En Algérie notamment, le refrain victimaire est une rente d’Etat. Le FLN, au pouvoir sans interruption depuis 62, est gangrené par la corruption et surtout l’incompétence et la désorganisation. Les Algériens se sont libérés de l’occupant français pour être occupés par le FLN, ses apparatchiks et ses Généraux. Et tout cela pour ne poursuivre qu’un seul rêve : retourner chez l’ancien colonisateur ! Belle réussite cette indépendance ! En Algérie, ce qui pourrait déclencher une révolution, ce n’est pas la hausse des prix ou la restriction des quelques libertés que le FLN accorde, c’est la fin de l’octroi des visas par la France ! Car la rue algérienne ne vit que pour ça : avoir un visa pour quitter l’Algérie ! Un peu comme si les Français ne cherchaient qu’une chose depuis 45 : aller vivre en Allemagne et vendre des cigarettes de contrebande sur Alexanderplatz !
Pour oublier cette réalité brute, beaucoup d’Algériens préfèrent se réfugier dans l’humour tournant ainsi en dérision la nullité de leur pays ou choisissent l’Islam pour revenir au bon vieux temps de l’Arabie du VIIè siècle avec ses tribus et ses chameaux. Mais un troisième choix a pris le dessus : s’enfermer dans une posture victimaire. En effet, si l’Algérie est nulle, c’est parce que “la France la pille”. Magique ! Et l’armée algérienne ne fait rien ? Elle qui, comme l’armée turque, “fait trembler le monde”, elle ne serait donc pas capable de reprendre le contrôle du pays ? Non bien sûr, car ses principaux dirigeants sont “payés par la France et Israël”.
Israël, seul pays développé de la région, qui s’use que si l’on ne s’en sert pas pour oublier ses propres turpitudes.
Bref, l’Algérie -et cela vaut également pour le Maroc et la Tunisie- s’est enfermée dans le déni et la victimisation. Il n’y a pas, chez la majorité des ressortissants de ce pays qui nous écrivent, le moindre commencement de début de prise de conscience. Le pire est que la traditionnelle migration d’été des Algériens installés en France renforcera cette schizophrénie. Car ceux-ci retourneront dans leur “paradis” des Aurès ou du Constantinois pendant un mois et reviendront plus patriotes que jamais tout en tremblant à l’idée d’être renvoyés dans ce même “paradis”. Schizophrénie ! Déni de masse !
Nous indiquons pourtant à tous nos amis algériens qu’ils peuvent rentrer chez eux et que la France se passera de leurs talents. Ce sera dur mais nous ferons avec ! La fête est finie, vous pouvez partir, car élections après élections, il apparaît clairement que la présence massive d’extra-européens indispose fortement la population française. A part les bobos LFI qui ne vivent pas avec, bien entendu.
Si le déni Algérie-Maroc-Tunisie est sport national, au sud du Sahara, le constat est encore plus cruel. Aucun de ces pays n’a réussi à sortir du sous-développement et n’exporte, au final, que ses matières premières et sa population. A la pointe du Continent Noir, l’Afrique-du-Sud apparaît, seule, comme un oasis de développement, du moins jusqu’en 1991. Désormais, celle-ci vit sur le capital des années d’Apartheid et sur la capacité organisationnelle et créatrice des 9,5% de Blancs que compte encore le pays.
Ce constat implacable n’empêche pourtant pas les sub-sahariens qui écrivent régulièrement à Breizh-Info d’arguer que leur sous-développement endémique est dû au pillage du cobalt ou du pétrole par les Blancs. Eh oui, ils en sont encore là ! Pourtant, à l’instar du Zimbabwe de Mugabe, il serait cocasse et instructif de laisser les mines et puits de pétrole sous contrôle absolu des pays qui les abritent. Il y a du pétrole en Angola, certes, mais l’Etat angolais sait-il faire marcher un puits de pétrole ? Là est la vraie question ! Le Cobalt utilisé pour nos smartphones et nos voitures électriques vient majoritairement de 19 mines ouvertes dans le Sud-Est de la République Démocratique du Congo. Si, demain, les Blancs laissent le contrôle de ces mines aux locaux, que se passera-t-il ?
Là encore, les Congolais ont réussi à se libérer de la colonisation belge en 1960, mais, depuis, le Congo est un cloaque miné par le sous-développement et les conflits ethniques. Et les Congolais de s’apercevoir que l’équilibre et la paix ethnique ne tenait que grâce à la présence du colonisateur. Une fois celui-ci parti, les différents peuples ont repris leurs endémiques querelles préexistantes à la Colonisation qui n’aura été, au final, qu’une parenthèse dans le massacre de l’Afrique par elle-même. Le Congo est assis sur un immense sous-sol gorgé de matières premières rares mais l’Etat congolais, les scientifiques congolais, la société civile congolaise, les entreprises congolaises sont bien incapables d’exploiter ces richesses.
En 1972, la Norvège, le pays le plus pauvre d’Europe au sortir de la seconde guerre mondiale, a monté une compagnie pétrolière pour exploiter le pétrole de la mer du Nord. Aujourd’hui, Equinor emploie 29 000 personnes en Norvège, est toujours détenu majoritairement par l’Etat norvégien et exploite des puits de pétrole jusqu’en Angola. Pourquoi est-ce que l’Etat Angolais ne fait pas la même chose et n’étonne pas le monde avec ses prouesses technologiques ?
Les années de guerre civile peut-être ? Il faut bien comprendre qu’une guerre civile ou une catastrophe ne peut donner lieu à des décennies ou des siècles de sous-développement ultérieurs : les pays de l’ex-Yougoslavie se sont déchirés dans les années 90, aujourd’hui, ce sont tous des pays développés et la France n’a pas particulièrement à souffrir de l’immigration serbe ou slovène. Pareil pour l’Irlande, dont une partie du territoire est toujours potentiellement en guerre ou le Japon dont des milliers de kms² sont toujours inhabitables après le tsunami qui a submergé la centrale nucléaire de Fukushima. Ces pays ont des handicaps structurels ou historiques qui n’empêchent pas leur développement !
A côté de cela, Haïti, morceau d’Afrique en pleine mer des Caraïbes, est indépendant depuis 1804 et est toujours l’un des pays les plus miteux au monde. Et que dire de l’Ethiopie qui n’aura été colonisée que 5 ans (entre 1936 et 1941) par les Italiens et qui a toujours le taux de malnutrition infantile le plus élevé de la planète !
Il y a-t-il des Ethiopiens ou des Haïtiens parmi nos lecteurs ? Si c’est le cas, peuvent-ils nous expliquer en quoi l’Homme Blanc est responsable de leurs malheurs ?
L’Afrique, dans son ensemble, n’a toujours pas réussi à trouver son modèle. Qu’elle se rassure : le monde arabe non plus ! Mais ces deux entités mondiales constituent un soucis pour l’ensemble des pays européens et une partie de l’Amérique du Nord, de par leur démographie luxuriante et le comportement de certains de leurs ressortissants dans les pays qui les accueillent généreusement.
Il est temps de sortir du déni et de la victimisation permanente. Si l’Afrique en est là, c’est de sa faute, intégralement de sa faute, uniquement de sa faute. S’enfermer dans le déni de sa propre responsabilité ne fait qu’ajouter à son malheur. Aux Africains de trouver leur voie et leur modèle de développement et, partant, de bien nous foutre la paix !
Anne-Sophie Hamon
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