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Darmanin, premier imam de France ?

Après l’expulsion de l’imam Mahjoub Mahjoubi vers la Tunisie à cause de propos antifrançais, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Cultes, a annoncé, lors de la deuxième session du Forum de l’islam en France (FORIF), la création d’un statut de l’imam en France. Le ministre a demandé que ce projet voie le jour dans les six mois à venir. En fait, cette déclaration choc est la troisième en son genre. En effet, lors de la première session du FORIF en février 2022, le même ministre avait déjà annoncé ce nouveau statut pour les imams. Cette déclaration avait été validée par le président de la République en février 2023.

En complément de cette professionnalisation des chefs de file des musulmans, d’autres mesures ont été évoquées lors de cette conférence de presse. L’une d’entre elles concerne les cimetières. Le ministre de l’Intérieur s’est engagé à ce que les musulmans ne rencontrent plus de complications au moment de recevoir une sépulture - certains maires refusaient un carré réservé aux musulmans au sein duquel les tombes doivent être tournées vers La Mecque dans les cimetières de leur commune. La dernière mesure est une mesure financière. Le budget alloué à la sécurité des lieux de culte musulmans a en effet été doublé, selon les dires de Gérald Darmanin, atteignant à présent la somme d’un million d’euros.

Statut officiel des imams et laïcité, vraiment ?

Pour justifier ces diverses mesures, Gérald Darmanin assure que l’islam est une religion française comme les autres. Pour lui, il s’agit de combattre une idée reçue selon laquelle l’islam est « une religion d’étrangers, pour les étrangers, financée par des étrangers ». Quoique dénotant une ingérence considérable du ministère de l’Intérieur au sein de l’islam, cette mesure se défend pourtant de piétiner la laïcité si chère à la République, puisque la formation des imams devra compter des heures de formation à la laïcité. De plus, « il n’appartient pas à l’État de présider à cette structuration ». Pourtant, ces propos sont tenus par un ministre du gouvernement. Face à cette incohérence, Florence Bergeaud-Blackler, chercheuse au CNRS, réagit sur son compte X : « C’est soit la laïcité, soit le concordat avec l’islam, mais pas les deux. »

Ces propositions de Darmanin arrivent alors que la décision du tribunal quant à l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen est attendue prochainement et que l’imam Mahjoub Mahjoubi est expulsé, justement, pour avoir exprimé sa haine de la France. À son sujet, Omar Youssef Souleimane analyse dans Le Point : « Pour les salafistes, l’islam est une nationalité. » Dans cette circonstance, difficile d’admettre que l’islam est une religion française... comme une autre. De surcroît, un sondage CSA pour CnewsEurope 1 et le JDD révèle que 84 % des Français estiment que la France est un pays de culture et de tradition catholique et 92 % des Français se disent favorables à l’expulsion sans recours possible des imams étrangers qui tiennent des prêches antifrançais. À rebours de Gérald Darmanin, les Français semblent estimer dans leur majorité que l'islam est peu ou prou, et de son fait, une religion étrangère.

Raphaelle Claisse

https://www.bvoltaire.fr/darmanin-premier-imam-de-france/

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