Le 18/05/2024
Dans une vidéo TikTok, le responsable des Jeunes avec Macron et candidat sur la liste de Valérie Hayer pour les élections européennes, Ambroise Méjean, a créé la polémique en se présentant comme étant au chômage et en révélant le montant de son allocation, soit 2 500 euros par mois.
Une provocation qui passe mal, alors que le gouvernement durcit le ton à l'égard des chômeurs.
En participant à un format populaire de TikTok où les utilisateurs dévoilent leur métier et leur salaire, Ambroise Méjean a provoqué un tollé en se présentant comme un chômeur indemnisé. La vidéo, visionnée plus de 600 000 fois, a été largement relayée sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes ont exprimé leur indignation face à ce qu’ils perçoivent comme une provocation de la part d’un candidat issu d’un parti qui stigmatise régulièrement les chômeurs.
Les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. L’élue insoumise Raquel Garrido a ainsi interpellé Ambroise Méjean, lui demandant de faire preuve de cohérence et de défendre le régime d’assurance chômage, alors que le gouvernement et la Commission européenne cherchent à le réformer. Le député RN Thomas Ménagé a quant à lui mis en parallèle les propos récents de Gabriel Attal sur les « chômeurs volontaires » et la situation d’Ambroise Méjean, qu’il accuse de profiter du système pour faire campagne aux frais du contribuable.
Face à l’ampleur de la polémique, Ambroise Méjean a tenté de se justifier en publiant un texte sur les réseaux sociaux. Il y précise qu’il est inscrit à France Travail depuis le 9 janvier, soit avant le début de la campagne électorale, et qu’il continue de chercher activement un emploi. Il assure également respecter les règles qui s’imposent aux demandeurs d’emploi. Des explications qui peinent à convaincre, alors que la vidéo TikTok laisse clairement entendre qu’il profite de son statut de chômeur pour faire campagne.
Ambroise Méjean, fils d’un cousin de l’ex-ministre Cédric O (un très proche d’Emmanuel Macron), a bénéficié de soutiens influents au sein de la macronie. Il a été parachuté comme chef de cabinet de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, après s’être illustré comme chauffeur de salle des Jeunesses Macronistes. Malgré son éviction du ministère, il a obtenu une place sur la liste de la majorité aux Européennes et une investiture aux dernières législatives, illustrant les pratiques de pistonnage au sein du parti présidentiel.