Le 11 novembre 1918 est la date à laquelle la France a enfin recommencé à respirer, au terme de quatre ans de guerre étouffante, atroce, terriblement meurtrière. Depuis plus d’un siècle, nous commémorons le sacrifice des poilus, ceux qui sont morts, ceux qui ont été gazés, ceux qui sont revenus amputés ou traumatisés à tout jamais. C’est une génération tout entière qui a été marquée par ce que Dominique Venner a qualifié de « guerre civile européenne », une guerre civile dont la saignée s’est prolongée entre 1939 et 1945 et dont l’Europe ne s’est jamais remise. Il est donc parfaitement juste de continuer à se souvenir de ce sacrifice et de cette guerre malheureusement fondatrice – et il est tout à fait légitime que le pouvoir macroniste y ait associé les soldats morts pour la France jusque très récemment.
Magouilles clientélistes
En revanche, et ce, probablement dans le souci constant de l’en même temps, il n’y a pas eu que des déplacements consensuels, en ce 11 novembre. Il y a eu aussi de petites magouilles clientélistes, assez répugnantes, pour le dire franchement. La France, on le sait, on le voit, n’est plus du tout une nation au sens d’Ernest Renan. Il n’y a aucune volonté de faire de grandes choses ensemble, il n’y a même plus de volonté de « vivre ensemble » - si tant est que ce concept ait jamais eu un sens. Par conséquent, il y a une sorte de concurrence mémorielle. Le signe le plus patent de cette partition est sans doute, tandis qu’Emmanuel Macron prononçait son discours, le déplacement de Gérald Darmanin à la grande mosquée de Paris pour rendre hommage aux musulmans morts pour la France.
Ces « souchiens » que tout le monde méprise
Le ministère de l’Intérieur, dans son communiqué, estime entre 70.000 et 100.000 le nombre de musulmans morts pour la France entre 1914 et 1918. Soit. Si l’on prend la fourchette haute de cette estimation (100.000), les musulmans morts pour la France représentent 7 % du total des pertes françaises. 7 %. Et les 93 % restants ne sont pas des tirailleurs sénégalais. Pourquoi une telle focalisation sur les héros musulmans, au détriment des autres ? Pourquoi tant de mépris, de silence, pour ces braves familles françaises de métropole, de souche, qui ont donné des pères, des cousins, des grands-pères, des frères dans ce conflit horrible ? Ne méritent-ils pas, ces « souchiens » que tout le monde méprise, un tout petit peu de respect de temps en temps ?
Il est vrai que les descendants des Picards, des Poitevins ou des Provençaux, des Bretons ou des Auvergnats, des Corses ou des Gascons, ne frappent pas les Juifs, ne refusent pas les cours d’Histoire ou de SVT, ne sifflent pas « la Marseillaise », n’ennuient personne au moment du ramadan, ne voilent pas leurs filles et ne décapitent pas ceux qui se moquent de Mahomet. L’immigration très majoritairement musulmane qui a déferlé sur la France a changé le visage du pays et les politiciens de tous bords s’obligent depuis des années, par trouille, à des actes de soumission. Il n’y a qu’à voir le comportement veule d’Emmanuel Macron, ce président fier-à-bras avec les gilets jaunes, tétanisé par les racailles et qui refuse de se montrer solidaire de ses compatriotes juifs. « Pas de vagues », comme d’habitude, pour reprendre la devise officieuse du service public.
Quel espoir déraisonnable Gérald Darmanin nourrit-il en n’accordant son attention, en ce 11 novembre 2023, qu’aux morts musulmans ? Veut-il piquer l’électorat de Jean-Luc Mélenchon ? La ficelle est un peu grosse et il est un peu tard pour commencer le clientélisme, non ? Dans une nation digne de ce nom, l’héroïsme ne se divise pas. On n’imagine pas le ministre de l’Intérieur et des Cultes sur une stèle juive ou catholique des combattants de 14. Décidément, il ne recule devant rien.
Arnaud Florac
https://www.bvoltaire.fr/11-novembre-darmanin-a-rendu-hommage-aux-combattants-musulmans-seulement/