Mais cela tombe bien, de « ces milieux », Kroc-Blanc s’en moque. Il n’est pas là pour plaire, ni pour que sa musique soit écoutée dans un petit microcosme qui tourne bien trop souvent en rond. Il est là pour la diffuser au plus grand nombre, et pour aller à la pêche, y compris pour sortir des gamins et des plus jeunes de l’engrenage infernal du Rap commercial, et de la civilisation de la banlieue qui intoxique jusqu’au fin fond de nos campagnes bretonnes. Il entend mener la guerre culturelle sur le terrain du Rap, la musique qu’il sait jouer, et que ceux qui ne sont pas d’accord avec lui fassent mieux.. ou se taisent.
Alors que peut-on dire de son album Otoya, lorsqu’on a une oreille devenue allergique au Rap actuel, mais qui, question de génération oblige sans doute me concernant, a été très sensible, et il faut et même être honnête, fan inconditionnel, à l’époque des NTM, IAM, Mc Solar, Eminem, Assassins, 4 my People, Fonky Family, puis après, Kenny Arkana… pour ne citer qu’eux ?
Otoya sonne plus rap moderne que rap old school. Normal on a envie de dire, puisque Kroc-Blanc n’est pas là pour séduire ni convaincre les vieux c… de 40 piges comme moi, et encore moins les boomers. Néanmoins, il y a des morceaux qui m’ont particulièrement bien plu, et notamment Ultra Instinct, belle petite claque bien agressive. Mais aussi Kronos… chanson pleine de rage, mais aussi un clin d’œil aux pionniers du Rap identitaire. Et s’il fallait n’en garder que trois, je terminerais avec Rétro, sorte d’ovni sentimental dans cet album sorti tout droit d’une boite de nuit des années 80. Top. J’ai beaucoup aimé tout le décorum musical et artistique de l’album dans sa globalité, les différents sons qui encadrent les 12 chansons + l’intro qui composent cet album de qualité professionnelle, c’est indéniable.
Un album qui, bien entendu, ne passera jamais sur les canaux du rap mainstream qui, malgré une rébellion de façade, sont tenu et surtout, peu enclin à laisser des dissidents s’exprimer. L’inverse de l’ADN de notre journal en quelque sorte..
Alors pour évoquer la sortie d’Otoya, pour parler du rap actuel, pour découvrir Kroc-Blanc, nous l’avons tout simplement passé à la question. Et nous vous invitons, si vous souhaitez le découvrir et le soutenir, à vous rendre sur son site pour le côté musique et sur sa chaine YouTube pour le côté chroniqueur.
Breizh-info.com : Tout d’abord, pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours, à nos lecteurs ?
Kroc-Blanc : Je suis connu sous l’alias Kroc Blanc, mais aussi Fdenews, Kbg Stream… mais le principal reste Kroc Blanc. J’ai toujours été passionné de musique, dès mon jeune âge. Au départ, j’avais peu confiance en moi, d’où le fait que je portais un masque au début. J’ai tout de suite fait du contenu audiovisuel, pas uniquement de la musique.
Puis j’ai eu la chance de rencontrer des gens qui aimaient bien ce que je faisais, qui m’ont aidé à améliorer le côté technique. Certains faisaient des clips… de fil en aiguille tout s’est monté.
L’avantage à faire partie d’une niche (ici du rap politique) c’est que cela suscite de l’adhésion, de l’aide. Il y a l’aspect artistique, mais aussi politique. J’ai été beaucoup aidé au fil des années jusqu’à arriver à ce nouvel album qui, honnêtement, est vraiment très bon.
Pendant longtemps, j’ai trainé avec des gens très radicaux. Aujourd’hui, je travaille plutôt avec des jeunes qui me suivaient quand je faisais des lives, ils connaissent mon message, ils savent que je suis relativement modéré. Ils partagent mon point de vue. J’ai un peu exclu de ma vie les radicaux, les marginaux qui pullulent à l’extrême droite (peut être moins maintenant). Qualitativement, ce changement apporte un peu aux productions audiovisuelles. Maintenant, j’ai des gens qui travaillent à la télé, dans le cinéma, dans la publicité, qui viennent m’aider, et ce que je fais a totalement évolué par rapport à avant.
Je ne regrette pas cette époque, mais c’est très différent aujourd’hui, plus carré, plus détendu aussi.
Breizh-info.com : Qu’est-ce qui vous a amené au Rap, puis à vouloir en faire ? Que répondez-vous à ceux qui disent que le Rap et le nationalisme ne peuvent pas se conjuguer ?
Kroc-Blanc : J’écoutais du Rap jeune. C’est facile d’en faire. La musique sur laquelle on rap, il y en a des milliers. Tout le monde peut en faire. J’ai connu toutefois des gens un peu cavaliers qui prétendaient, parce que « le rap c’est de la merde » pouvoir me faire des musiques très rapidement. Et bien non. C’est comme tout, il faut trouver ce qui est bon, il y a un ressenti, il y a de la recherche. Il y a trop de mépris pour le rap à l’extrême droite en particulier. C’est un art complexe, ce n’est pas si facile que ça de produire quelque chose qui va fonctionner.
C’est facile de faire du rap, mais faire du bon rap, c’est plus difficile.
Pour la question du rap et du nationalisme, j’imagine qu’il y a des gens qui disaient la même chose du rock, à une époque, et aujourd’hui c’est la musique que les gens de droite préfèrent. Variété, Pop-Rock, même à une époque, la chanson française à la Brassens ou Brel devait être critiquée par des gens obsédés par la musique classique.
La musique évolue. Dans tous les cas, je n’ai pas fait du Rap « natio », pour que les gens se mettent à écouter du Rap. J’ai fait du Rap pour que les jeunes qui écoutent du Rap écoutent du Rap de droite. Mon but n’a jamais été de faire écouter du Rap à Zemmour ou à Henry de Lesquen. Mon but c’est plutôt que si un des deux connait des jeunes qui écoutent du rap, il leur achète mon album pour qu’ils écoutent plutôt ce Rap là qu’un autre. C’est facile à comprendre.
D’un point de vue métapolitique, et ça les cadres de la droite nationale le comprennent bien et m’ont toujours encouragé, il faut être partout. Je ne demande pas aux grincheux d’aimer le Rap.
Et globalement, il se conjugue très bien avec le nationalisme. J’ai fait des clips, des hits, qui resteront. Des gros succès comme « je vote FN », « Nazi »… j’ai une dizaine de chansons qui resteront, qui sont efficaces, qui ont été saluées, y compris par des critiques de Rap mainstream, qui ont trouvé mon travail sérieux, et même humoristique parfois.
Breizh-info.com : Vous venez de sortir Otoya, votre 7e album. Qu’est-ce que signifie Otoya ?
Kroc-Blanc : C’est mon 4e album solo (l’appel de la forêt, Instinct, Échos, et Otoya) et j’ai fait trois albums en groupe notamment quand j’ai commencé le rap. J’ai baptisé mon album Otoya du nom d’Otoya Yamaguchi, jeune nationaliste japonais qui a commis un assassinat politique au début des années 60. Le 12 octobre 1960, armé d’un wakizashi, Otoya Yamaguchi a profité d’une bousculade pour assassiner le chef du Parti socialiste japonais Inejirō Asanuma pendant un débat politique au Hibiya Hall de Tokyo.
À la base, je ne voulais pas spécialement parler de lui, mais la photo de l’attaque est très connue. Le photographe Yasushi Nagao qui a pris la photo fut le premier non-Américain à recevoir le prix Pulitzer de photographie.
Cette photo est incroyable. J’avais demandé à une dessinatrice que j’adore, Ines Tam Tam, très connue à droite, qui travaille avec tous les influenceurs, de faire la pochette. Magnifique. Celle-ci étant tellement marquant, j’ai produit une chanson qui s’appelle Otoya, dans laquelle je me mets dans la peau de Yamaguchi, plus ou moins, au moment du passage à l’acte. Ce n’est pas une apologie. Il faut voir ça plutôt comme lorsque des gauchistes font des chansons sur Che Guevara, pourtant criminel de guerre. Personne ne leur en tient rigueur.
Au final, j’ai découvert l’acte plus tard, après la photo.
Breizh-info.com : Vous n’avez pas réalisé cet album tout seul. Parlez-nous de vos acolytes.
Kroc-Blanc : J’ai un collectif de 8 artistes (avec qui j’ai fait les albums Héritage 1 et 2). J’ai fait venir sur cet album les deux qui ont le style qui me touche le plus. Parmi eux, Sirius AMC, ingénieur du son, rappeur, qui touche à beaucoup de styles de musique. Il est fort. Il a enregistré, mixé, masterisé l’album. Et joué le rôle de directeur artistique.
J’ai aussi fait venir LYS, qui est un rappeur, DJ, musicien accompli, qui a fait aussi de la direction artistique. Je me suis du coup permis d’être plus créatif que sur mes autres opus. À chaque album j’évolue d’un point de vue technique, ça me fait plaisir. Je pense avoir atteint mon apogée de ce point de vue. Je les remercie infiniment de m’avoir aidé à faire cet album, à remplir des trous dans certaines chansons, dans la composition. J’aime beaucoup improviser, avec eux, c’est possible, et là, ça a payé.
Breizh-info.com : Quelles sont vos influences actuelles ? Y a-t-il, y compris dans le rap actuel qui semble moins contestataire, moins porteur de message politique, que par le passé, des groupes qui vous inspirent ?
Kroc-Blanc : Je n’écoute pas de rap français. Je trouve ça nul. J’écoute de toutes les musiques. J’aimerais faire de toutes les musiques d’ailleurs, mais je ne suis pas chanteur. J’ai écouté beaucoup de rap donc je me permets d’en faire. Mais aujourd’hui, je n’ai pas d’influence, je trouve que tout se ressemble aujourd’hui, je suis devenu vieux en gros (rires). Mes influences de base étaient Kerry James, Eminem, Snoop Dog, la West Coast américaine. La mafia K1 fry. Mais j’ai beaucoup été inspiré par Kerry James, j’ai toujours du respect pour lui bien que nos routes se soient séparées idéologiquement et même civilisationnelles. Je pense que c’est un homme de paix. J’ai toujours rêvé d’avoir un débat contre lui, mais il a toujours refusé manifestement, car il a sans doute peur que le le batte…
Breizh-info.com : Quelles sont les grandes thématiques que vous abordez dans cet album.. Qui sonne plutôt violent ?
Kroc-Blanc : Il y a trois phases dans l’album. Notamment des débuts violents. Je consomme beaucoup d’actualité pour produire Fdenews, c’est anxiogène. La musique me permet de me libérer de tout ça. La musique me permet d’exprimer ce mal être, cette colère face à tout ce que le peuple français peut subir au quotidien. L’insécurité, les victimes, les jeunes femmes, les innocents, qui se font massacrer, ça me rend fou. La musique m’aide à me débarrasser de ça.
Il y a aussi un côté plus mélodique dans l’album, avec trois chansons (Rétro, Promesse, Fin), plus musicales. Et à la fin, on rentre dans le paillard, avec French Dream et à volonté. Deux chansons vulgaires, débiles. Mais c’est nécessaire pour extérioriser quelque chose chez moi qui me provoquerait des cancers si ça ne sortait pas.
Breizh-info.com : Nous avons souvent écrit sur Breizh-info que la droite avait perdu la bataille culturelle à partir du moment où le rap était en tête de toutes les ventes de musique, avait le monopole dans les radios, et surtout, avaient diffusé ses codes, y compris à la jeunesse rurale qui se parle à base de Wesh, Wallah, T’as vu, et autres langage de cité. Que pensez-vous à ce sujet ?
Kroc-Blanc : Je ne pense pas que ce soit l’avènement du rap qui a fait que la droite a perdu la bataille culturelle. La droite n’est jamais entrée dans la bataille culturelle. Elle ne s’intéresse à rien d’autre qu’à l’argent, qu’aux livres de vieux Messieurs à costumes troués qui sentent le pipi et qui viennent dire à quel point la France était belle et à quel point aujourd’hui elle est morte. La culture ne l’intéresse absolument pas, encore moins la culture populaire. Elle est incapable d’investir le moindre euro dans la culture, dans la métapolitique
La droite est tout juste bonne à récolter les fruits de la prise de conscience des citoyens face à la réalité. Jean-Marie Le Pen va avoir raison 50 ans après ses prémonitions et c’est tout. La droite ne va gagner que pour ça. Elle a été incapable de produire quoi que ce soit en matière culturelle. Les seules choses qui sortent ce sont des commentaires politiques, ou le dessinateur Marsault (et j’aime bien Marsault attention !). Mais si demain il sortait une BD sur une famille rurale, type Bidochon, personne ne s’intéresserait à son album. Il faut du Breum, qu’il éclate des gauchistes, des islamistes ou je ne sais quoi, il n y a que ça qui fasse bander les droitards. Dire que les féministes sont méchantes, que les wokes sont dangereux, que les musulmans aussi. Et c’est tout. Et si, il faut payer moins d’impôts aussi.
La culture n’intéresse pas la Droite. Et c’est pour ça qu’on ne peut pas gagner la bataille culturelle tout simplement parce qu’il n y a pas de bataille, personne sur le champ de bataille. La gauche a tout le terrain de libre. Toutes les scènes, les subventions, les médias, les institutions, et c’est pour ça que les gamins sont tous de gauche.
Il y a cet adage de boomer de merde qui nous répète sans arrêt que si à 15 ans on est pas gauchiste c’est qu’on a pas de coeur, et que si à 40 ans on est toujours de gauche c’est qu’on a pas de cerveau. C’est complètement con. Je pense que si on revenait un siècle en arrière, tous les enfants étaient patriotes et avaient de meilleurs valeurs qu’aujourd’hui. Nos enfants sont ce qu’on en fait, ce qu’on leur dit, ils ne sont pas de gauche par défaut. Ils le sont parce que la TV, la musique, les séries, l’école, tout les oriente vers le gauchisme. Et on ne fait rien pour contrecarrer ça à part se plaindre que Disney est trop woke, que la tv est trop woke, que le cinéma est trop woke. On ne finance rien. Point. On est juste bon à financer des magazines, des vieux monsieurs qui écrivent des livres et qui disent que le catholicisme c’est merveilleux, et c’est tout.
Pas de cinéma, pas de série, pas de musique, pas de BD, pas de roman. Rien.
Le Rap est parfait pour abrutir les foules, et je pense que le but des élites est d’abrutir le prolo, l’esclave de base, pour qu’il ait encore plus de mal à escalader l’ascenseur social, qui est déjà en panne. Faire écouter du Rap aux jeunes, lui faire fumer du shit, c’est parfait. Ils sont bloqués socialement là où ils sont, ça fonctionne très bien avec les petits blancs aussi, malheureusement.
Breizh-info.com : Vous menez parallèlement à votre création artistique le projet réussi, Fdenews. Pouvez-vous nous parler de celui-ci ?
Kroc-Blanc : C’est une chaine de News, sur YouTube. Je suis en voie de devenir la chaine de droite la plus vue en France. Seule TV Libertés fait mieux avec 3 millions contre 2,7 pour moi. J’analyse l’actu, avec des petites capsules humoristiques. J’essaie d’être drôle, et, je pense, y parvenir c’est pour ça que ça marche. En France, en plus d’être de droite et rappeur, ce qui est déjà contradictoire, je suis aussi humoriste, chroniqueur, et ça, ça ne passe pas. Comme si on ne pouvait pas faire les deux en même temps. J’encourage les gens à faire un petit effort cognitif là-dessus…
(Pour vous abonner à Fdenews ou découvrir, c’est ici)
Breizh-info.com : Le mot de la fin pour nos lecteurs ?
Kroc-Blanc : Merci de m’avoir accordé cette interview. Breizh-info a toujours été un soutien de taille, avec Fdesouche ou encore Boulevard Voltaire. Il y a des médias qui font l’effort de s’intéresser à beaucoup de choses et surtout à bien plus qu’à un islamiste fiché S qui a poignardé une mémé, ou que des wokes qui ont mis des héros à cheveux bleus dans le dernier Disney.
C’est intéressant de parler de choses plus positives et vous le faites. J’ai vendu 2,5 fois plus d’albums en 16 jours (prévente le 2 octobre) que mon dernier album en un mois (Héritage 2). Je ne me compare pas au mainstream, j’en suis très loin. Mais je suis très content de mes ventes. C’est aussi grâce à l’exposition médiatique, notamment celle de Fdenews.
En vous souhaitant le meilleur.
Propos recueillis par YV
Pour commander les albums de Kroc-Blanc, cela se passe sur son site officiel . Vous pouvez aussi le découvrir sur Spotify.
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