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C'est bien utile l'éco-extrémisme

230920

Au commencement l'éco-extrémisme se nourrit d'une autre nuisance que l'on qualifiera d'éco-catastrophisme. Il copie ainsi le modèle des prophéties de Karl Marx, annonçant en 1864, dans son Adresse inaugurale à la Première internationale, la paupérisation de la classe ouvrière.

Pour ne citer qu'un exemple, rappelons ici les prévisions que formulait en 1989, le bureau de l'environnement des Nations unies : le réchauffement climatique était censé faire disparaître, pour 1999 au plus tard, les Pays-Bas, les Maldives, les Seychelles, les Caraïbes, noyer le Bengladesh et bien d'autres régions(1)⇓.

Soulignons-le donc d'abord : il existe plusieurs nuances de vert. Quand on parle d'écologie, il importe avant tout de préciser s'il s'agit de la défense de l'environnement, ou d'une force politique de gauche voire d'extrême gauche. Pas besoin, en effet, d'être étiqueté écolo pour juger nécessaire de lutter contre la pollution des rivières et des océans, pour la salubrité de l'air, l'entretien des forêts et l'hygiène des villes.

Sur ce terrain, toute la société devrait s'accorder, déplorant aussi l'inefficacité ordinaires des pouvoirs publics.

Dans le catéchisme de Greta Thunberg, il est dit désormais que "la crise climatique est due aux systèmes d’oppression coloniaux, racistes et patriarcaux". Rarement l'abréviation CQFD, "ce qu'il fallait démontrer" n'a résumé avec autant de précision, la manipulation dite "intersectionnelle" additionnant pêle-mêle les désidérata des stratèges de la destruction sociale.

Quel contraste, en effet, entre leur rage révolutionnaire tous azimuts, et le discours chrétien sur la sauvegarde de la Création, à laquelle aussi bien l'Église orthodoxe appelle explicitement depuis 1989, et l'Église romaine depuis 2015... (2)⇓2

Il est vrai que, contre toute réalité, la "deep ecology", quant à elle, adossée à la gnose néo-païenne et américaine ne manque jamais d'affirmer que le judéo-christianisme aurait sa part de responsabilité dans la crise écologique.(3)⇓

De son côté, la petite prophétesse Thunberg, a été dûment conditionnée. Et elle est rapidement passée, comme on peut le constater, d'un militantisme faussement climatique à la présentation d'un nouvel agenda politique d'extrême gauche contre le capitalisme "raciste". Son passage définitif de l'autre côté du miroir s'est situé le 30 novembre 2022. Apparaissant à Londres pour lancer son nouveau livre, The Climate Book, elle plongeait dans les eaux politiques par le discours révolutionnaire extravagant cité plus haut.

Mais il ne faut pas croire que seuls les idéologues, les militants, les dupes de l'éco-extrémisme doivent être considérés comme les uniques bénéficiaires de cette duperie mondiale. Si leurs mots d'ordre sont véhiculés avec autant de bienveillance par les gros médias ce n'est pas seulement par l'effet d'un fort courant d'opinion. Les écolos gauchos, les Sandrine Rousseau de tous pelages n'intéressent qu'une infime minorité de bobos.

On ne doit sous-estimer, à cet égard, ni l'absurdité, ni l'audience de certaines actions de vandalisme des éco-extrémistes.

Quand par exemple, en octobre 2022, des militants écologistes jettent de la soupe sur les Tournesols de Van Gogh à la National Gallery de Londres, on apprend que cette imbécilité scandaleuse s'inscrit dans la stratégie du mouvement écologiste Just Stop Oil. Ce groupe militant climatique se réclame de la résistance civile au Royaume-Uni. Il s'agit pour lui faire plier le gouvernement britannique et de l'amener à arrêter la production de combustibles fossiles. Lancé en février 2022, il a commencé par organiser, pour ce faire, un mois de perturbations dans les terminaux pétroliers. Or, nous n'avons pas simplement affaire à un groupuscule éphémère. Multipliant les actions les plus stupides : en mars, il perturbe un festival de cinéma ; plus tard encore, en mai 2023 il saccage une exposition florale et un match de football ; en juillet il vandalise un tableau de Constable. On se préoccupera de perturber le mariage d'un homme politique conservateur et d'interrompre un concert au Royal Albert Hall, etc.

À ce jour, ce mouvement, structuré en avril 2022, ayant produit en ses 12 premiers mois d'existence légale, plus de 2 000 arrestations et 138 incarcérations, n'est toujours pas interdit.

Mais il y a pire. Les contradictions de l'écologisme radical, sur les grands choix, qu'il prétend imposer à nos sociétés, se révèlent aussi innombrables – que profitables à tout un capitalisme vert.

Ainsi est-il démontré que l'implantation des énergies renouvelables favorise l'artificialisation des sols, que les projets de panneaux solaires vont à l'encontre de la biodiversité.

Plus significatif encore : en 2011, l'oukase que Mme Merkel prit sous l'effet de la peur, devant le tsunami de Fukushima.

Pourtant l'incident nucléaire lui-même n'avait pas provoqué un seul décès. Unique précédent, 25 ans plus tôt, la catastrophe soviétique de Tchernobyl en 1986, avait été largement occasionnée et aggravée par la négligence et la bureaucratie communistes. Au contraire, dans l'archipel nippon, parmi la population locale dans un rayon de 200 km, aucun décès provoqué par les rejets radioactifs issus de l'accident n'a été détecté.

Mais la décision de Merkel de fermeture des centrales nucléaire a entraîné cependant des répercussions durables sur l'industrie européenne. Le mouvement écologiste des Grünen, joue en effet  un rôle central sur l'échiquier politique allemand en tant que parti charnière, alternativement allié et appoint des conservateurs et des sociaux démocrates. Officiellement fondé en janvier 1980 à Karlsruhe, cette formation a hérité des restes du mouvement écolo-pacifiste de l'extrême gauche des années 1970. Le nombre de ses adhérents est passé en quelques années de 18 000 à 40 000, mais il demeure deux fois plus bas que celui du petit parti libéral FDP.

Son chantage marginal reste disproportionné par rapport à son poids électoral réel dans les Länder. Il amènera donc en 2011 le gouvernement fédéral à programmer la fin du nucléaire et à entraîner les conséquences durables que l'on sait sur le marché européen de l'énergie.

Première conséquence : la relance outre-Rhin des mines de charbon. Le climat n'y gagne évidemment rien, la pollution ne recule pas, mais au contraire elle augmente considérablement.

Qu'on se rassure toutefois. L'illusoire et désastreuse esbrouffe des plans climatiques contradictoires, fin du nucléaire un jour, décarbonation le lendemain, n'est pas perdue pour tout le monde.

Elle ouvre des perspectives bien réelles aux industries subventionnaires et au capitalisme de connivence.

JG Malliarakis

Apostilles

  1. cf. Prévisions du bureau de l'environnement des Nations unies en 1989. Le Monde du 5 juillet 1989 explique ainsi que : "le réchauffement éventuel de la planète fait craindre une montée du niveau de la mer et la submersion des terres basses où vivent des millions d'hommes". Cette hantise va ouvrir le champ libre au concept de réfugiés climatiques
  2. On peut télécharger la version française de l'encyclique Laudate si de 2015 sur le site du Vatican ; le patriarche Bartholomée a publié, quant à lui, "Et Dieu vit que cela était bon", 64 pages, Ed.Cerf
  3. On lira à ce sujet "Les chrétiens sont-ils responsables de la crise écologique" par Cédric de La Serre, 2020, ed. Salvator.

https://www.insolent.fr/2023/09/cest-bien-utile-leco-extremisme.html

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