En cause, la présence, au premier rang, aux côtés des cadres de ce groupuscule, de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard et Sébastien Delogu, tous deux députés de La France insoumise. « Jean-Luc Mélenchon ne se cache plus depuis plusieurs mois et enchaîne des propos anti-France, anti-République et anti-démocratie. Sa présence, à ce week-end de la Jeune Garde, en est encore une preuve », s’agace Julie Lechanteux, députée du Var (RN), contactée par BV. Un point de vue partagé par son collègue Julien Odoul qui qualifie, sur son compte Twitter, de « nauséabond » le déplacement de ces Insoumis au camp de cette « milice d’extrême gauche ». Tous deux réitèrent donc, auprès du ministre de l’Intérieur, leur demande de dissoudre la Jeune Garde. « Malheureusement, la justice, par son laxisme, n’applique plus les peines contre les violences. La dissolution est donc la dernière solution qu’il nous reste pour y mettre un terme », explique l’élue du Var.
Une violence décomplexée
Formée à Lyon en janvier 2018, la Jeune Garde assure, au moment de sa création, vouloir « donner un nouveau souffle » à la lutte antifasciste. Fini les Dr Martens™, les polos Fred Perry™ et les vestes sombres. Place, désormais, aux jeans, baskets, tee-shirts et petites doudounes sans manches. Et alors que les antifas historiques se plaisaient à agir dans l’ombre, loin du tumulte médiatique, la Jeune Garde, elle, investit les réseaux sociaux et se plaît à débattre sur le plateau de Cyril Hanouna. L’objectif affiché est clair : attirer un public plus large et banaliser la cause antifa.
Mais derrière cette apparence moderne et décontractée, la Jeune Garde promet de « faire reculer les idées d’extrême droite et faire reculer l’extrême droite de façon générale ». Pour cela, tous les moyens sont bons. La violence devient leur mode d’action privilégié. Selon un mode opératoire ritualisé, ces militants d’ultra-gauche ciblent, fichent, menacent et violentent leurs ennemis en pleine rue. Le 14 avril dernier, à Paris, six membres de la Jeune Garde attendent ainsi devant un local de l’Action française dans l’objectif d’en découdre. « Les fafs [fachos, selon leur vocabulaire] finiront la soirée à compter leur blessés », se réjouissent-ils sur leurs réseaux sociaux. Quelques jours plus tôt, sur le campus de Lyon III, ils lynchent un étudiant qui voulait simplement assister à ses cours. Sur d’autres vidéos, qu’ils partagent fièrement, on découvre des jeunes au sol se faire tabasser par plusieurs membres de la Jeune Garde.
Le groupuscule ne s’en prend pas qu’aux jeunes dits de droite. En décembre 2021, des militants du parti présidentiel racontent, eux aussi, avoir été agressés par ces antifas alors qu’ils tractaient à Paris. Quelques mois plus tard, c’est au tour de la Coordination féministe antifasciste de dénoncer, dans un communiqué, « une série d’agressions sexistes violentes commises par la Jeune Garde Lyon » à leur encontre.
Malgré cette violence décomplexée, la Jeune Garde jouit d’une grande tolérance dans le débat public. Et ce, alors même que l’un de ses cadres est visé par une enquête pour apologie du terrorisme après avoir relayé sur ses réseaux sociaux un soutien au groupe terroriste Boko Haram. En avril dernier, Raphaël Arnault, l’une des principales têtes du groupuscule, pourtant « connu de la documentation des services de police », comme le révélait BV il y a quelques semaines, était ainsi reçu à l’Assemblée nationale par des membres de La France insoumise pour parler des violences d’extrême droite. Un comble, quand on connaît les méthodes de son mouvement ! À cela s’ajoute l’appui fréquent apporté par des députés insoumis à ces activistes d’ultra-gauche. « Le soutien que leur apporte La France insoumise leur donne encore plus d’importance et de respectabilité », s’agace Julie Lechanteux. Après avoir lancé la dissolution des Soulèvements de la Terre, Gérald Darmanin se penchera-t-il sur le dossier de la Jeune Garde ?