par Jade
L’armée israélienne a annoncé samedi qu’elle intensifiait radicalement ses frappes aériennes en préparation de la «prochaine étape» de l’opération contre Gaza, dans une déclaration que beaucoup considèrent comme le signe d’une invasion terrestre imminente.
«Nous devons entrer dans les meilleures conditions possibles et c’est ce que nous faisons maintenant, alors que la prochaine étape de la guerre approche», a expliqué le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari, après avoir confirmé qu’«à partir d’aujourd’hui, nous augmentons les frappes et minimisons le danger».
«Nous réduirons les risques pour nos forces au cours des prochaines étapes. C’est pourquoi nous avons une nouvelle fois demandé aux habitants de Gaza de continuer à se déplacer vers le sud», a-t-il ajouté, dans des termes que les médias israéliens ont également interprétés comme signifiant qu’un assaut terrestre était sur le point d’avoir lieu.
L’un des faits marquants de la journée est que 20 gros camions chargés d’aide humanitaire ont été autorisés pour la première fois à entrer dans la bande de Gaza par le point de passage de Rafah, en provenance d’Égypte.
La controverse a ensuite été déclenchée par un rapport du New York Times qui affirmait que le convoi d’aide n’avait pas été contrôlé par des inspecteurs avant d’entrer dans la bande de Gaza, sur fond d’allégations selon lesquelles des armes ou des munitions auraient pu être cachées dans le convoi. Israël a toutefois démenti ce rapport :
«Le coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires nie que l’aide entrant dans la bande de Gaza n’ait pas été vérifiée avant d’entrer».
«Tous les équipements ont été vérifiés avant d’entrer dans la bande de Gaza», déclare-t-il dans un communiqué, précisant que la cargaison ne contenait «que de l’eau, de la nourriture et des équipements médicaux».
«Nous insistons sur le fait qu’Israël est en mesure de s’assurer que rien n’entre ou ne sort, à l’exception de ce qui est mentionné ci-dessus», ajoute le communiqué.
On craint de plus en plus que le Hezbollah n’entre de plain-pied dans le conflit, et l’on pense généralement que ce groupe paramilitaire chiite bien armé, soutenu par l’Iran, est prêt à lancer une attaque en règle contre le nord d’Israël si Tsahal lance un assaut terrestre contre la bande de Gaza. Jusqu’à présent, les tirs de roquettes et de mortiers en provenance du Sud-Liban ont été sporadiques mais de plus en plus intenses.
Des navires de guerre américains et au moins un porte-avions se trouvent dans la région (un deuxième porte-avions est en route), dans le cadre d’opérations de «soutien», mais toute la région est sur le qui-vive en raison de la possibilité d’une plus grande conflagration à l’échelle du Moyen-Orient.
Il est inquiétant de constater que d’autres grandes puissances mondiales renforcent leur présence, en particulier celles qui ont récemment émis de sévères critiques à l’encontre de l’attaque aérienne à grande échelle d’Israël sur Gaza (à savoir la Russie et la Chine). La Russie a effectué des patrouilles de jets au-dessus de la Syrie et, fait important, la Chine dispose désormais de navires de guerre supplémentaires dans la région du Moyen-Orient.
Le South China Morning Post, basé à Hong Kong, a confirmé que jusqu’à six navires de guerre chinois se trouvaient dans les eaux du Moyen-Orient au cours de la semaine dernière.
«La 44e force opérationnelle d’escorte navale a participé à des opérations de routine dans la région depuis le mois de mai et, la semaine dernière, elle a passé plusieurs jours en visite à Oman, y compris un exercice conjoint avec la marine du pays, selon le site web du ministère chinois de la défense», indique le rapport.
Bien que la présence des navires de guerre au large d’Oman soit présentée comme «de routine», il semble évident que la marine chinoise de l’APL va rester dans les parages, compte tenu de l’évolution rapide de la situation en Israël et dans la bande de Gaza. Il y a quelques jours, le ministère des affaires étrangères de Pékin a exhorté tous les citoyens chinois à planifier leur départ d’Israël tant que des vols internationaux sont encore disponibles. Les navires de guerre chinois se dirigent-ils maintenant vers la Méditerranée ?
«La Maison-Blanche de Biden aurait exhorté Netanyahou à retarder l’invasion afin de donner plus de temps pour négocier la libération des otages, après que deux Américaines ont été relâchées vendredi…»
Ce week-end, tous les regards seront tournés vers Gaza et le Sud-Liban, les grandes puissances que sont les États-Unis, la Russie et la Chine tenant leurs moyens militaires prêts à intervenir. Il ne fait aucun doute que l’Iran suit également les événements de près, des responsables iraniens ayant effectué ces derniers jours des visites importantes dans les capitales régionales, Bagdad, Damas et Beyrouth. Téhéran craint également la possibilité d’une attaque préventive israélienne contre les installations nucléaires et militaires iraniennes, dont les dirigeants israéliens ont déjà menacé.
source : Aube Digitale
À ce stade, les échanges de tirs entre les forces de défense israéliennes (Tsahal) et les militants du Sud-Liban, en particulier le Hezbollah, sont devenus quotidiens – et pourtant, un assaut complet du Hezbollah a été évité. De nombreux analystes ont émis l’hypothèse qu’Israël pourrait retarder sa grande invasion terrestre de Gaza, précisément pour éviter de provoquer l’ouverture d’un «front nord».
Mais certains signes continuent de montrer que la situation évolue vers ce scénario redouté de deux fronts, puisque Tsahal a lancé un plan d’évacuation de tous les civils vivant à moins de deux kilomètres de la frontière libanaise. Elles ont déclaré que la répétition des tirs de roquettes et de mortiers rendait cette mesure nécessaire, également en préparation d’une éventuelle action militaire plus importante.
L’autorité nationale de gestion des urgences du pays (NEMA) supervisera le transfert des civils israéliens vers des maisons d’hôtes financées par l’État. Au total, 28 villes et communautés seront évacuées.
La NEMA en a dressé la liste comme suit : Ghajar, Dishon, Kfar Yuval, Margaliot, Metula, Avivim, Dovev, Ma’ayan Baruch, Bar’am, Manara, Yiftah, Malkia, Misgav Am, Yir’on, Dafna, Arab al-Aramshe, Shlomi, Netu’a, Ya’ara, Shtula, Matat, Zar’it, Shomera, Betzet, Adamit, Rosh Hanikra, Hanita et Kfar Giladi.
Ces derniers jours, les habitants de bon nombre de ces localités ont fui les tirs de roquettes provenant de l’autre côté de la frontière.
Le Hezbollah a affirmé avoir détruit un char des Tsahal et d’autres équipements militaires. Les deux parties ont déjà enregistré quelques pertes.
«Le Hezbollah a mené un certain nombre d’attaques hier pour tenter de détourner nos efforts opérationnels [de la bande de Gaza], sous la direction et avec le soutien de l’Iran, tout en mettant en danger l’État du Liban et ses citoyens», avait déclaré lundi un porte-parole de Tsahal.
«Nous avons renforcé nos forces à la frontière nord et nous répondrons de manière agressive à toute activité menée contre nous», avait ajouté Tsahal. «Si le Hezbollah ose nous mettre à l’épreuve, la réaction sera mortelle. Les États-Unis nous soutiennent pleinement».
Des dizaines de roquettes ont été lancées depuis les positions du Hezbollah ces derniers jours. Israël a réagi en bombardant les positions des militants au Liban, mais a également frappé des zones résidentielles libanaises, ce qui a incité les habitants à fuir.
Mardi, le Hezbollah a annoncé que ses combattants avaient lancé un missile guidé antichar (ATGM) sur un rassemblement de soldats israéliens, ce qui, selon le groupe, a fait «un certain nombre de victimes».
Entre-temps, l’Iran, principal soutien public du Hezbollah, a continué de multiplier les menaces à l’encontre d’Israël
Une série de déclarations émanant de plusieurs parties laisse présager la poursuite de l’escalade, qui pourrait exploser bien au-delà de la crise de Gaza :
Ministère israélien de la Santé : «La guerre pourrait durer longtemps, préparez un stock d’urgence de nourriture pour 4 mois».
Ministre iranien des Affaires étrangères : «L’extension de la guerre à d’autres fronts a commencé à atteindre des stades inévitables».
Porte-parole de Tsahal : «Israël est prêt par ses propres moyens tant au nord qu’au sud».
Porte-parole de l’armée israélienne : «Si le Hezbollah commet une grave erreur, nous répondrons avec une force dévastatrice jamais vue auparavant».
Les dirigeants iraniens sont allés jusqu’à brandir la menace d’une «attaque préventive» si Israël continuait à décimer Gaza…