Les migrants, eux, ordinairement entassés en Île-de-France, sont mis au vert depuis près de dix ans dans des communes jusque-là tranquilles, qui n’en veulent généralement pas, tout comme 75 % des Français. Certains maires, notamment Bernard Carayon, maire de Lavaur (Tarn), s’opposent depuis longtemps à ce camouflage cynique de l’échec de la politique migratoire française. On peut citer, parmi les anciens poids lourds de LR, François Baroin et Xavier Bertrand, ce qui en surprendra plus d’un.
Passe d'armes et lettres ouvertes
Cette fois, c’est dans le centre de la France, entre Salbris et Lamotte-Beuvron, qu’une nouvelle polémique vient de surgir. Alexandre Avril, maire LR de Salbris, refuse de continuer à accueillir son quota d’enrichissement diversitaire. On lui a imposé, en 2016, un centre d’accueil des demandeurs d’asile qui ne devait rester en place que deux ans. Il refuse, désormais, de continuer à se faire avoir. Il s’en est expliqué dans une ironique lettre ouverte à son collègue de Lamotte-Beuvron, Pascal Bioulac, qui a basculé chez Horizons, dans le camp macroniste, et à qui il demande de reprendre le flambeau : « Tes récentes prises de position politiques me laissent à penser que tu ne seras pas opposé à accueillir, toi aussi, un CADA dans ta commune de Lamotte-Beuvron, et je t'en félicite », dit assez plaisamment M. Avril ,dans sa lettre ouverte. C’est le piège de l’humanisme quand on lui demande de prendre des décisions qui soient en conformité avec ses professions de foi.
De son côté, Pascal Bioulac dit avoir découvert ce courrier par voie de presse, s’offusque et improvise une défense dans laquelle la facilité sémantique (« Je ne reçois pas d’ordre d’un freluquet d’extrême droite ») le dispute à la grossièreté (citant, par démagogie sans doute, un proverbe africain, M. Bioulac termine sa réponse écrite par ces mots : « Qui gobe une noix de coco fait confiance à son anus »).
Vérité élémentaire : « L'immigration tue »
On ne sait pas encore comment va se terminer cet épisode assez peu glorieux de la vie politique locale. Ce qui est certain, c’est que les maires de communes de taille moyenne, ou même de petites communes, sont de plus en plus nombreux à en avoir ras le bol, de ces injonctions « bienveillantes ». Il semble que, pour M. Avril, le meurtre de Matisse à Châteauroux ait été le fait divers de trop. « L’immigration tue chaque jour, et désormais partout », avait déclaré l’édile, sur Facebook, sans crainte d’être traité de facho.
On oublie trop souvent, par ailleurs, que les maires sont en première ligne lorsqu’il s’agit d’expliquer à leurs administrés pourquoi leur petit coin de paradis est devenu un enfer multiculturel. Ces jours-là, il n’y a pas de ministricules parisiens pour apporter des éléments de langage, décongelés en catastrophe dans le micro-ondes des valeurs de la République. Bravo à ce courageux maire, et souhaitons qu’il y en ait encore beaucoup d’autres qui se dressent pour défendre le bon sens.
Arnaud Florac