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La Russie européenne souhaite se rapprocher de la France et de l’Europe (2)

Gorbatchev et Poutine ont tout fait pour se rapprocher de l’Europe

La Russie européenne de Poutine souhaite se rapprocher de l’Europe pour trouver de l’aide afin de pouvoir garder la Sibérie, le joyau de la couronne russe, car c’est la Sibérie qui paie en grande partie les factures de l’Empire. La Russie a toujours eu la crainte de se faire absorber un jour par l’Asie, de perdre la Sibérie. C’est pourquoi Poutine ne cherche pas à la combattre ou à l’occuper, contrairement aux bobards médiatiques de la pensée unique.

Gorbatchev parlait de « Maison Commune », mais les Américains et les Anglais n’ont toujours cherché qu’à abattre et démanteler la Russie, ne voulant surtout pas de la « Confédération européenne » de François Mitterrand qui excluait les États-Unis et incluait la Russie. L’Europe soumise à l’hyperpuissance américaine a perdu tout sens historique et stratégique durant la période Gorbatchev et plus encore, ensuite, sous l’ère Eltsine, avec les 25 millions de Russes laissés pour compte hors de la Russie. Poutine a ensuite hérité, en 2000, d’une mission impossible a priori, tant pour redresser la Russie que pour retrouver ses compatriotes, tout en souhaitant se rapprocher de l’Europe, devenue malheureusement vassale des États-Unis. L’Amérique est la seule responsable de cet immense et criminel gâchis européen .

La Russie souhaite aussi se rapprocher de l’Europe pour des raisons démographiques, craignant d’être absorbée par l’Asie

Vladimir Poutine s’est adressé début 2020 au Parlement russe, afin de faire le point sur la crise démographique du pays : « le destin de la Russie et ses perspectives historiques dépendent de combien nous serons à l’avenir. Nous sommes aujourd’hui 147 millions, mais nous sommes entrés dans une mauvaise période démographique », appelant à sortir du « piège démographique » : faible natalité, faible espérance de vie (alcoolisme pour les hommes), 27 millions de morts pendant la Seconde Guerre mondiale, écroulement de la natalité après la chute de l’URSS.
La démographie, contrairement aux dirigeants occidentaux inconscients et décadents, est une obsession pour le Président russe. C’est la raison pour laquelle Poutine a mis en place une politique familiale, en défendant la famille sur le plan sociétal, car la natalité des successeurs de l’homo sovieticus, lors sa nomination en 2000, était en chute libre. La population en âge de faire des enfants aujourd’hui en Russie est celle qui est née pendant la grave crise démographique de l’après-URSS. Un programme d’aide financière aux parents, jusqu’alors ouvert à la naissance du second enfant, a été étendu, en 2020, à la naissance du premier enfant. En 2024, le taux de fécondité en progression lente, mais continue, sera de 1,7 enfant par femme.

La Russie a un sentiment d’insécurité démographique et craint d’être absorbée par l’Asie centrale et la Chine. La population russe diminue tandis que la population musulmane de l’Asie centrale augmente fortement. La perte de l’Ukraine (52 millions d’habitants en 1990) a été ressentie par la Russie non seulement comme une quasi-amputation politique, morale, affective et historique, mais aussi démographique Selon Bruno Tertrais, « pour la Russie, perdre l’Ukraine signifie échanger un avenir européen contre un avenir asiatique. »
De plus 68 % de la population russe habite à l’ouest de la Russie dans une zone délimitée par un axe Moscou-Nijni Novgorod. Et la part de l’ethnie russe dans la population de la Russie a diminué, passant de 81,5 % en 1989 à 77,7 % aujourd’hui. Par ailleurs, la Russie compte actuellement 10-15 % de musulmans, mais cette proportion pourrait doubler d’ici 15 ans. C’est pourquoi l’apport de 44 millions d’Ukrainiens permettrait à la Russie de rééquilibrer la plupart des ratios préoccupants et permettrait d’assurer non seulement la survie démographique de la Russie, mais de réaliser le projet d’une grande Russie réunissant toutes les populations slaves et russophones. L’apport de 10 millions de Biélorusses ferait bien évidemment pencher encore davantage le fléau de la balance démographique dans la bonne direction. Laurence Chalard pense également qu’en cas de victoire en Ukraine, la joie du peuple russe pourrait s’accompagner d’un boom des naissances !
Poutine, avec 140 millions d’habitants en 2050 dans le plus grand pays du monde, n’a donc pas les moyens démographiques – le voudrait-il, ce qui n’est pas le cas – d’envahir et de conquérir l’Europe ! Il souhaite au contraire très fortement, en sa qualité d’Européen originaire de Saint-Pétersbourg, se rapprocher d’elle, et même si possible, de favoriser une émigration européenne vers son pays plein d’avenir, afin d’augmenter la puissance démographique de son immense territoire à défendre. S’il s’empare d’une partie ou de la quasi-totalité de l’Ukraine, sans perdre trop de soldats russes, ce qui est le cas, ce sera un bon investissement démographique permettant à la Russie de récupérer, en plus de la Crimée, dix à 25 millions d’habitants.

Poutine sait qu’en 2050 la Turquie comptera 100 millions d’habitants, soit un nombre égal au nombre de Russes à l’Ouest de l’Oural dans les frontières actuelles de la Russie. Il est aussi conscient de l’augmentation de la population africaine conjuguée au déclin de la population européenne.

Marc Rousset, Auteur de « Notre Faux-Ami l’Amérique/Pour une Alliance avec la Russie » Préface de Piotr Tolstoï – 370p – Librinova – 2024

http://marcrousset.over-blog.com/2024/05/la-russie-europeenne-souhaite-se-rapprocher-de-la-france-et-de-l-europe-2.html

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