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Le « milieu maghrébin et gitan », nouveau visage de la mafia corse

Le cinéma ne se nourrit pas que du passé, il prédit parfois l’avenir. C’est le constat de magistrats et de policiers spécialisés dans la lutte contre le grand banditisme corse. Plusieurs affaires en cours attestent du poids inédit pris, selon les policiers, par le « milieu maghrébin et gitan » au sein de la mafia insulaire. Une véritable révolution sociologique qui fait de ces anciens supplétifs une force à part entière, devenue essentielle. Un écho, aussi, au film Un prophète de Jacques Audiard, sorti en 2009, qui évoquait, déjà, la perte d’influence des Corses face aux Arabes au sein du banditisme.

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Les écoutes révèlent, dans un premier temps, sa proximité avec Appien Coti, le gendre de Toussaint Mocchi, entrepreneur local et chef de clan dominant dans la région proprianaise. Pour en savoir plus, les policiers décident, lors de la garde à vue de Coti dans le dossier du glacier, d’implanter un logiciel espion dans son téléphone. Ce choix ouvre la voie à une enquête hors norme qui va permettre de découvrir l’omniprésence de Yassine Akhazzane dans les affaires de Corse-du-Sud. Une dimension qui fait dire, aujourd’hui, aux policiers comme à certains avocats du milieu « qu’il est taillé pour devenir un parrain s’il n’est pas tué ou emprisonné pour des années ».

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En 2022, l’ombre d’Akhazzane, toujours en prison, apparaît dans des affaires plus politiques. Ses conversations avec Coti laissent entendre qu’il a ainsi été très actif, à Propriano, pour mobiliser la communauté maghrébine et celle des gens du voyage en faveur du maire actuel. Soutien qu’il ne trouve pas payé de retour : « Je vais lui brûler son manège. » Allusion à celui installé par l’édile sur une place de la ville. Coti tente, avec précaution, de contenir sa colère. « Nous avons déposé une requête en nullité contre ce logiciel espion dont la mise en place pose un grand nombre de problèmes de légalité », affirme Me Cesari.

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Fin 2022, le nom de Yassine Akhazzane surgit lors d’événements touchant au plus haut niveau de la vie politique de l’île. En décembre, à Corte, deux restaurants, dans lesquels a investi le fils du président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, sont la cible d’incendies criminels. Au cours de la même nuit, à Ajaccio, la concession automobile de Jean-André Miniconi, candidat à l’élection municipale de 2020 et proche de la famille Simeoni, est victime du même type de dégradation.

Nombreux enjeux financiers

Début 2023, M. Simeoni dévoile publiquement l’existence de « menaces » sur sa personne. Le 10 juillet, deux individus sont placés en détention pour l’ensemble des incendies. Parmi eux, Kévin Ornec, le beau-frère d’Akhazzane, confondu, notamment, par des surveillances vidéo. L’enquête, qui parle d’un contrat rémunéré, ne fournit aucun élément sur les commanditaires mais elle s’intéresse au rôle joué par Akhazzane depuis sa prison et ses relations, en détention, avec de gros voyous corses. Pour autant, il n’est pas poursuivi dans l’affaire.

www.lemonde.fr

https://www.fdesouche.com/2023/08/29/le-milieu-maghrebin-et-gitan-nouveau-visage-de-la-mafia-corse/

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