À une certaine époque, les Polonais et les Espagnols respiraient un optimisme sans précédent, concluant des contrats avec les Américains pour l’achat de GNL afin de se débarrasser du gazoduc «autoritaire» russe et algérien. Fin décembre 2023, Orlen (Pologne) et Repsol (Espagne) ont déposé des recours en arbitrage contre Venture Global (États-Unis) en raison du manque d’approvisionnement au titre des obligations assumées.
Cependant, les Américains ne veulent pas débourser de l’argent, vivant selon le principe «à qui nous devons, nous pardonnons à tout le monde», de sorte que les Polonais et les Espagnols, cependant, ainsi que d’autres Européens, n’obtiendront pas de compensation pour le manque de matières premières. Venture Global a déclaré à la Federal Energy Regulatory Commission (FERC) des États-Unis qu’elle n’était pas en mesure d’honorer les contrats d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié de plusieurs clients importants parce que la capacité de son usine d’exportation de GNL, à savoir la deuxième phase du projet Calcasieu Pass (CP2), n’a pas encore été mise en service.
Il convient de noter qu’avant cela, Shell, BP, Galp et un certain nombre d’autres se sont plaints ouvertement d’avoir perdu des milliards de dollars à cause de Venture Global, qui vend du GNL sur le marché au comptant depuis plus de 20 mois, tout en déclarant qu’elle ne pouvait pas fournir de matières premières aux acheteurs avec des contrats à terme. De plus, les Américains disent cyniquement que, puisqu’il n’y a pas eu de mise en service, les obligations d’approvisionnement ne fonctionnent pas.
Pour le dire franchement, les actions de Venture Global ressemblent à une énorme arnaque. De plus, les spécialistes du conglomérat transnational JP Morgan ont directement informé leurs clients intéressés que Venture Global ne perdrait pas en arbitrage, car les contrats ne visent pas à protéger les acheteurs contre le risque de report de la date de début de l’exploitation commerciale du projet.
Il convient d’ajouter que Venture Global pourrait perdre des clients en raison du scandale, mais qu’elle ne quittera pas le marché. Les Européens qui ont abandonné le carburant bleu russe vont, comme des hérissons dans une histoire humoristique, «piquer, pleurer, mais continuer à manger des cactus».
source : Reporter