Par Guy Adain
Parce que chaque jour suit le précédent et ceux d’avant… parce que chaque jour la République creuse un peu plus sa tombe et celle de notre civilisation… une nouvelle fois marchons !
En d’autres temps, les différends se réglaient en duel pour les aristocrates et, pour les autres, gens de peu, à coups de poings !
« Sors dehors ! » était la formule des fiers-à-bras de la bande des pléonasmes.
Autres temps autres mœurs. Aujourd’hui, les choses ont changé, on assassine lâchement, et à plusieurs pour être sûrs du résultat.
Voilà qui révulse les Gens de Bien et, forcément, ils s’offusquent et ripostent : dépôts de fleurs sur les lieux du crime, petites bougies et marches blanches… Non mais !
Et les victimes trépassent… et les témoins fondent en larmes comme la cire de leurs petites bougies. Quant aux assassins, ils courent toujours et s’ils sont rattrapés, ils seront tancés vertement surtout s’ils sont mineurs à moins qu’ils ne soient fous ! Ils n’échapperont pas aux TIG (travaux d’intérêt général) du genre « effacements des tags sur les murs du quartier » !
Une page se tourne et le lendemain : nouveau crime, nouvel assassinat !
Et comme dans la comptine :
« Pauvre enfant qu’avez-vous fait là ?
Commettre un crime… Quel assassinat !
Vous serez jugé par un juge de paix… »
Car c’est un juge de paix qu’il nous faut qui, pour préserver la paix sociale, sera clément, compréhensif, donc laxiste !…
Si c’est plus grave qu’à l’accoutumée, ce sera une longue marche blanche et de grandes bougies, on pourra même tolérer des cierges… Et les politicards seront en tête du cortège…
Et les Huns et les autres Vandales prépareront les nouvelles agressions…
Et les politicards l’affirmeront solennellement : Plus jamais ça !
Sinon ? Eh bien, sinon : marche blanche !