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Olivier Véran, tête de liste aux européennes : un poisson d’avril précoce ?

Dérèglement climatique oblige, les faits divers surviennent désormais même en été, tandis que le 1er avril déboule, cette année, dès la fin janvier. Ainsi Olivier Véran serait-il pressenti pour prendre la tête de liste de Renaissance aux prochaines élections européennes.

Envoyer un épouvantail à électeurs à la pêche aux suffrages, ce serait effectivement du jamais-vu. Car dans le registre, Olivier Véran est un cas d’école. Se lancer en politique nécessite un certain charisme ; lui a décidé de faire sans. Ça se voit. Et pas qu’un peu. Son heure de gloire ? Le Covid et le confinement allant avec. Tous les soirs, il égrenait le nombre de décès, doublé en langue des signes, dans une interminable litanie mortuaire, avant d’annoncer des mesures de précaution se contredisant souvent l’une l’autre et contribuant à pourrir la vie de ses compatriotes.

À l’époque, il était parvenu à faire l’unanimité. Contre lui. Jusqu’ici, Olivier Véran continuait à sévir en tant que porte-parole du gouvernement. Encore un trait de génie de nos brillants dirigeants. Il cède aujourd’hui sa place à une certaine Prisca Thevenot, parfaite inconnue il y a encore quelques mois, mais ne demandant sûrement qu’à ne plus l’être. D’ailleurs, elle ou une autre, Matignon ne pourra que gagner au change.

La bête du Grésivaudan est de retour

Redevenu, pour le moment, simple parlementaire, le nouvel espoir de la Macronie affirme : « Je redeviens, dans quelques semaines, député de ma magnifique circonscription urbaine et montagneuse de Grenoble et de la proche vallée du Grésivaudan. » Isère, terre de contrastes, en d’autres termes, à en croire la bête du Gévaudan ; pardon, le grand fauve politique du Grésivaudan.

Puis, porté par un enthousiasme qu’il voudrait communicatif, il poursuit, dans un assaut de lyrisme : « J’aime la politique comme les marins sont appelés par les mers. J’aime l’action publique comme j’ai chéri la médecine. J’aime la France, ce petit cœur battant du monde, et par-dessus tout, j’aime les Français. » Ce n’est plus de l’amour, c’est de la rage et c'est beau...

D’ailleurs, ces Français, il les chérit tant qu’il entend les protéger d’une autre épidémie, plus meurtrière encore que le Covid : le populisme. Et le même d’affirmer, sans rire : « Je compte continuer à affronter le populisme et l’extrême droite, qui sont un poison pour notre pays et nos démocraties. » Diafoirus un jour, Diafoirus toujours, en quelque sorte.

Erreur de diagnostic...

Au fait, quelles sont les véritables craintes des Français ? À en croire un récent sondage CSA, pouvoir d’achat, santé, insécurité et immigration pointeraient encore une fois en tête de podium. Toujours selon la même source, la montée du « populisme » et de « l’extrême droite » n’inquièterait personne ou presque, puisque ne figurant toujours pas dans le palmarès des peurs du moment.

Y aurait-il donc une erreur de diagnostic de la part de ce bon docteur Véran ? Même les esprits les plus déraisonnables seraient portés à le croire. Pour s’en convaincre, il lui aurait peut-être suffi de fréquenter de temps à autres nos chers bistrots – et pas seulement ceux de l’Isère –, à la fois parlement et pouls du peuple, pour y apprendre que le virus lepéniste, même dans sa version mutante, dite jordano-bardellienne, n’inquiète pas grand monde. Au pire, on s’en fout. Au mieux, on vote pour eux.

Certains esprits taquins, et Dieu sait s’ils peuvent proliférer au zinc, avancent même que cet éventuel envol européen d’Olivier Véran en tant que tête de liste macroniste ne signifierait qu’une chose : que le Rassemblement national paierait l’Élysée en cachette. Ce qui est probablement très exagéré, tant il est vrai que ces gens n’ont besoin de personne pour accumuler les boulettes. Pas besoin de leur verser des valises pleines de pépettes : ils font ça gratuitement.

Nicolas Gauthier

https://www.bvoltaire.fr/olivier-veran-tete-de-liste-aux-europeennes-un-poisson-davril-precoce/

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