Un « militant et prolétaire bisontin »
Avant toute chose, soyons francs : si Paul Guardado, alias Toufik pour les besoins du militantisme “« antifa », ne s’était illustré en arrachant méthodiquement les affiches du jeune Thomas apposées dans sa ville, on n’en parlerait pas. Comme on ne parlerait pas d’un Boyard si LFI ne lui avait offert une écharpe ; d’ailleurs, ces deux-là se ressemblent : même rondeur et même (absence de) cervelle ; ajoutons que pour parfaire son personnage, ledit Toufik s’est laissé pousser une maigre barbe d’islamiste rondouillard.
On cherche vainement une page Toufik de Paloise sur Wikipédia ; on trouve, en revanche, de nombreuses pages lancées par le même Toufik en qualité d’auteur-collaborateur, des pages sur des figures du RN en général. Très objectives, on n’en doute pas.
Le portrait de celui qui se réclame de la confrérie des journalistes est à lire dans dijoncter.info, un site participatif qui a pour mission d’informer « des luttes sur Besançon et alentours ». Kawa TV est donc allé, en juillet dernier, à la rencontre « du camarade Toufik », présenté comme « militant et prolétaire bisontin ».
« Toufik est bénévole chez Radio Bip/Media 25 et manie la plume sur leur site depuis plusieurs années », nous dit-on. « "Seule (sic) pigiste de Planoise", comme il aime le rappeler, Toufik a toujours eu une activité médiatique alternative en complément de ses luttes syndicales et antifascistes. Le camarade nous fait la liste des orgas auxquelles il prend part : son CV et son expérience sont impressionnants. »
Condamné par la Justice
Impressionnant, en effet, car Toufik de Planoise vient d’être condamné, en juillet dernier, par le tribunal de Besançon. Comme un BHL qui risque sa vie sur les théâtres de guerre, Toufik est « spécialisé dans la couverture des manifestations et des luttes sociales ». C’est en couvrant une manif contre la réforme des retraites qu’il s’est introduit sur les voies ferrées, à la gare de Viotte (Besançon), empêchant la circulation des trains. Condamné à un euro symbolique, le reporter de guerre sociale est devenu, si l’on en croit le communiqué du SNJ-CGT, le symbole des « atteintes à la liberté de la presse ».
Ce n’était pas le premier passage de Paul-Toufik devant la Justice. C’est Damien Rieu qui révèle, sur son compte X, cette affaire assez cocasse. On est en 2021 et L’Est républicain relate la lutte sociale – sa spécialité – qui oppose alors le « prolétaire bisontin » non pas à son patron mais à… ses collègues ! Paul-Toufik est alors employé dans la restauration rapide, chez Subway, et il est tellement odieux avec son entourage qu’il est alors menacé de licenciement pour « comportement de nature à dégrader les conditions de travail et l’état de santé de certaines des collaboratrices ; le non-respect de règles d’hygiène et l’intention de nuire aux dirigeants de l’entreprise ».
Les syndicats sont appelés à la rescousse et l’inspection du travail du Doubs ordonne la réintégration de l’histrion… mais les employés de Subway, qui ne veulent pas du retour de la peste, se mettent en grève « pour contester la réintégration de leur collègue […] et apporter leur soutien à leur employeur ». De plainte en plainte, l’affaire se poursuit devant le tribunal.
C’est donc ce Paul Guardado, dit Toufik de Paloise, qui, à la recherche de son quart d’heure warholien, a arraché les portraits du jeune Thomas assassiné à Crépol, s’offrant là l’occasion d’une gloire nationale. C’est que ce monsieur « participe à la veille antifasciste depuis belle lurette », disent ses amis de Kawa TV. Et dans l’esprit de ce grand journaliste, être tué par d’autres que des Kevin et des Matteo fait assurément de vous un fasciste.
Marie Delarue
https://www.bvoltaire.fr/qui-est-lhomme-qui-arrache-les-affiches-de-thomas/