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L’ISSEP de Marion Maréchal projette d’essaimer en Argentine, au pays de Javier Milei

Thibaut Monnier, directeur général de l'ISSEP.
Thibaut Monnier, directeur général de l'ISSEP.
Militant libéral impénitent, champion de la dérégulation dans son pays, le truculent président argentin Javier Milei, élu en en 2023, vient de recevoir les encouragements du milliardaire américain Elon Musk, le patron de Tesla, comme lui libéral en économie. « Je recommande d’investir en Argentine », a écrit Musk, sur X, après une rencontre, ce 6 mai, avec Milei.

Message reçu cinq sur cinq par l’ISSEP. L’école créée en 2018 par Marion Maréchal et dirigée par Thibaut Monnier (photo) est actuellement en contacts avancés avec le ministère de l’Enseignement supérieur argentin. « Des contacts sont en cours avec le gouvernement de Javier Milei pour essayer de créer une entité de l’ISSEP en Argentine qui couvrirait plus largement l’Amérique du Sud, confirme à BV le patron de l’ISSEP Espagne, l’avocat franco-argentin Santiago Muzio. Mais nous en sommes encore au stade embryonnaire. » L’ouverture pourrait avoir lieu en 2025. « Dans ce continent largement acquis par la gauche, ce qui est révolutionnaire, c’est d’être à droite », poursuit Santiago Muzio, qui entend reprendre à la gauche le terrain perdu « en formant des gens non pas seulement pour en faire des cadres de partis politiques mais des intelligences capables de comprendre le monde où ils vont vivre ». Santiago Muzio voit « un vrai vivier dans une jeunesse qui a soif de connaître la vérité dans un contexte politique de combat contre la gauche dure, celle de Kirchner, de Cuba ou de Gabriel Boric au Chili, qui se réclame du trotskisme. »

Cap vers l'international

Si ce projet voit le jour, l’école de Marion Maréchal aura posé une pierre de plus à son expansion à l’international. L’école dispose déjà d’un accord avec l’université hongroise MCC montée par Viktor Orbán pour former ses élites nationales, avec un milliard d’euros de budget annuel.

L’école lyonnaise, présente à Madrid depuis 2019, travaille aussi à une implantation en Italie et projette de s’installer en Suisse, à Genève, avec l’ouverture d’un magistère en géopolitique. Toujours à Genève, l’équipe travaille à l’installation d’une nouvelle entité, ISSEP International, une fondation destinée à accélérer le développement et les réseaux de l’ISSEP en Europe.

Ces projets à l’international s’accompagnent du développement de l’école en France. À Lyon, l’ISSEP ouvrira un bachelor à la rentrée 2024. Objectif : recruter désormais des étudiants au niveau bac pour les emmener jusqu’au niveau bac+ 5. Jusqu’ici, l’ISSEP ne recrutait qu’au niveau de la licence. « Nous sommes très exigeants sur la sélection, et notamment sur l’état d’esprit et la motivation, explique Thibaut Monnier. Car le cursus est exigeant, il impose aux élèves beaucoup d’heures de formation. » Cette offre plus large va faire croître les effectifs. L’ISSEP Lyon compte passer, en trois ans, de 100 à 300 étudiants en cours de formation.

Cette dynamique impose à l’école de Marion Maréchal de déménager. Il faut trouver « un nouveau site pour créer un campus à Lyon en 2025 », explique Thibaut Monnier. Plusieurs options sont actuellement à l’étude.

500 élèves diplômés en cinq ans

L’ISSEP s’étend enfin aussi sur le Web. L’école a créé une application de cours vidéo en ligne, en 2023, ouverte à tous. Pour l’heure, quelque 200 « cours » en vidéo d’environ un quart d’heure sont disponibles. Seules une trentaine de ces formations sont gratuites, les autres sont payantes au prix de 6 euros par mois. L’offre augmente au rythme de trois à quatre nouvelles vidéos par semaine. Un succès, assure Thibaut Monnier, qui revendique 5.000 utilisateurs de cette plate-forme depuis sa création, voilà un an.

L’école encore jeune peut tirer un premier bilan. L’ISSEP a diplômé 500 élèves en cinq ans. « Un tiers de nos élèves est parti dans des cabinets politiques, constate Thibaut Monnier, un tiers travaille dans les médias, notamment à CNews, et un tiers a rejoint des entreprises pour faire essentiellement du développement, ceux qui se sont spécialisés dans la gestion de projets. »

Établissement supérieur privé non reconnu par l’État (mais certifié Qualiopi), l’ISSEP facture entre 500 et 5.000 euros l’année à ses élèves, en fonction des revenus des familles. Pas de quoi rentabiliser cette école où chaque élève coûte, en moyenne, 22.000 euros par an. C’est le mécénat privé qui permet à cette association d’intérêt général à but non lucratif de joindre les deux bouts. Et de continuer à hérisser l’extrême gauche française habituée à évoluer comme chez elle dans l’enseignement supérieur. Elle va devoir s’habituer.

Marc Baudriller

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