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Pierre Cassen et Bernard Germain… Trotskard un jour mais pas toujours ! Un bel article consacré au livre "Transgression" sur Polémia

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Johan Hardoy, Polémia cliquez ici

Souvenez-vous de Callac, cette petite commune tranquille de centre-Bretagne qui avait été choisi par une obscure association parisienne pour « accueillir » des plus d’une centaine de migrants extra-européens… La mobilisation générale qui a eu lieu pour contrer ce projet inique a été victorieuse et les migrants n’ont finalement pas été amenés dans cette paisible bourgade bretonne. Et bien, aussi improbable que ça puisse paraître à première vue, ce sont des trotskystes qui ont grandement participé à la victoire de Callac ! Entre témoignage que la transgression politique est possible et transfert de technologie militante, Pierre Cassen et Bernard Germain ont bien des choses à nous dire.
Polémia

Pierre Cassen et Bernard Germain ont respectivement appartenu à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et à l’Organisation communiste internationaliste (OCI). Leur livre Transgression – Voyages du camp du « bien »… vers le camp du « mal » (Éditions Synthèse nationale, 224 pages, 22 euros) retrace leurs parcours et explique les raisons qui les ont amenés à rallier le camp national et identitaire. Le premier a ainsi fondé le site Riposte laïque en 2007 et le second a rejoint le mouvement Reconquête ! en 2021.

Comme le remarque l’éditeur Roland Hélie, « s’il est exceptionnel de voir des individus issus de l’“extrême droite” passer à gauche ou, pire, à l’“extrême gauche”, il n’est pas rare (et il est même de plus en plus courant) d’assister à la migration inverse ». L’ouvrage se termine d’ailleurs par plusieurs témoignages d’« orphelins de la gauche » qui ont finalement embrassé les idées patriotiques, à l’instar, comme le souligne l’un d’eux, d’« une grande partie des travailleurs se détournant des partis ouvriers au profit de Marine le Pen ».

Dans la préface, Jean-Yves Le Gallou loue chaleureusement les deux ex-trotskystes qui se sont opposés avec succès, via la mobilisation des habitants du cru, à l’implantation de foyers d’immigrés dans « les bourgs et les villages de la France profonde », notamment à Callac en Bretagne. Le « métier » des intéressés, acquis lors de leur militantisme d’antan, constitue un « transfert de technologie » particulièrement appréciable en faveur des idées nationales !

Le peuple trahi par la gauche

Pierre Cassen a voté à gauche jusqu’en 2004. Il se souvient tout particulièrement de l’élection de Mitterrand le 10 mai 1981, quand il faisait campagne pour lui avec la LCR, et de ses fonctions de délégué au Syndicat du livre CGT. En ce temps-là, il pensait que « la vie allait être plus belle avec la gauche, plus juste, plus égalitaire et plus libre ».

Pourtant, hormis quelques acquis sociaux comme la cinquième semaine de congés payés, la retraite à soixante ans et la semaine de 39 heures (loin des 35 heures promises par le programme commun), ce fut « une casse brutale et sauvage de pans entiers du salariat dans l’automobile, dans la sidérurgie, dans les mines et dans la métallurgie. Trois dévaluations en un an et demi, et enfin le plan de rigueur demandé par les marchés et mis en place par Delors et Fabius. (…) Une montée du chômage accompagna toutes ces mesures. (…) On dissimula la trahison sociale en inventant SOS Racisme, et en recyclant la gauche dans le combat souvent fantasmé – Jospin lui-même finira par l’avouer – contre une présumée extrême droite ».

Aujourd’hui, il s’interroge sur lui-même quand il observe ce qu’est devenu le Parti socialiste, « qui a sombré dans son intégralité dans les thèses de Terra Nova en 2011 (abandon de la classe ouvrière et priorité aux immigrés) ». Était-il aveugle ou bien est-ce la gauche qui a changé depuis l’époque où il y militait ?

En tout cas, il se veut toujours « du côté du peuple », alors que les partis de gauche « sont aujourd’hui les pires ennemis des travailleurs, et les meilleurs alliés du capitalisme transnational, appelé le Nouvel Ordre mondial ».

La laïcité menacée

En 1989, à une époque où il était violemment hostile au catholicisme au point d’avoir demandé à se faire débaptiser, « l’affaire de Creil » a constitué pour lui un détonateur. Pour mémoire, « trois adolescentes, soutenues par les Frères musulmans, avaient tenté d’imposer leur voile islamique dans l’école de la République ». Lionel Jospin étant ministre de l’Éducation nationale, la gauche a tergiversé et, finalement, capitulé devant cette « marque la plus oppressive pour les femmes ». Il faudra attendre quinze ans pour que soit votée une loi interdisant tout signe religieux ostentatoire à l’école.

En 2012, il a été condamné à une amende pour « incitation à la haine contre les musulmans ». Quatre associations antiracistes et le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) avaient déposé plainte suite à deux articles parus sur le site de Riposte laïque. Lors d’une audience, le prévenu a détourné une phrase antifasciste de Jean-Luc Mélenchon, « Ce sera eux ou nous ! », en précisant : « Nous ne sommes pas contre les musulmans, mais contre l’islam. »

Après une quinzaine de procès, l’intéressé est convaincu que « les islamistes du CCIF utilisent la justice française pour imposer les lois de la charia à notre pays, notamment par l’interdiction de toute critique de l’islam ».

La gauche complice de la dictature sanitaire

En 2020, très sceptique sur la « fable de la future grande épidémie de peste noire » et sur l’utilité des confinements, du port du masque obligatoire et du « prétendu vaccin », Pierre Cassen constate que ses principaux promoteurs ont travaillé au cabinet de l’ex-ministre socialiste de la Santé Marisol Touraine. « Ce sont eux qui ont accéléré la casse de l’hôpital public, fait fermer plein de lits, nombre de cliniques et d’hôpitaux, et qui ont soviétisé notre système de santé, avec des Agences Régionales de Santé où la bureaucratie imposait sa loi comptable aux hommes de terrain. On retrouvait la même clique, derrière Martin Hirsch, sous Macron. »

Durant la crise du Covid, il intervient publiquement lors de rassemblements de Florian Philippot à Paris, tout en organisant des mobilisations en Bretagne avec sa compagne Christine Tasin.

Les structures de gauche restent alors totalement absentes de ces manifestations, même après la mise en place du passe sanitaire en juillet 2021. Au contraire, ses leaders réclament plus de mesures contraignantes, voire dictatoriales. « L’insoumis » Mélenchon se vante même, en cas d’obligation vaccinale, de se faire une gloire de courir après les réfractaires pour les faire piquer. L’écologiste Yannick Jadot exige quant à lui la vaccination obligatoire tandis que le communiste Fabien Roussel préconise l’intervention de brigades sanitaires pédagogiques venant chez les Français pour les convaincre de la pertinence de se faire vacciner. Les « hommes de gauche » auraient pourtant dû être interpellés par les bénéfices colossaux réalisés par certains grands laboratoires pharmaceutiques connus pour leurs pratiques de corruption. En outre, des dizaines de milliers de soignants et de pompiers récalcitrants se voient privés d’emploi et de tout droit social sans être défendus par les organisations syndicales.

Malgré les déclarations « décevantes » de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour se vantant d’être vaccinés, il constate que les « vrais résistants à la propagande sanitaire se trouvent majoritairement dans le camp patriote ».

Que réserve l’avenir après le passe sanitaire et le passe vaccinal ? Un passe écologique, une numérisation de tous les gestes de la vie quotidienne, la fin de la monnaie, un contrôle social à la chinoise ?

Une longue marche vers le Z

À l’âge de 18 ans, Bernard Germain intègre l’OCI, qui est alors une organisation semi-clandestine. Quelques années plus tard, il est convoqué par le bureau politique parce qu’il a osé critiquer en interne des chiffres avancés lors d’un congrès. « Pour moi, c’était fini. Je combattais depuis des années avec l’OCI contre les “staliniens” (PCF-CGT) et je retrouvais au sein de l’OCI les mêmes manœuvres bureaucratiques et anti-démocratiques que nous dénoncions à longueur d’années. »

Il rejoint le Parti socialiste peu après le 10 mai 1981 mais le quitte après le « virage de la rigueur » de 1983. Parallèlement, il s’engage dans l’action syndicale en intégrant FO où il devient permanent.

En décembre 2021, il adhère cette fois au parti d’Éric Zemmour. Ce journaliste devenu homme politique a produit chez lui un « déclic » qui lui a « permis de comprendre l’importance du combat pour défendre la souveraineté nationale, notre culture, notre identité, notre histoire et notre civilisation, (…) sans renier aucune des valeurs sociales auxquelles je suis attaché et ai consacré tant d’années de ma vie ».

Dans le même temps, Bernard Germain s’investit dans la défense de l’environnement tout en se démarquant de « l’écologie » : « C’est une profonde erreur d’abandonner ce domaine à des fous furieux qui ne savent même pas ce qu’est la nature et qui discréditent ce combat nécessaire avec leurs positions délirantes. »

Les années de jeunesse passées dans l’organisation d’extrême gauche n’ont pas été perdues car elles lui ont beaucoup appris d’un point de vue militant : « Le Trotskysme est une excellente école… à condition de savoir en sortir ! »

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2023/07/12/pierre-cassen-et-bernard-germain-trotskard-un-jour-mais-pas-6451880.html

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