défiler pour la retraite à 60 ans quand on n'a pas voulu d'enfants, puisque ce sont eux qui vont payer en attendant que ça change, ne donne que le droit de se taire.

Cela étant dit, la question qu'il est intéressant de se poser est celle des motivations profondes de la gauche. On comprend que l'alliance hétéroclite de la NUPES a réussi à se souder sur la préservation des acquis sociaux (les « conquis sociaux », comme a dit Mélenchon dans sa pitoyable cérémonie de vœux). On peine, en revanche, à comprendre la raison profonde de la préservation de ces si belles conquêtes, tout comme on peine à comprendre quelle serait la solution à tant de manques à gagner. Or, donc, voici qu'un sondage de l'IFOP, réalisé en octobre 2022, à l'occasion de la Journée internationale des paresseux, nous rappelle fort à propos de quoi il s'agit. Ainsi, à la question « Très franchement, en ce qui vous concerne, diriez-vous que vous êtes... [vis-à-vis du travail] », 78 % des sondés (qui ont un emploi) répondent qu'ils sont « très travailleurs » (ce qui n'est probablement pas très franc), tandis que 20 % ne sont « pas très travailleurs », pour 2 % sans opinion. Et si l'on regarde cela sous le prisme de la couleur politique, ce sont 36 % des sympathisants écolos, 20 % des sympathisants insoumis et 26 % des sympathisants Renaissance qui admettent « ne pas être très travailleurs » (contre 11 et 10 % chez LR et le RN).
Ce qui est assez intéressant, c'est que la valeur travail est globalement moins estimée par les macronistes (possiblement pour des raisons de dilettantisme urbain) et les écolos (pour des raisons d'identité culturelle assez peu surprenantes)... mais aussi par , malgré son folklore communiste. Le concept de « gauche des allocs », bien trouvé par Fabien Roussel, prend alors tout son sens.  peut bien donner des coups de menton et se prétendre du côté des travailleurs : ce que veut le parti de Jean-Luc Mélenchon, c'est se débrouiller pour en faire le moins possible pendant sa vie professionnelle, puis partir vite à la retraite pour ne rien faire. Comme on dit dans l'excellent film Dikkenek (2006), « c'est peut-être ça, le but de la vie : réussir à rien f... » Il n'est pas question de glorifier ici les jobs du tertiaire absurdes dans lesquels les travailleurs s'épuisent pour des motifs futiles avant de rentrer fourbus dans des appartement identiques pour retrouver leur solitude. Ce ne sont que les deux facettes de la même dépression collective : la léthargie ou l'étourdissement. La loutre et le hamster.
Regardons maintenant du côté des solutions : comment la gauche compte-t-elle parvenir à ne rien faire, puis à partir rapidement à la retraite ? Une piste brillante nous est donnée par Hadrien Clouet, député  de la 1re circonscription de Haute-Garonne, via son compte Twitter : le député, qui est apparemment sociologue et chef de file de La France insoumise aux affaires sociales, publie une photo de . Au-dessus de cette photo, on peut lire : « Récupérer sa fortune = 15 ans de financement de notre régime de retraite. Sans récupérer un centime ailleurs. » Récupérer : c'est-à-dire, voler ?
Bravo, Hadrien : qu'on abatte ce koulak et qu'on lui prenne ce qu'il a ! On saisira sa fortune dans son palais et on pendra ses domestiques. Tous ces lingots seront ensuite utilisés pour faire le bonheur du peuple, qui crève à cause des riches. Outre qu'il serait impossible de mettre à exécution ce projet ambitieux, que fera-t-on si on arrive à prendre leur fortune aux  ? On nationalisera leurs entreprises, j'imagine ? La France n'a pas besoin de ça : elle ressemble déjà à un nouveau tiers-monde (d'ailleurs, avez-vous remarqué qu'on ne parle plus de tiers-monde, ni même de pays en développement ? La différence s'efface...). Il faudrait que quelqu'un se dévoue pour apprendre au député Clouet que la fortune des  est imprenable, qu'on ne règle pas tout en taxant les profiteurs pour nourrir les paresseux et que la vérité, toujours complexe, dépasse de beaucoup ce genre d'indignations de délégués de classe de 4e.
En bref, voilà le projet de la NUPES : piquer les sous de  pour pouvoir se la couler douce au boulot et partir à 60 ans, tout ça sans avoir eu d'enfants, bien sûr, rapport à l'empreinte carbone. On laissera les quelques survivants de la génération suivante payer l'ardoise. La gauche est l'homme ivre du paysage politique : elle hurle, elle fait des scandales, elle raconte n'importe quoi. On la met dehors et elle part sans payer. Mais elle remet ça le lendemain, sans la moindre pudeur. Gênant spectacle.
Arnaud Florac

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