« C’est à susciter bien des révoltes ! »
Tous les héros ne portent pas de cape. Ému par ce récit, un de nos lecteur a proposé son aide financière à cette ferme en péril de mort. La détresse des agriculteurs est une cause qui lui tient profondément à cœur. Son parcours ? Né pendant la Seconde Guerre mondiale, sa famille a pu ne pas mourir de faim grâce au soutien de cultivateurs. Sa mère, raconte-t-il, a été secourue par des paysans alors qu’elle était réfugiée dans le Gers. Riche de cette sensibilité, fruit de son histoire personnelle, il se désole du traitement des agriculteurs en France, comme les 87 % de Français qui soutenaient, au début de l’année, la colère agricole : « On est face à une de ces règles européennes qui ont justifié les manifestations paysannes de ces dernières mois. On balance des milliards à droite et à gauche et on laisse mourir ceux qui font la force de notre pays. C’est à susciter bien des révoltes ! »
Mis en contact avec Nicole et Georges, notre généreux lecteur leur a proposé son aide financière. Tout d’abord, Nicole et Georges ont refusé : la vente de leur terrain est trop avancée, et Sébastien, leur fils, n’a pas la volonté de reprendre une exploitation de trois cents hectares. De plus Georges admet qu’à « 82 ans, on n’a plus la force de se battre contre des moulins à vent ». Finalement, ils ont accepté une part de l’aide proposée, afin de sortir la tête de l’eau. Grâce à ce don, nos agriculteurs en péril pourront rembourser leur dette auprès du Crédit Agricole.
N’est-ce pas comme cela que fonctionne l’entraide ?
La gratitude et la générosité sont des valeurs qui ne courent pas les rues. Force est de constater que, même si elles ne font pas l'actualité, elles continuent d'exister. En ce cas présent, l'entraide entre lecteurs supplée aux incompétences de l’Etat. À la hauteur de ses moyens, et en souvenir de son enfance, notre lecteur est venu en aide à des compatriotes. Rendre ce que l’on a reçu, quand on le peut, n'est-ce pas une vertu à mettre plus souvent en pratique ? Merci à lui de ce geste qui a valeur d'exemple pour nous tous.
Raphaelle Claisse