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Le coup de force des juges contre CNews, coupable de sa liberté

La liberté d’expression, régulièrement malmenée par la macronie dans sa lutte contre les mal-pensants, est frontalement attaquée depuis mardi par des juges cloueurs de becs, avec le soutien d’une presse acquise à la censure. La dérive liberticide du pouvoir, mobilisé pour faire taire la pensée récalcitrante, se rapproche du modèle totalitaire, dont le but est l’élimination autoritaire de toute pensée alternative.  Aujourd’hui, existe le risque d’une nationalisation de l’information. Saisi par Reporters sans frontières (RSF), association présidée par le journaliste Christophe Deloire, le Conseil d’Etat a ainsi sommé l’Arcom, instance de régulation de l’audiovisuel, de renforcer son contrôle éditorial sur CNews. 

RSF et le Conseil d’Etat reprochent à la chaîne de Vincent Bolloré, qui rencontre un succès d’audience en lien avec son approche du réel, de ne pas respecter le pluralisme des opinions. En réalité, l’Arcom est incitée par la gauche la plus intolérante à retirer le droit de diffusion de la chaîne privée, donc à la réduire au silence. Pour cela, CNews, qui respecte l’équilibre des temps de parole des politiques, est sommée par la justice administrative de changer sa ligne éditoriale, représentée aussi par ses chroniqueurs, ses animateurs et ses invités. Jamais une intrusion des juges dans la liberté d’expression n’aura été aussi brutale. Jamais une association de journalistes, RSF, n’aura été si loin dans la traque aux confrères déviants de la pensée officielle. Revient cette réflexion de Soljenitsyne, lors de son passage en Vendée en 1993 : « Aujourd’hui les dissidents sont à l’Est, ils vont passer à l’Ouest ». Nous y sommes.

Cet assaut des juges contre Cnews relève du coup de force. Un magistrat n’a pas compétence, sauf en dictature, pour apprécier la ligne éditoriale d’un média ni pour le placer sous surveillance. Reste que cette décision illibérale comble d’aise, ce mercredi, la presse « progressiste », qui ne s’est jamais émue de l’absence de pluralisme dans l’audiovisuel public. En plus de quarante ans de journalisme, je n’ai pour ma part jamais été invité à France Inter, radio publique théoriquement soumise, plus que d’autres, à l’équilibre des opinions et des débats. Le militantisme est une réalité admise dans l’audiovisuel public. Ni RSF ni le Conseil d’Etat n’y ont jamais trouvé à redire. Ils ne disent mots non plus sur les appels au boycott de la chaîne privée par une partie de la gauche et de l’extrême gauche. Ceux-ci prennent prétexte de leur absence volontaire pour dénoncer un parti pris politique de CNews. Pour y participer comme chroniqueur, je peux témoigner de son esprit d’ouverture, de sa liberté de ton et de son goût pour la confrontation des idées. L’effet de la nouvelle jurisprudence du Conseil d’Etat pourrait bien d’ailleurs obliger Radio France, dépositaire de la pensée dominante, à s’ouvrir aux indésirables et autres parias. En attendant, CNews se voit promue par ses censeurs comme la chaîne qui montre ce que le conformisme voudrait occulter. Il n’y a pas là plus bel hommage à sa liberté.

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