Lu dans Les 4 Vérités :
L’INSEE publie une revue trimestrielle intitulée « Économie et Statistique ». Officiellement, les articles n’engagent que leurs auteurs et non l’État, ni même l’INSEE. Dans la pratique, il est assez vraisemblable que cette revue soit régulièrement utilisée pour « tester » des idées qui courent dans les couloirs de Bercy. Dans le dernier numéro (541), un long article signé de Montserrat Botey et Guillaume Chapelle s’intitule:
« La non-imposition des loyers imputés : un cadeau pour Harpagon? Une estimation dans le cas de la France ».
Comme le titre le laisse clairement comprendre, il s’agit de ce serpent de mer que diverses institutions para-étatiques tentent de promouvoir depuis des années : l’imposition des loyers imputés, c’est-à-dire « les loyers que les propriétaires occupant leur logement devraient payer s’ils étaient locataires de leur bien ». Le simple fait de songer à une telle imposition indique une forme de perversion. Tout se passe en effet comme si les promoteurs de cette idée supposaient que les propriétaires bénéficiaient d’un avantage indu en ne payant pas de loyer – ignorant qu’ils ont évidemment fait l’effort d’épargner pour cette propriété (eux ou leurs parents). Les auteurs parlent aussi de « dépense fiscale ». Car ne pas pouvoir taxer ces loyers inexistants « coûterait », paraît-il, à l’État entre 9 et 11 milliards d’euros par an. Comment dire plus clairement que l’on estime que tout appartient à l’État, qui veut bien, dans son immense bonté, nous laisser utiliser notre maison, mais certainement pas nous en laisser la propriété? Il est vrai que Bruno Le Maire (pourtant décrit comme un « libéral » par la plupart des gazettes) a osé déclarer que « c’est Bercy qui finance la transition climatique » – comme si l’argent sortait de sa poche et non de celles des contribuables !
Pour revenir à la non-imposition des loyers « imputés », les auteurs parlent même de « subvention qui favorise les propriétaires occupants ». Il est vraiment extravagant que l’on imagine de taxer ces loyers fictifs. Mais il est plus extravagant encore que l’on prétende volontiers que l’actuel président est un « ultra-libéral » – quand ce qui se passe sous son gouvernement n’est rien d’autre que de la collectivisation de la propriété privée. Au vrai, socialisme et libéralisme ne veulent plus rien dire puisque, désormais, c’est le forum de Davos (supposé, lui aussi, « ultra-libéral ») qui pousse à l’abolition de la propriété privée (« Vous ne posséderez rien et vous serez heureux ! »).
https://lesalonbeige.fr/vers-la-collectivisation-de-la-propriete-privee/