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Raccourcir le congé parental : Aurore Bergé commence fort !

Ceux qui se réjouissaient de voir enfin un ministère dédié à la Famille réapparaître au sein d’un gouvernement français ont vite déchanté. A peine arrivée à sa tête, Aurore Bergé, ancienne présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale a annoncé qu’elle souhaitait « raccourcir le congé parental » qu’elle pense utilisé « à contre-cœur par des mères qui préféreraient travailler, mais n'ont pas de solution de garde pour leur enfant ».

En contrepartie, la nouvelle ministre souhaiterait rehausser les indemnités qui s’élèvent à 490 euros mensuels. « Un système qui favorise soit les très riches qui peuvent se passer d’un salaire, soit les très pauvres soutenus par les aides sociales mais qui exclut les classes moyennes » rappelle la présidente du Syndicat pour la Famille, Ludovine de La Rochère.

Car derrière les vœux pieux, se cachent souvent des calculs bien moins positifs. Si, effectivement, les chiffres démontrent que de plus en plus de femmes travaillent (elles sont 67,6 % des femmes entre 15 et 64 ans à exercer un emploi), la conciliation entre maternité et travail a toujours été un sujet de société prégnant. Mais dans un pays qui a trop souvent pris le problème dans le mauvais sens pour des raisons économiques mais également idéologiques.

Congé parental : la négation de la complémentarité homme-femme

A quoi sert un congé parental ? Pour les parents qui le souhaitent, à la place du congé maternité (16 semaines,) un congé parental de trois ans maximum peut être pris par l’un des deux parents. « Il s’agit de la mère dans 96 % des cas » rappelle Ludovine de La Rochère. Or, depuis 2016, et cela par idéologie, la loi prévoit que si un couple souhaite prendre trois ans de congé parental, l’autre parent doit impérativement prendre une année sur les trois. « Dans la plupart des cas donc, la mère prend deux ans et le père, pour beaucoup de raisons, ne peut pas prendre cette année qui est donc perdue pour la famille » rappelle Ludovine de La Rochère qui y voit une « réforme idéologique qui n’a pas pris compte de la réalité des familles ». En d’autres termes, les couples ne sont plus libres d’organiser comme ils le souhaitent leur congé parental. Une situation que dénonce le député de Haute-Marne Christophe Bentz (RN) : « Il ne s’agit même pas de femme ou d’homme. Si dans un couple le père veut prendre deux ans et demi et la mère six mois ils font ce qu’ils veulent. L’État n’a pas à s’ingérer dans les choix familiaux ».

Le coût de la vie au mépris de la vie

Les Français ont-ils les moyens de prendre un congé parental ? Dans la réalité, ont-ils vraiment les moyens de vivre avec un seul salaire additionné des 490 euros mensuels que « rapporte » un congé parental ? Non. En proposant de le raccourcir mais de l’indemniser davantage, Aurore Bergé a le mérite d’essayer de répondre à une problématique existante. Mais à quel prix ? « On nous a bien expliqué pendant des mois que les retraites étaient par répartition » s’agace Joseph Thouvenel. L’ancien responsable syndical CFTC, aujourd’hui directeur de la rédaction de Capital Social est vent debout contre cette proposition. « Dans ce mauvais texte des retraites, on n’a rien vu sur la politique familiale et nataliste, ce n’est pas en diminuant le congé parental qu’on incitera à avoir des enfants », prévient Thouvenel qui propose un dispositif pour « permettre aux femmes qui le désirent de pouvoir s’arrêter plus longtemps en faisant un effort financier pour les accompagner et les réinsérer sur la base du volontariat ». En d’autres termes, oui il faut revaloriser le congé parental et le rallonger. Par ailleurs, « Un congé parental coûte moins cher qu’une place en crèche » rappelle Ludovine de La Rochère.

La classe politique vent debout !

« Vous ne pouvez pas faire une pause dans votre massacre du système social. Même quelques semaines, qu’on ait le temps de respirer un peu ? Vous cherchez quoi en fait ? À mettre le feu partout ? » a réagi Sandrine Rousseau.

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