En quatre mois, le nombre de mineurs non accompagnés est en effet passé d’une vingtaine à une centaine de jeunes, et le rythme ne risque pas de ralentir avec les phénomènes migratoires à la frontière franco-italienne. Le maire Emmanuel Delmotte dit n’avoir pas été officiellement informé de la transformation de l’hôtel en centre d’accueil, et dénonce un « business social » et dit être inquiet pour la sécurité de ces concitoyens. « On est dans un pays, où tant qu’il n’ y a pas d’accident, tout le monde s’en fout » déplore-t-il, alertant sur les risques de dégradations dans les prochaines semaines : « On est dans des problématiques de vie, d’immédiateté et de dangerosité », affirme-t-il.
Il annonce porter plainte : « Je vais saisir les instances judicaires et utiliser toutes les voies de recours pour éviter la pérennisation de ce centre », ajoutant, excédé, « je veux juste qu’ils me rendent mon hôtel ! » En attendant, les migrants vivotent, certains depuis un mois, sans perspective.
Selon le Figaro, pour leur prise en charge, partagé en hébergement et « accompagnement éducatif », le Département verserait quotidiennement près de 6.500 euros à l'association, soit 91,18 euros par individu. Une convention signée entre le Département et l’association Entraide Pierre Valdo au titre de l’aide à la protection de l’enfance a entraîné le licenciement de 7 salariés de l’hôtel : un énorme coup dur pour ce personnel, que l’on propose d’envoyer sur d’autres postes en Bretagne.
Depuis le début de l’année, les autorités ont annoncé l’interpellation de plus de 17.500 personnes en situation irrégulière dans les Alpes-Maritimes, dont une large partie à la frontière italienne. Le renfort de 150 policiers et gendarmes supplémentaires, en particulier au niveau de Menton, semble une réponse dérisoire face à l’ampleur du phénomène. En 2022, ce sont près de 5.000 mineurs étrangers qui sont entrés clandestinement dans les Alpes-Maritimes via l’Italie. Les élus des départements limitrophes avaient déjà tiré la sonnette d’alarme. Mais en attendant, comme à Châteauneuf-Grasse, les finances du Département des Alpes-Maritimes semblent alimenter ce circuit.
Certes la France se doit de tendre la main aux misères de ceux qui lui demandent asile. Mais entre l’urgence humanitaire et le risque de générer un « système », il n’y a qu’un pas. Car à Nice, avec l’augmentation du coût de la vie, la pauvreté croissante, de très nombreux Français, jeunes ou plus âgés, enfants et parents, retraités modestes, font les poubelles pour se nourrir.
Sabine Faivre
https://www.bvoltaire.fr/mineurs-isoles-a-chateauneuf-grasse-pour-le-maire-la-coupe-est-pleine/