L'objectivité de Raphaël Arnault, militant de l'ultra-gauche violente et porte-parole de la Jeune Garde antifasciste, reste sujette à caution. Quant au collectif Palestine 69, qu’est-il ? Il n’a pas publié de communiqué le 7 octobre, jour de l’attaque terroriste du Hamas, ni le 8. Le 9, il se félicitait, pesant ses mots : « Les combattants palestiniens ont mené une offensive sans précédent en Israël. »
Mélenchon et Darmanin en soutien
S’en étonnera-t-on, Jean-Luc Mélenchon est immédiatement venu à la rescousse pour s’inquiéter, sur X : « Dans tout le pays, à tous propos, l'extrême droite attaque, agresse. Voit-on la pente qui est prise ? » Et de citer un communiqué cosigné LFI-Rhône et « Lyon insoumise antiraciste et antifasciste » qui mentionne des « attaques incessantes ».
On a beau chercher, on ne trouve pas traces de ces attaques de « l’extrême droite », « incessantes », « dans tout le pays, à tous propos ». On assassine à Marseille, encore deux personnes ce week-end, mais ce sont affaire de trafiquants de drogue. On viole deux femmes à Paris, mais le suspect est un Centrafricain sous OQTF sans lien avec l'extrême droite. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a condamné « très fermement les violences commises par l’ultra-droite, hier soir, à Lyon. Une enquête est en cours avec d’importants moyens mobilisés pour interpeller les auteurs », dit-il. Mais le ministre n'a pas confirmé cette légende urbaine d’une France livrée aux chemises noires.
Alors que le même Darmanin signalait, il y a quelques jours, une croissance exponentielle des actes antisémites et annonçait que « chaque acte antisémite sur Internet, chaque acte antisémite dans le monde physique fait l’ouverture d’une procédure judiciaire », voilà qu’il mobilise « d’importants moyens » pour retrouver quelques clampins « de l’ultra-droite ». À Lyon, en effet, les Juifs auraient bien besoin d’être protégés. Mais de qui ? D'une ultra-droite invisible pour l'instant ou de l'ultra-gauche antisémite très visible et bien représentée ?
Mélenchon parle d’extrême droite, Darmanin d’ultra-droite. Selon Libé, l’usage réserve le qualificatif « extrême droite » aux partis légalistes, électoralistes, et « ultra-droite » aux groupuscules qui prônent la violence comme moyen. Doutons de la pertinence de la définition. D’une part, le RN ou Reconquête n’affichent aucune idée extrémiste. D’autre part, Génération identitaire, avant d’être dissoute parce que d’« ultra-droite », n’a jamais commis d’autres violences que de déployer des banderoles.
Sus aux « apéros enracinés »
À Lyon, l’attaque de cette conférence a été revendiquée par un groupuscule parfaitement inconnu des médias jusqu'ici, « le "Guignol Squad", groupe informel coutumier des actions violentes », écrit l’AFP reprise par différents journaux. Des élus lyonnais ont profité de l’émoi largement monté en épingle pour réclamer la dissolution du groupe « Les Remparts », qui — l’AFP a enquêté — organise régulièrement des « apéros enracinés » à la Traboule, des apéros identitaires : la violence d’ultra-droite est sans limite !
Parmi ceux qui demandent la dissolution des Remparts, on trouve le député Renaissance Thomas Rudigoz : « Ce sont des milices qui se sont déplacées en plein cœur de Lyon, avec des cris, des slogans antisémites, des cagoules, des barres de fer. » Quand il s’agit d’incriminer la droite « extrême » ou « ultra », Renaissance et LFI ont les mêmes éléments de langage. Thomas Rudigoz est, à l’Assemblée, l’un des vice-présidents de la commission d'enquête sur la lutte contre les groupuscules d'extrême droite en France. Des groupuscules vraiment groupusculaires.
Samuel Martin
https://www.bvoltaire.fr/lultra-droite-lyonnaise-une-sourde-menace-selon-darmanin-et-melenchon/