Qui était Seán MacDiarmada ?
Seán Mac Diarmada est né en 1884 à Leitrim. Il fut l’un des sept signataires de la Proclamation de la République irlandaise et l’un des principaux organisateurs de l’IRB. Ses convictions républicaines ont été nourries par son instituteur principal, Master P. McGauran, qui lui a fourni des livres sur l’histoire irlandaise. Il a été membre de nombreux groupes culturels tels que la Gaelic League et le Sinn Féin, avant de rejoindre des organisations plus radicales telles que les Irish Volunteers et l’Irish Republican Brotherhood.
En 1905, il s’installe à Belfast et trouve un emploi de conducteur de tramway. Mac Diarmada rejoint les Dungannon Clubs, qui promeuvent les idées nationalistes, et c’est là qu’il prête serment à l’IRB. En 1907, il retourne dans le Comté de Leitrim pour se présenter à une élection locale partielle. Bien qu’il soit battu, l’élection lui permet de se faire connaître dans les cercles nationalistes. En 1908, Mac Diarmada se rend à Dublin où il rencontre Thomas Clarke.
À Dublin, il dirige le journal de l’IRB “Irish Freedom” à partir de 1910. En 1911, il est atteint de la poliomyélite, qui affecte gravement sa jambe droite et le fait boiter. En 1913, il est nommé membre du comité provisoire des volontaires irlandais et est ensuite incorporé au comité militaire de l’IRB en 1915. Clarke est trésorier de l’organisation, tandis que Mac Diarmada en est le secrétaire et le bras droit de Thomas Clark. Clarke et Mac Diarmada furent les principaux instigateurs et planificateurs de l’insurrection.
Bien que limité par une claudication de la jambe droite due à la poliomyélite, Mac Diarmada a fait partie de ceux qui ont envahi la Poste de Dublin et il y est resté en tant que membre du gouvernement républicain provisoire pendant toute la durée de l’insurrection. Un témoignage d’Ignatius Callener, qui l’a rencontré sur le moment, indique que “Seán McDermott était l’un des hommes les plus aimables que j’ai jamais connus et, en le regardant ce jour-là, je me suis dit “Voilà un homme heureux”, car il incarnait réellement l’image même du bonheur, là, entouré de braves gars qui se battaient contre l’ennemi commun de notre pays“.
Mac Diarmada, avec Clarke, prit la direction des opérations lorsque Connolly fut gravement blessé et il ordonna l’évacuation du bâtiment lorsqu’un incendie s’y déclara. Les rebelles coururent jusqu’à Moore Street, s’abritant dans diverses maisons le long du chemin. Un témoin de l’époque raconte : “…Presque toutes les pièces des maisons que nous avons traversées étaient occupées par nos forces armées. J’ai eu beaucoup de peine pour les gens qui vivaient dans ces maisons. En entrant dans ces maisons, nous apportions la mort et la destruction aux habitants »
Le 18th Royal Irish, un régiment d’Irlandais de l’armée britannique, tirait sur tout ce qui bougeait dans la rue, et à si courte distance, leurs tirs étaient mortels. Pour éviter de nouvelles effusions de sang et de nouvelles destructions, Mac Diarmada était favorable à la reddition.
Après la reddition, un capitaine de l’armée britannique, Percival Lea-Wilson, emmena Thomas Clarke, Seán Mac Diarmada et Ned Daly à l’écart pour les fouiller. Il obligea les trois hommes à se déshabiller devant leurs camarades, dont trois infirmières. Lea-Wilson confisque la canne de Seán Mac Diarmada, l’obligeant à suivre le rythme des autres volontaires dans leur marche vers la prison de Richmond Barracks. Pour ce traitement des prisonniers, noté par un jeune capitaine, Michael Collins, Lea-Wilson fut plus tard assassiné pendant la guerre d’indépendance en 1921 par l’IRA à Gorey, dans le comté de Wexford.
Seán Mac Diarmada passe en cour martiale le 9 mai. Il était amoureux d’une certaine Min Ryan. Elle a été autorisée à lui rendre visite en prison, mais bien qu’elle y soit restée un certain temps, elle n’a pas su quoi lui dire.
Il a été exécuté le 12 mai 1916.
La rue Seán MacDermott à Dublin et la gare de Sligo ont été nommées en son honneur.
Les cinq sœurs de Seán Mac Diarmada obtinrent chacune une pension de 100 livres sterling par an. La loi de 1934 sur les pensions du service militaire (Military Service Pensions Act) a permis de verser des pensions aux familles des signataires de la Proclamation de 1916. Maggie est la seule sœur à être restée en Irlande, les autres ayant émigré en Amérique.
Son histoire en vidéo et en anglais ici
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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