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Plus de référendum sur l’immigration : Macron otage de la gauche

L'hypothèse d'un référendum sur l'immigration à l'initiative d'Emmanuel Macron aura été une illusion de courte durée. Personne n'y croyait, mais cela faisait partie d'une énième tentative de triangulation : capter à son profit la popularité d'une proposition que soutiennent 75 % des Français et les trois partis de droite (LR, RN, Reconquête!). On retiendra donc de cette deuxième rencontre de Saint-Denis qu'en novembre 2023 l'urgence n'est pas de reprendre en main notre politique migratoire, mais à inscrire dans la Constitution le droit à l'IVG de façon à le rendre « irréversible », selon la promesse d’Emmanuel Macron. Au moins les choses sont claires et le macronisme est nu : immigrationniste, progressiste à outrance, le dernier avatar de la gauche des années 70 et 80.

Mais il est tout de même intéressant de souligner que cet abandon s'est fait au nom de l'absence de consensus sur la question. Il fallait entendre l'immense satisfaction de Marine Tondelier à la sortie. 75 % des Français pour ? Mais à Saint-Denis, c'était Marine Tondelier (EELV, 3 %) et Fabien Roussel (PCF, 2 %) qui ont décidé ! Un Fabien Roussel qui déclarait : « Un consensus s’est dégagé autour de la table sur le fait qu’il paraissait compliqué d’élargir la possibilité de tenir des référendums sur des sujets sociétaux tels que l’immigration […]. A cette heure, la possibilité d’avoir un référendum sur l’immigration n’est pas à l’ordre du jour, n’est plus à l’ordre du jour ». De même que la politique étrangère de la France sur le conflit Hamas-Israël se décide dans nos banlieues, la politique sociétale de la France, sous Emmanuel Macron, est encore idéologiquement pilotée par une extrême gauche ultra-minoritaire. Là encore, c'est une clarification : Macron est bien le digne héritier des présidents de ces quarante dernières années, depuis Giscard. Même quand ils s'affichaient de droite, c'était la gauche qui imposait sa direction sur ces sujets.

Avec cet abandon, au moment où LFI s'est mis en marge, ce coup de barre à gauche est compréhensible à court terme, dans la perspective des élections européennes : le macronisme compte récupérer à gauche ce qu'il va perdre à droite. La tentative de capter ce thème par Macron, soit par ce référendum fantôme, soit par une loi Darmanin qui ne convainc pas davantage, montre l'hypocrisie de la majorité, ses louvoiements et sa faiblesse.

Pour la droite, c'est aussi une clarification, comme l'a souligné Jordan Bardella « L’ensemble des formations politiques ne souhaitent pas ce référendum sur l’immigration car il donnerait raison au RN ». De son côté, le président LR Eric Ciotti qui avait décliné l'invitation pouvait s'exclamer : « Tout ça pour ça ! » et inviter à voter la proposition de loi constitutionnelle de son parti pour « stopper l’immigration de masse », à l’Assemblée le 7 décembre. Quant à Marion Maréchal, elle lançait de nouveau un appel à Jordan Bardella pour lancer la procédure d'un référendum d'initiative partagée s'appuyant sur 4,8 millions de Français et 185 parlementaires.

Les trois partis de droite ont tout intérêt à se distinguer et à se compter pour les européennes. Mais il faudra bien que des dynamiques d'unité et de rassemblement s'engagent aussi dès maintenant pour 2027. Le consensus des Français contre l'immigration et la forte attente d'une grande alternance doivent les y inciter.

Frédéric Sirgant

https://www.bvoltaire.fr/plus-de-referendum-sur-limmigration-macron-otage-de-la-gauche/

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