Charges fiscales trop lourdes, normes environnementales trop contraignantes, hausse des coûts de production non répercutée sur les produits en grandes surfaces, interdictions de pesticides permis dans des pays concurrents, projet d’entrée inquiétante de l’Ukraine dans la PAC… Les agriculteurs ne peuvent plus vivre de leur activité. Ils nourrissent le pays mais se meurent. En effet, selon La France agricole, en 2022, un éleveur laitier gagne en moyenne 25.100 euros par an. Ce qui représente moins de 2.100 euros par mois (le SMIC mensuel est fixé 1766,92 bruts).
Le gouvernement sourit aux agriculteurs...
Face à cette détresse, le gouvernement se montre solidaire. La porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot a ainsi déclaré, sur CNews : « La colère des agriculteurs est légitime. » À son tour, le ministre de l’Économie, après avoir annoncé une hausse du coût de l’électricité, confie au 20 Heures de TF1 que les agriculteurs « ont totalement raison d’être en colère ». Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a appelé à répondre à la colère des agriculteurs « de manière puissante »… Gérald Darmanin, quant à lui, affirme qu’il n’est pas prévu d’évacuer l’A64. Le soutien aux agriculteurs par le gouvernement est unanime.
… mais ne leur tend pas la main
Comprendre, c’est bien. Agir, c’est encore mieux. Quelles mesures sont effectivement prises par le gouvernement pour aider ces agriculteurs qui vivent en permanence la corde au cou, inquiets de leur fin de mois ? Si la PAC a pour vocation première de contrôler les prix et les subventions visant à moderniser et à développer l’agriculture – la PAC représente 40 % du budget de l’Union européenne, selon GreenPeace -, il n’en demeure pas moins que ces subventions ne suffissent pas, puisque la plupart des agriculteurs ne peuvent plus se contenter des revenus issus du travail de la terre. Plus d’un agriculteur sur trois est pluriactif. Ce chiffre s’élève à 41 % pour les travailleurs de plus de 40 ans.
À cette détresse financière s’ajoutent des réformes alourdissant les frais des agriculteurs. Parmi elles, la fin de la défiscalisation du gazole non routier. Selon Bruno Le Maire, « nous supprimerons la niche fiscale sur le gazole non routier tout simplement pour faire basculer notre fiscalité d’une fiscalité brune – c’est une fiscalité qui incite à consommer des énergies fossiles, donc c’est mauvais pour le climat – à une fiscalité qui valorise les investissements verts ». Malheureusement, si la transition est requise, peu de solutions sont proposées aux agriculteurs qui se sentent abandonnés.
Pris en étau entre l’indifférence de l’État, l’ingérence étouffante de l’Union européenne et les lobbys écologistes radicaux, antispécistes et végans qui mènent une chasse à l’homme effrénée, entre autres contre les éleveurs, diffusant des documentaires alarmants, maintenant sous l’eau ces éleveurs qui ne parvenaient déjà pas à en sortir la tête, les agriculteurs se dressent. Eux qui nourrissent la France prévoient, s’ils ne sont pas écoutés, de la bloquer.