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Énergie : même la Suède de Greta Thunberg se remet au nucléaire !

Pauvre Greta Thunberg ! La pauvrette va avoir besoin d’une cellule de soutien psychologique, car le ministre des Finances de son pays - l’un des plus en pointe de l’écologie - vient de déclarer : « Nous avons besoin de plus de production d’électricité, nous avons besoin d’une électricité propre et nous avons besoin d’un système énergétique stable. » Traduction : adieu les moulins à vent et vive le nucléaire ! Stockholm va donc supprimer la limite de dix réacteurs nucléaires dans le pays pourtant inscrite dans la loi suédoise, comme le détaille BFM.

C’est, certes, plus « vertueux » en termes de CO2 que la Norvège voisine, qui vient d’autoriser l’extension des champs pétroliers et gaziers existants ainsi que l’ouverture de nouveaux champs. Contagion ? Le Premier ministre du Royaume-Uni vient d’annoncer l’octroi de nouvelles licences pétrolières et gazières en mer du Nord, en début de semaine. Ça n’étonnera que ceux qui pensent sérieusement que les pays ayant la chance d’avoir des hydrocarbures sous leurs pieds vont les y laisser sans les exploiter jusqu’à la dernière goutte.

Cela commence à ressembler à une vraie épidémie, parce qu’en novembre 2021, à la COP26 de Glasgow, les délégués des premier et troisième plus grands émetteurs (Indiens et Chinois) de gaz à effet de serre avaient clairement laissé entendre que pour brûler moins de charbon, il ne faudrait plus trop compter sur eux.

On dirait la symphonie des Adieux de Haydn, où les musiciens s’arrêtent un par un de jouer et quittent la scène...

Même en Allemagne, ça ne va pas très fort. Le pays dénucléarisé avait cru réussir un coup de maître en obtenant de la France qu’elle se prive de son avantage comparatif majeur, une électricité abondante et pas chère, en comptant pour elle-même sur le gaz russe couplé à ses éoliennes et panneaux photovoltaïques. Patatras ! La guerre en Ukraine, les sanctions économiques et le sabotage de Nord Stream ont tout changé. Les investisseurs quittent le pays, de nombreux talents également, et les grands patrons qui avaient applaudi en cadence à la géniale Energiewende commencent à renâcler. Mais de là à y voir de nouvelles centrales nucléaires, ce ne sera sans doute pas pour demain.

Heureusement, un grand village gaulois responsable de 0,9 % des émissions de gaz carbonique continue, seul contre tous, à touiller sa potion magique de bon élève réchauffiste en vue d’une transition encore plus verte, éco-consciente, inclusive, partageuse et solidaire.

La réduction de notre cheptel bovin recommandée par la Cour des comptes et les 150 euros d’amende pour les commerces climatisés qui laisseraient leurs portes ouvertes seront sûrement d’un grand effet ! Tout comme la lutte contre les passoires énergétiques qui aggravera inévitablement la crise du logement pour cause de raréfaction des biens à louer ou l’interdiction, pour les gens modestes, d’accéder aux villes cloisonnées par les zones à faibles émissions avec leurs guimbardes.

Et les jeunes y sont activement préparés puisque, fidèle à son projet de formatage des esprits, Pap Ndiaye avait eu le temps, avant son licenciement sec (mais non sans sympathique compensation), de remettre des prix aux meilleurs éco-délégués de classe ayant joué « un rôle essentiel pour mettre en œuvre la transition écologique dans l'ensemble des écoles et des établissements scolaires ».

Qu’il était beau, en 2015, notre Fabius, comme un chef gaulois porté sur le bouclier thermique de l’accord de Paris. Mais on se dit qu’en pratique et non en mots, la fameuse (et fumeuse) transition énergétique censée sauver la planète aura longtemps de l’avenir devant elle...

Richard Hanlet

https://www.bvoltaire.fr/energie-meme-la-suede-de-greta-thunberg-se-remet-au-nucleaire/

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