Une femme à la carrière essentiellement politique
Valérie Hayer, qui n'a pas 38 ans, est une femme à la carrière essentiellement politique. Celle qui fut d’abord conseillère municipale de Saint-Denis-d'Anjou en Mayenne de 2008 à 2019, conseillère départementale de 2015 à 2021, a été aussi assistante parlementaire de plusieurs sénateurs centristes (Pierre Jarlier, Philippe Bonnecarrère, Claude Kern et le très fédéraliste Jean Arthuis). Élue députée européenne en 2019, placée à la dix-neuvième position, elle gravit les échelons jusqu’à être fraîchement nommée présidente du groupe Renew Europe, l’alliance des fédéralistes au Parlement européen qui rassemble quelque cent un élus.
Valérie Hayer est décrite par le député Renaissance de Moselle Ludovic Mendes comme une femme « dynamique et jeune » et, par l'eurodéputée Fabienne Keller dont elle très proche, comme « très ouverte ». Politiquement, la candidate est loin de se dissimuler. Très ouverte, en effet : n'a-t-elle pas lancé un appels du pied à Raphaël Glucksmann, tête de liste socialiste aux européennes, lui aussi fédéraliste et très progressiste, en déclarant dans un entretien au Figaro : « Avec Raphaël Glucksmann, on vote à 90 % de la même façon au Parlement européen. Il devrait être avec nous, et il le sait. Il serait beaucoup plus efficace pour porter ses idées et avoir des résultats. »
Lutter contre l’extrême droite
Une ouverture d’esprit qui ne vaut que pour les idées progressistes. Le 25 janvier dernier, le jour de son accession au poste de présidente du groupe Renew, l’eurodéputée annonce la couleur : « Notre objectif est plus clair que jamais : être l’antidote pro-européen à la montée du populisme. » Dans ses Chroniques d'Europe, son bilan d'eurodéputée, elle n’a qu’une obsession : lutter contre l’extrême droite. « À Budapest, en Hongrie, j’ai pris part à la Marche des fiertés (Gay Pride) [de 2021, NDLR] aux côtés d’autres élus de notre groupe Renew Europe, face aux mesures homophobes prises par le gouvernement de Viktor Orbán. » Comme elle le martèle, « l’oppression des minorités, c’est non ».
Interrogée par France Bleu, peu de temps avant l’arrivée de Giorgia Meloni au pouvoir en Italie, l'eurodéputée de Mayenne poussait déjà des cris d’orfraie : « Ces extrêmes droites, elles ne respectent pas nos principes fondamentaux de l'État de droit. […] Dans les pays où ces extrêmes sont en responsabilité, je pense notamment à Orbán, qui est un modèle pour beaucoup d'entre eux, notamment pour Marine Le Pen, la justice n'est plus indépendante, la corruption est généralisée, la presse n'est plus indépendante non plus. » Le ton est donné. « On a un véritable combat idéologique sur les questions des droits des femmes, des droits et des libertés des personnes LGBTI, insiste-t-elle. Évidemment, nous, c'est un combat qu'on va mener de manière appuyée pour défendre nos idées et contrer cette montée de l'extrême droite partout en Europe. » Sachant très bien les voix de droite acquises à Jordan Bardella, Marion Maréchal ou François-Xavier Bellamy, Valérie Hayer mènera probablement une campagne de gauche, qui possède encore, malgré tout, des réserves non négligeables (un peu plus de 25 % des voix cumulées).
Julien Tellier
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