Jean-Louis Harouel agrégé de droit, professeur émérite de l’Université Panthéon-Assas, vient de publier un pamphlet pour dénoncer Les Mensonges de l’égalité, ce mal qui ronge la France et l’Occident.
Dans nos sociétés occidentales et en particulier en France depuis la Révolution, la lutte contre les inégalités s’affiche comme le but le plus noble de toute action politique. Cette passion pour l’égalité est devenue une sorte de religion de l’Humanité. Mais, à rebours de l’idéologie officielle, l’auteur demande si l’inégalité constitue un mal et, inversement, si l’égalité est toujours un bien ?
De la terreur révolutionnaire aux crimes du communisme, l’auteur rappelle que l’égalité forcée s’est révélée inefficace et humainement terrible tandis que l’inégalité n’est en rien responsable de la pauvreté, qui est la conséquence du retard technique et de la faiblesse des capacités de production. Plus encore, Harouel montre en quoi les inégalités sont bel et bien indispensables au progrès scientifique et aux arts.
Parmi les nombreux sujets évoqués, l’auteur souligne que la transformation de l’avortement en droit de l’homme s’est faite au nom de l’égalité.
Juge à la Cour suprême des Etats-Unis de 1993 à 2020, Ruth Bader Ginsburg faisait du droit à l’avortement une question de “citoyenneté égale”, considérant que ce droit était nécessaire aux femmes pour “participer en tant que partenaires égales des hommes à la vie sociale, politique et économique de la nation”. De même, en France, la résolution de 2014 affirme que la garantie d’un droit à l’avortement est une “condition indispensable pour la construction de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes et d’une société de progrès”. Cet argument n’avait pas été invoqué par Simone Veil en novembre 1974 en faveur du vote de sa loi en France, mais une autre exigence d’égalité avait alors été exprimée : celle de l’égalité sociale entre les femmes. Puisque certaines femmes qui en avaient les moyens financiers pouvaient s’offrir à l’étranger un avortement dans de bonnes conditions, l’égalité exigeait que cette possibilité fût offerte à toutes les femmes de France par la légalisation de l’avortement. D’abord au nom de l’égalité entre les femmes puis de l’égalité entre hommes et femmes, la religion des droits de l’homme aura privé la France et l’ensemble des pays occidentaux de millions et de millions de naissances.