Un journaliste raconte les comparutions judiciaires immédiates des voyous interpellés ces dernières nuits :
Dans le box vitré, une dizaine de jeunes garçons, conduits les uns après les autres, menottés, par les policiers. Ils ont passé la nuit dans les cellules au sous-sol du bâtiment. Ils doivent répondre de «dégradations de biens publics» ou de «participation à un groupement en vue de préparer des actions violentes». Ils sont accusés, pêle-mêle, d’avoir renversé des voitures, fracassé des vitrines de magasins, tiré des mortiers de feux d’artifice sur les forces de l’ordre.
Ils se prénomment Si Dina, Melvin, Adel, Dani, Yannis, Aimé Celeste, Walid. Pas de mineurs, déférés devant un autre tribunal. Les prévenus d’aujourd’hui ne parlent pas, ou peu. Ils ont tous été appréhendés la nuit précédente, sur les lieux des émeutes, dans le département des Hauts-de-Seine qui jouxte la capitale française. Mais à de rares exceptions, ils repartiront libres ce dimanche. Condamnés ou convoqués pour une nouvelle comparution, mais libres. Un seul a écopé sous mes yeux d’une peine de prison ferme avec incarcération immédiate. Les autres? Placements sous contrôle judiciaires, interdictions diverses, travaux d’intérêts généraux ou relaxe. Avec, souvent, de nouvelles convocations en raison de dossiers mal ficelés, de procès-verbaux bâclés, de casiers judiciaires pas mis à jour…
Rendez-vous à la prochaine émeute.
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