« Je ne vais pas bien du tout. Je suis dévasté. »
Auprès de nos confrères de RTL et M6, Johan Daviet, le père de Lola, revient avec émotion, ce 13 octobre, sur le drame qui a détruit sa famille.
Voilà un an, le 14 octobre 2022, Lola, une collégienne de 12 ans sans histoire, est portée disparue. Dans la soirée, son corps est retrouvé dans une malle à quelques mètres de l’immeuble du XIXe arrondissement de Paris où ses parents travaillaient comme gardiens. Violée, torturée, tuée… le visage innocent de Lola bouleverse alors la France entière. La principale suspecte, Dahbia B., une Algérienne sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), est rapidement interpellée. Un an plus tard, les larmes coulent encore et les questions demeurent.
Tristesse, séparation et alcoolisme
C’est un Johan Daviet bouleversé qui, pour la première fois, accepte de témoigner face caméra. Le père de famille, qui assure avoir désormais « besoin » de s’exprimer, confesse être encore « dévasté ». « La suspecte n’a pas fait que détruire la vie d’un enfant. Elle a détruit une famille », constate-t-il. Séparé de sa femme à cause du drame, Johan Daviet confie avoir trouvé refuge dans l’alcool. « Je survis… Je suis retombé dans mes démons », admet-il avec franchise. Malgré cette descente aux enfers, il promet de s’accrocher, de « remonter la pente » et de « se faire soigner » pour Lola, pour ses deux fils et pour sa femme qu’ils espère retrouver. Il y a quelques jours, dans un entretien accordé à Factuel, Jordan, le frère aîné de Lola, confiait également avoir besoin de « guérir ». Aujourd’hui, le jeune homme tente d’aller de l’avant : « J’essaie de vivre pour deux, pour elle et pour moi. »
Alors que la famille de Lola pleure encore, la suspecte, Dahbia B., quant à elle, après avoir été placée en détention provisoire, est depuis le mois de février internée en unité pour malade difficile (UMD) dans un hôpital psychiatrique. La meurtrière présumée se serait montrée violente envers les surveillants pénitentiaires et envers elle-même.
OQTF non exécutées
La première expertise psychotique menée quelques jours après son interpellation concluait que la jeune femme ne souffrait d’aucun trouble psychique au moment des faits. Jordan, le frère de Lola, croit qu'elle savait ce qu'elle faisait : « Je ne pense pas qu’elle soit folle au sens clinique du terme », répondait-il aux journalistes qui l’interrogeaient sur la possibilité que Dahbia B. soit reconnue pénalement irresponsable. Son père, quant à lui, refuse de prendre position. « J’attends que la Justice fasse son travail », dit-il. Si, pour le moment, aucun élément ne semble indiquer qu’il y ait eu une abolition du discernement, l’instruction se poursuit et les avocats de la défense ont, selon RTL, demandé une contre-expertise psychiatrique. Les résultats ne sont toujours pas connus.
Outre la question de la responsabilité pénale et celle du mobile qui reste encore à clarifier, la présence de la suspecte sur le territoire français continue d’interroger. Arrivée en France avec un visa étudiant, Dahbia B. état visée par une OQTF. « Oui, cette femme aurait dû être expulsée, mais j’essaie de ne pas trop y penser », confie Jordan. Un sentiment partagé par son père, qui explique : « Si on l’avait expulsée plus tôt, peut-être que ce malheur ne serait pas arrivé… » Quelques jours après la mort de Lola, Gérald Darmanin, interpellé sur la gestion de la politique migratoire, répondait : « Nous allons être méchants avec les méchants et gentils avec les gentils. » Le ministre de l’Intérieur promettait alors de « concentrer les moyens » sur les personnes visées par une OQTF. En 2021, avant le meurtre de Lola, 6 % des OQTF étaient véritablement exécutées. L’année suivante, malgré quelques coups médiatiques comme l’expulsion de l’imam Iquioussen, le taux d’exécution des OQTF restait extrêmement bas (6,9 %). On est loin des 100 % d’OQTF exécutées promis par Emmanuel Macron lors de son premier quinquennat ou même des 53 % d’expulsions exécutées chez nos voisins allemands.
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