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Ukraine, mornes pertes

par Patrick Reymond

La guerre en Ukraine est une consécration pour le journaliste à la langue de bois. La langue de bois, on connait bien, mais là, elle atteint des sommets inégalés.

Bien sûr, les premiers temps, on pouvait supputer sur les intentions russes, mais la maskirovka (art du camouflage) rend cet exercice difficile, surtout quand le bavard télévisé part d’une seule hypothèse, la sienne, pour faire la démonstration que la guerre est dans une impasse, mais que l’Ukraine a mis la Russie en échec, qu’on reconnait cependant comme étant relatif. Voire qu’on se demande si l’Ukraine est vraiment en train de gagner.

Mais que les forces russes avancent peu. Qu’il y a des bisbilles entre Prigojine… et… et qui ??? Bref, pour l’ouest collectif, le pouvoir russe a toujours été une énigme.

Mais pour parler simplement, il faut faire des constats tout aussi simples.

J’ai dit qu’en 1914, l’armée française était partie au combat avec une dotation en munitions de tous genres de moins d’une vingtaine de millions d’obus, entre les 75, les De Bange, lahitolle, les pièces de marines, voire les mortiers de l’époque Louis Philippe…

Pour l’URSS, je me rappelle qu’à une époque, on ne comptait pas les stocks soviétiques en millions d’obus. On les comptaient en millions de tonnes… Des chiffres minima disaient 5, d’autres, plus hauts, 15. Pour des obus, disons de 40 à 50 kilos, ça fait un certain nombre de millions d’obus… Mais dont on approche la centaine, ou son triple… Sans que la cadence de fabrication ait été descendue très bas. Il faut dire que la Russie se prépare à la guerre depuis 2014, plus certainement depuis 1999 et le bombardement de Belgrade, et que donc, elle n’a pas procédé au strip-tease militaire des pays de l’ouest collectif. Mieux, si elle a baissé, elle a eu largement le temps de redresser le… tir, depuis Maïdan. De plus, comme les armes russes, relativement bon marché et robustes ont été appréciées elles ont toujours eu une clientèle.

Il est d’ailleurs cohérent de penser que l’armée rouge, ayant eu, à une époque 150 000 pièces d’artillerie, une dotation en munitions de 1000, 1500, 2000 obus par pièce ait été produite. On arriverait donc bien à une fourchette de 100 millions à 300 millions d’obus disponibles (ils ont eu 50 ans pour les fabriquer…). Même si ces dotations ont vieilli et qu’un certain nombre n’explose pas ou plus, s’il en reste 8 ou 9 sur 10 qui pètent, ça fait du bruit. Et un différentiel de pertes importants.

D’ailleurs, le même problème est visible sur la frontière nord coréenne… L’armée du nord possède une artillerie, bien que souvent ancienne, totalement pléthorique… Et capable de réduire en cendres une bande de 15 kilomètres au sud.

L’armée ukrainienne, et les autorités ukrainiennes, elles, ont surtout pensé à vendre tout ce qui était possible de vendre pendant plus de 20 ans. Avec succès, d’ailleurs.

L’ouest collectif, lui, pense à augmenter la production à des niveaux… totalement ridicules encore…

Bon, pour les pertesCNN donne les chiffres suivants (Chiffres de l’état-major ukrainien, au 28/02/2023) :

  • 259 085 personnes tuées, sont mortes de blessures, de maladies ;
  • blessés, estropiés 246 904 ;
  • désertés, ainsi que portées disparu – 83 952 ;
  • capturées – 28 393.

Sachant qu’il y a 3 blessés pour 1 tué en moyenne, l’appareil médical apparait totalement dépassé. Dans les portés disparus, il y a sans doute aussi, beaucoup de morts. C’est aussi un signe de déroute.

Poutine est toujours au poste, avec 80% de soutien, et le reste, c’est ceux qui le traitent de couille molle qui tape pas assez fort. Le million de lécheurs de culs occidentaux, eux, ont fichu le camp, et un certain nombre est rentré.

La Russie, en plus de ses troupes initiales a fait une vague de mobilisation. L’Ukraine en a fait dix, sans pouvoir augmenter ses effectifs, ils recherchent vainement 300 chars, alors qu’ils étaient sensés en avoir 2000 ou plus.

La Biélorussie, elle, ouvre ses portes aux Polonais, pendant que la Pologne met des barbelés sur sa frontière, la question essentielle étant de savoir si c’est pour se protéger de la Biélorussie, ou empêcher ses futurs soldats de se carapater. L’ouverture biélorusse, elle, semble un encouragement aux déserteurs…

Il est clair que vu le carnage ayant lieu en Ukraine, un certain nombre aura tendance à se faire porter pâle ou à vouloir prendre des vacances, dans des lieux où l’on viendra pas les chercher, la Biélorussie, par exemple, contrairement à l’UE où on pourrait les demander…

D’une manière générale, en cas de dérapage, l’ambiance ne serait pas à août 1914 dans les pays européens, les macronistes seraient plutôt dans le sauve qui peut, le reste du populo serait plutôt dans la ligne Maurice Thorez, à savoir qu’on ne fera pas la guerre à la Russie. Pour ce qui est des levées forcées, j’aurais comme un doute sur son application, vu le manque de respect des forces de l’ordre.

source La Chute

https://reseauinternational.net/ukraine-mornes-pertes/

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