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« Nous avons l’obligation de conclure un “contrat jeunes majeurs” avec des jeunes relevant des reconduites à la frontière. On marche sur la tête. » : les inquiétudes du président des départements de France sur l’afflux massif des migrants mineurs isolés

François Sauvadet a mis en garde les ministres Darmanin et Dupond-Moretti lors d’une réunion de travail organisée jeudi matin.

Il ne cache pas sa préoccupation. En sortant de réunion avec trois ministres mardi matin, François Sauvadet, président de l’Assemblée des départements de France, s’inquiète de l’un des points sensibles de la question migratoire : l’augmentation du nombre de mineurs non accompagnés (MNA). «Nous sommes face à une situation explosive. Nous enregistrons des arrivées massives à nos frontières, notamment dans les Alpes-Maritimes où près de 2000 MNA ont été accueillis depuis le début de l’année, soit près de 5000 au niveau national. Nous retrouvons les niveaux intenables des années 2017-2018 !», tonne le président UDI de la Côte-d’Or.

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Saturation

Pour le patron des départements français, c’est bien la situation à la frontière italienne qui doit alerter l’exécutif puisque cette région concentre aujourd’hui le tiers des arrivées de MNA en France. Son inquiétude porte sur la croissance actuelle du phénomène qu’il situe à «plus de 30%». «Si l’on continue à ce rythme-là nous risquons de pratiquement doubler ce flux de jeunes étrangers. Le plus grave, insiste Sauvadet, est que nous n’avons plus de capacités d’accueil dans nos établissements, alors que nous sommes soumis à une injonction nous obligeant à ne plus recourir aux chambres d’hôtel pour faire face aux besoins. Mais d’ores et déjà nous sommes contraints de les solliciter à nouveau».

« On marche sur la tête ! »

Son alerte vise notamment à améliorer l’identification urgente de l’âge des MNA et le financement des opérations (alors que les données révèlent que ceux-ci sont de plus en plus jeunes) ; renforcer les moyens de police et gendarmerie ; mais aussi ceux de la justice pour faire face à des risques de délinquance, trafics de drogue et prostitution ; prévoir un arsenal législatif ; et imposer à l’État d’assumer ses responsabilités régaliennes. «Rendez-vous compte qu’aujourd’hui, après une analyse du Conseil d’État, nous avons l’obligation de conclure un contrat jeunes majeurs avec des jeunes relevant des reconduites à la frontière. On marche sur la tête !», dénonce François Sauvadet.

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Pour l’ADF, l’Aide sociale à l’enfance représente un coût global annuel de 9 milliards d’euros, dont 1,5 milliard fléché sur les MNA. Cette question financière pourrait être examinée rapidement par les services de Matignon. François Sauvadet est sorti de son échange avec les ministres en saluant une «vraie prise de conscience» et une «vraie volonté gouvernementale» de faire face à la crise des Alpes-Maritimes. Avant de lancer un avertissement: «Mais cela ne suffira pas. Il est plus qu’urgent que l’État prenne en compte ces problèmes et assume ses responsabilités car nous arrivons à saturation. Élus et personnels ne peuvent plus faire face ! »

https://www.fdesouche.com/2023/05/12/nous-avons-lobligation-de-conclure-un-contrat-jeunes-majeurs-avec-des-jeunes-relevant-des-reconduites-a-la-frontiere-on-marche-sur-la-tete-les-inquietudes-du-pres/

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