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Ukraine, et si c’était plutôt la guerre jusqu’au dernier Européen ?

par Francis Goumain

Selon un message posté sur Telegram :

L’apparition en urgence d’une rafale de traités de sécurité bilatéraux entre Kiev et plusieurs membres de l’OTAN, démontre ce que certains annonçaient, qu’il s’agit de manœuvres destinées :

– À contourner par des «initiatives nationales» la lourdeur d’un vote collectif,

– À déresponsabiliser «officiellement» Washington qui a le commandement de l’OTAN.

Dans la foulée des propos de Macron, le porte-parole du Conseil National de Sécurité états-unien, John Kirby, vient de déclarer : «Washington n’empêchera pas la France et d’autres pays d’envoyer des troupes en Ukraine».

Les Américains étaient déterminés à combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. Avec l’effondrement de la ligne de front ukrainienne, il semble que l’on s’en rapproche. Les Américains ont besoin de nouvelles chairs à canon. Ils vont donc continuer jusqu’au dernier européen.

https://web.telegram.org/progressive/msg-1001947846523

Bravo, cela fait bien longtemps que nous n’avions pas lu quelque chose d’aussi éclairant sur la guerre en Ukraine.

Seulement, parler d’une guerre jusqu’au dernier Ukrainien – et maintenant peut-être, du dernier Européen, revient à mettre l’accent sur le moyen plutôt que sur le but : en réalité, il s’agit bien d’une guerre jusqu’au dernier Russe.

C’est Vladimir Poutine qui, le premier, avait fait remarquer que l’Occident était prêt à combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. Lui, bien entendu, n’avait aucun doute sur le fait qu’on arriverait au dernier Ukrainien bien avant d’en arriver au dernier Russe, sa formule avait donc surtout pour but de souligner le cynisme de l’Ouest, et en particulier celui des États-Unis – dans l’espoir, probablement, de faire douter les Ukrainiens du bien-fondé de leur résistance.

Le message Telegram est aussi un peu court sur un autre point, le but n’est pas aujourd’hui de combler les trous dans l’armée ukrainienne, mais de monter d’un cran dans l’escalade, en réalité, le scénario est de plus en plus proche de celui qu’on a connu dans le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale : dans le cas de la Pologne aussi, c’était à la France et à l’Angleterre d’intervenir en premier en cas d’agression par l’Allemagne, un piège pour les Européens, car la diplomatie américaine de Roosevelt et de son ambassadeur «champagne», William Bullitt, avait tout fait pour pousser la Pologne au blocage et à l’intransigeance, lui enjoignant de n’accepter aucune offre de Hitler.

Citons l’ambassadeur de Pologne à Paris, Juliusz (Jules) Lukasiewicz, qui envoie un rapport top secret au ministère des Affaires étrangères à Varsovie au début de février 1939 exposant la politique américaine en Europe telle que la lui a présentée William Bullitt.

«Il y a une semaine que l’ambassadeur des États-Unis, William Bullitt est rentré à Paris après un congé de trois mois en Amérique. J’ai eu depuis deux conversations avec lui ce qui me permet de vous tenir informé de ses vues concernant la situation européenne et de donner un aperçu de la politique de Washington».

La situation internationale est considérée par les cercles officiels comme extrêmement grave et prête à basculer dans le conflit armé à tout moment. Les responsables sont d’avis que si une guerre devait éclater entre d’un côté l’Angleterre et la France, et de l’autre l’Allemagne et l’Italie, et si l’Angleterre et la France venaient à être vaincues, l’Allemagne constituerait un danger pour les intérêts des États-Unis sur le continent américain même. Pour cette raison, on pouvait, dès le départ, prévoir la participation des États-Unis à la guerre aux côtés de la France et de l’Angleterre, naturellement, avec un certain retard, comme l’ambassadeur Bullitt le dit : «si la guerre devait éclater, nous ne prendrions certainement pas part à son commencement, mais c’est nous qui la terminerions».1

La grosse différence aujourd’hui, c’est que contrairement à l’Allemagne en 1940, les États-Unis peuvent parfaitement être directement frappés par la Russie, les Américains n’ont pas la maîtrise de l’escalade, laquelle, comme dit Lavrov, ne peut plus être totalement exclue.

  1. La Campagne du Président Roosevelt pour pousser l’Europe dans la guerre
    https://jeune-nation.com/la-campagne-du-president-roosevelt-pour-pousser-a-la-guerre-en-europe-2

https://reseauinternational.net/ukraine-et-si-cetait-plutot-la-guerre-jusquau-dernier-russe/

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