Pour l’évoquer, Pierre d’Herbais a interviewé l’auteur pour breizh-info.
Breizh-info.com : Pourriez-vous vous présenter pour nos lecteurs qui ne vous connaitraient pas ?
Laurent Cassiau-Haurie : J’ai 61 ans, Retraité de la Police Nationale en tant que Commandant. J’ai dans un premier temps été Enquêteur de Police, grade qui n’existe plus, à EVRY dans l’ESSONNE puis devenu après concours Inspecteur de Police , j’ai intégré la PJ d’AJACCIO, Section Criminelle avant de rejoindre VERSAILLES également en PJ, où j’ai servi durant sept années à la Brigade des Stupéfiants.
J’ai rejoint ma région, plus précisément BORDEAUX en 1999, ou j’ai été affecté successivement à la Brigade Judiciaire de Nuit puis à la Brigade Territoriale de CENON, la Brigade Auto (vols et trafics) avant de diriger la Brigade des Violences à mon retour d’ALGERIE où je suis resté deux ans. J’ai pris la tête de la Brigade Criminelle puis l’Unité de lutte contre l’Economie Souterraine. Malgré un parcours professionnel riche, varié que l’on considère comme réussi j’ai été placardisé par l’administration à l’issue d’une campagne de calomnie et de jalousie de certains hiérarques locaux si bien que j’ai terminé ma carrière à l’Unité Administrative sans aucun autre recours et voie de sortie possibles.
Ce qui m’a donné l’envie d’écrire et de publier mon premier livre La Police M’a Tué. J’y ai pris goût en même temps que ce fut une excellente thérapie, gratuite et décisive, j’ai sorti par la suite Flic et Gilet Jaune et J’accuse-Réveillez-vous!
Je me suis ensuite fait énormément plaisir en écrivant un roman policier pour jeunes adolescents, agrémenté de dessins, en mettant mes petites filles en scène, dans Mystère à Pétaouchnok.
Et enfin le dernier, certainement le plus abouti, Qu’est ce que vous n’avez pas compris?.
Breizh-info.com : Dès le premier chapitre de votre livre, vous prenez la défense des policiers. Vous mettez en cause l’instrumentalisation gauchiste notamment quand on parle de violences policières. Sans ces instrumentalisations, pensez-vous qu’elles n’existeraient pas ?
Laurent Cassiau-Haurie : Mais les violences individuelles, les dérapages ou ce qu’on appelle communément les bavures dans sa forme la plus grave ont toujours existé. Elles ne sont pas institutionnelles, c’est évident encore que pour la répression contre les gilets jaunes on n’était pas loin. A partir du moment c’est d’ailleurs ce que j’écris dans mon dernier bouquin, où vous multipliez les interventions, de façon récurrente, que les opposants se radicalisent, vous avez automatiquement et statistiquement des violences “policières”. Mais attention, on a tendance à mettre sous ce vocable tout et n’importe quoi. Je le précise par ailleurs dans les livres, qu’il ne faut pas confondre la violence légitime que l’on octroie aux unités de maintien de l’ordre et un acharnement ou une volonté de faire mal. Des CRS qui matraquent, rien de plus normal. Des flics qui tirent dans les visage de manifestants ne présentant pas de danger ou ne commettant pas de délits, c’est anormal. Après on peut toujours comprendre l’énervement, la fatigue, l’atmosphère décadente, la pression hiérarchique, tout peut s’expliquer jusqu’à la responsabilité propre du policier.
Breizh-info.com : Vous évoquez également les gilets jaunes et fustigez le “deux poids deux mesures” avec le traitement de la “racaille de banlieue”. Outre les ordres, ne croyez-vous pas que le policier, comme être humain, n’a pas sa part de responsabilité dans les actes qu’il commet ?
Laurent Cassiau-Haurie : Bien évidemment, c’est d’ailleurs ce que j’explique dans mon second livre Flic et Gilet Jaune. La responsabilité est toujours individuelle dans un acte répréhensible ou pas, à fortiori dans le domaine judiciaire. Quand bien même on n’exécuterait un ordre, il est de votre conscience et en application du droit de juger et d’agir en conséquence. Après, c’est lors de l’enquête, l’instruction et le procès qu’on examinera les conditions d’emplois et d’exercice de la Force de Police avec les agissements et conduites de chacun. Mais je vous rassure aucun ordre de tirer dans le visage des manifestants n’a jamais été donné. On vous fait comprendre qu’il faut “nettoyer”, “pas de quartier” mais c’est toujours oral. Donc avec circonstances atténuantes en quelque sorte, le fonctionnaire engage sa responsabilité et cela a toujours été ainsi.
Breizh-info.com : A la page 88, vous posez une question ouverte sur le phénomène de Grand remplacement. Je vous le demande, que se passerait-il, d’après votre expérience, si les musulmans représentaient 50% de la population ? Et, à ce sujet, cela ne relèverait-il pas du fantasme ?
Laurent Cassiau-Haurie : C’est ce qui est en train de se produire sous nos yeux et nous regardons ailleurs! Ce sera mais c’est déjà le cas un profond bouleversement des moeurs, habitudes, consignes, instructions et pourquoi pas de nos lois, des structures, des organismes ….
Breizh-info.com : Vous parlez également du contrôle des masses. Le terme “complotistes” pour ceux qui résistent, revient souvent. Ce contrôle s’exerce-t-il également sur les policiers et de quelle manière ?
Laurent Cassiau-Haurie : Il est permanent et insidieux. Le remplissage de tableaux excel, fichiers, logiciels d’activité y concoure. Les mentalités “aventureuses” ou romantiques ont été abolies. On a militarisé cette administration, on a construit un pyramidage hiérarchique très pesant. On a robotisé les fonctions et on a chloroformé les actions. Si le processus a été respecté, l’administration est contente peu importe s’il a été fait en dépit du bon sens. Les incriminations et les process d’activation de cette institution sont de plus en plus politiques et politisés: violences faites aux femmes, discriminations, racismes …. alors qu’une hausse exponentielle d’autres types d’infraction ne soulève qu’un sourcil broussailleux d’un chef de service car il serait malvenu d’en faire une lutte prioritaire, ce serait constater l’effondrement de la doxa imposée, multiculturalisme, libre circulation au sein de l’Europe …
Breizh-info.com : En lisant votre livre, on vous sait tout de suite engagé politiquement. Tout y passe jusqu’à l’institution européenne. N’avez-vous pas peur de brouiller votre message ?
Laurent Cassiau-Haurie : Alors en ce qui concerne mon message, il est en fait très clair. J’ai pris tous les domaines où la France a échoué, reculé, où est en perdition, à peu près tous les secteurs, en fait: éducation nationale, insécurité, immigration, souveraineté, prestige, commerce extérieur, dette, industrialisation… J’ai constaté que les mêmes méthodes de gouvernance avaient été employées et revendiquées à savoir: idéologie progressiste, gauchiste et européiste, déni, mensonges, manipulations et traitrise. Les mêmes causes les mêmes effets, cela s’appelle un déclin voulu et forcé.
Breizh-info.com : Si le lecteur n’avait qu’une idée à retenir de votre livre, laquelle choisiriez-vous ?
Laurent Cassiau-Haurie : Le pays a accouché d’une élite incompétente et traitresse. A nous de reprendre les rênes.
Breizh-info.com : Pouvez-vous nous livrer une expérience inédite de votre carrière qui pourrait illustrer au mieux votre message ?
Laurent Cassiau-Haurie : Je n’ai pas dit et écrit grand chose sur ma carrière et pourtant j’avais eu l’occasion de le faire dans mon premier livre La Police Ma Tué. Je me suis contenté de raconter un fait “extraordinaire” intervenu lors de chaque passage dans un service de Police. J’invite le lecteur intéressé à s’y rapporter après avoir surtout, lu celui-ci.
Propos recueillis par Pierre d’Herbais
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